Ses funérailles ont été célébrées le 23 décembre à 10 h en la basilique de Rocamadour.

Rocamadour (sanctuaire)

Décès du père Jean Lafon

Décédé au Foyer Pierre Bonhomme de Gramat, le 19 décembre 2015 à l’âge de 92 ans, dans la 64e année de son ordination sacerdotale, ses funérailles ont été célébrées en la basilique de Rocamadour le mercredi 23 décembre à 10 h.

L’abbé Jean Lafon est né le 25 novembre 1923, à Magès (Rocamadour). Après ses études à l’école de Rocamadour et au petit séminaire de Gourdon, il a effectué son service militaire dans l’aviation. Volontaire, il a été envoyé au Liban en 1945, détaché au collège Saint-Joseph chez les pères Jésuites en qualité de professeur d’histoire, de géographie et d’instruction religieuse. À son retour en France, Jean Lafon est entré au grand séminaire de Cahors, avant de reprendre des études supérieures à l’institut catholique de Toulouse.

L’abbé Jean Lafon a été vicaire à Saint-Céré et aumônier du lycée, de 1953 à 1965, puis aumônier à l’école Notre-Dame de Cahors, avant de devenir prêtre en la paroisse de Cabrerets (1966-1969), curé de Montcuq et doyen du Quercy blanc, de 1969 à 1975. Il a desservi les paroisses de Constans, Lamagdelaine, La Roque-des-Arcs et Valroufié, avant de devenir le curé de Miers, de 1987 à 1989.

Jean Lafon avait pris sa retraite en septembre 1989 dans son hameau de Magès, où il a consacré son temps à la peinture, la divulgation de l’occitan, la généalogie.

Homélie prononcée par le père Bertrand Cormier______________________

Frères et Soeurs, en ce temps où nous sommes plongés dans le Mystère de l’Avent, avec le Père Jean Lafon et par ses mots contemplons le Messie, Germe et Levain.

Qu’est-ce que l’Avent ? 
L’avent, c’est ce qui vient. L’un des plus beaux chant de l’Avent dit ceci : 
« Cieux, faites tomber votre rosée, que les nuages fassent pleuvoir le juste. - Que la Terre s’entrouvre et que germe le Sauveur. » 
Prenons une comparaison : pour qu’un jardin soit productif, il ne suffit pas de semer de bonnes graines. Il faut aussi une bonne terre. 

Le Seigneur Dieu, nous dit dans le Livre d’Isaïe au chapitre 4, versets 2 à 6 qu’ En ces jours-là, la graine que fera pousser le Seigneur sera l’honneur et la gloire des rescapés d’Israël ; le fruit de la Terre sera leur couronne.
Le Messie annoncé est appelé ici de deux mots merveilleux : d’abord GERME, ensuite FRUIT. Le germe vient du Seigneur. 

Et le fruit d’où vient-il ? Il vient de la Terre.
Le Germe Divin, bien que venu d’en-haut, est le fruit commun du Ciel est de la Terre. La Terre L’a reçu, plus ou moins bien selon ses capacités. 

Que veut faire le germe divin en notre Terre ?
L’Evangile nous parle « du levain qu’une femme a pris et mis dans trois mesures de farine jusqu’à ce que toute la pâte ait levé » (Mt 13,33)
Le Christ, Germe et Levain a été, par Marie, enfoui dans notre humanité. Jusqu’à la fin des siècles, il fait lever toute la pâte de la Terre, de l’humanité, jusqu’à ce que toute l’Humanité et la Création soient devenues ce Germe développé, épanoui, accompli : le Christ Total.
Il est venu pour nous « Christifier » - Pour nous faire « Christs », Fils de Dieu en Lui, jusqu’à ce que toute l’humanité soit devenue, par Lui, Fils de Dieu et Christ en Lui. Tel est le sens de la Parousie. 

Quand toute la pâte est levée, où donc est le levain ? Partout, tout est devenu levain. 
L’avent est le mystère de la venue du Germe Divin que nous appelons Jésus. Venue dans l’humanité, jusqu’à ce qu’elle soit devenue toute entière Lui, le Christ - Et que, nous tous, en Un Seul, le Christ, nous soyons insérés dans la Vie même de la Trinité.
De sorte que la venue de Jésus ne concerne pas seulement les siècles passés au temps où l’on attendait le Messie. Pas seulement, le moment, où il va revenir, à la fin des temps. Car depuis qu’il a pris corps dans le sein de Marie, c’est tous les jours, à chaque instant, que le Germe Divin vient dans ce monde et s’empare de chacun de nous… et la pâte gonfle… gonfle… Et la pâte humaine, que nous sommes, devient Fils de Dieu, devient le Christ. Nous devenons, Dieu, en Lui !

L’Avent Liturgique, c’est le temps de quatre semaines où, il nous est proposé de mieux contempler et méditer mais aussi de mieux vivre, dans notre cœur, le MYSTERE DE LA VENUE INCESSANTE DU SEIGNEUR DANS L’HUMANITE.
Les modalités de Sa Venue sont toujours les mêmes, aujourd’hui comme hier et comme demain. La croissance ne se fait pas de manière linéaire. Elle se fait en dent de scie. Il y a des montées, des arrêts et des chutes. Il y a des bas-fonds, des vallées et des petits sommets. Dans le cheminement, dans les montées, nous perdons des forces. Il faut récupérer. Et quand, nous récupérons des forces venues d’en haut, nous repartons et nous montons plus haut. 
Ainsi se construit le Corps du Christ, le Seigneur Vient… Ainsi en est-il de l’Eglise. Il y aura des printemps où les fleurs, et les fruits, apparaîtront. Mais aussi des hivers rudes et même des tempêtes (Mat 8,23-26). Et puis de nouveau, des printemps, pleins de promesses et des étés lumineux. 
Le Germe, qui avait été dans la Terre, au soir du Vendredi Saint, était apparemment mort… Mais au matin de Pâques, la Vie Nouvelle, issue de ce Germe, a pointé. Les premières feuilles, les premiers fruits sont apparus. Ce sont les premières communautés issue de Lui. Désormais le Germe ne cesse de grandir, jusqu’à son plein épanouissement.

Voici Noël ! 
Voici le Don de Dieu, par Marie : Jésus le Christ, qui germe en chacun de nous. Par Lui, avec Lui et en Lui, nous ad-venons à notre Vraie nature, celle de Fils de Dieu.
Voici le Don de Dieu, par Marie : Jésus, qui fait de nous des Frères, les Enfants d’un même Père.
Voici le Don de Dieu, par Marie : Jésus qui emporte toute l’Humanité et toute la Création, en Son Amour Infini, afin qu’elles ad-viennent, toutes deux, à leur vraie Nature, le Christ Total.

Voici le Don de Dieu, par Marie : Jésus le Verbe fait Chair, qui fait de nous une Seule Chair, un Seul Corps pour la Gloire de Dieu, notre Père. 

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