Mardi 31 mars 2020
« Pourquoi nous avoir fait monter du pays d’Égypte ? Était-ce pour nous faire mourir dans le désert où il n’y a ni pain ni eau ? Nous sommes dégoûtés de cette nourriture misérable. »
Lecture du livre des nombres au chapitre 21
A la fatigue du chemin, au dépouillement et à l’insécurité qu’il entraîne, s’ajoute l’humiliation d’une nourriture rebutante et informe. Cela fait beaucoup pour des hébreux mis à rude épreuve depuis longtemps.
Le sens de l’existence nous apparaît parfois bien indéchiffrable, trop lourd pour nous. Notre prière fait elle un écho à notre situation réelle ? Le Seigneur nous rejoint dans notre vraie vie, pas dans une autre.
A première vue, notre monde inquiet nous incline bien davantage à nous fermer sur nous même, plutôt qu’à ouvrir notre cœur et nos mains.
Portée à haute température par le dictat médiatique, cette tendance s’insinue en nous jusqu’à pouvoir nous faire envisager tout autre comme un ennemi.
L’autre ; celui qui me menace, qui me harcèle, qui me pollue…
Pourtant il n’y a pas de chemin vers Dieu qui ne passe d’abord par l’autre, les autres !
Aussi c’est à eux que je dédie ce carême. Tous ceux que j’oublie, que je ne voie pas, celles et ceux dont j’ai peut-être peur, parfois.
Que ces quarante jours nous permettent de mieux les retrouver, et que le Seigneur nous y aide, simplement pour notre joie… et la Sienne.
Mathias