Décès du père Bremond

Moi, je suis le bon pasteur ;
je connais mes brebis,
et mes brebis me connaissent
. (Jn 10)

Notre frère, le P. André BREMOND, vient de nous quitter ce 10 novembre 2020 à l’hôpital de Chambéry où il était entré quelques jours auparavant suite à une chute dans le presbytère de Cognin. Testé positif au COVID, en raison de sa fragilité pulmonaire, il a été emporté rapidement. Il semble qu’il ait contracté le virus en apportant assistance spirituelle à un prêtre âgé du diocèse. Il était envisagé qu’il puisse entrer à l’EHPAD du Landreau aux Herbiers. Cette perspective de se rapprocher de son Anjou natal le réjouissait. Même si l’âge est là, son départ nous surprend et nous affecte car il était fondamentalement bon et pasteur dans l’âme.

André BREMOND est né le 23 septembre 1936 à Chanteloup-les-Bois dans le diocèse d’Angers. Fils de Henri Brémond et de Germaine (née Besnard), il sera baptisé le 26 septembre à Chanteloup-les-Bois. Le 13 juin 1945, il reçoit la confirmation de son baptême. "Au petit séminaire de Beaupréau (Maine et Loire) j’étais intéressé par les lectures faites au réfectoire sur la vie des missionnaires papous, en écoutant les récits du Père Dupeyrat : "21 ans chez les papous". Le 8 septembre 1953, il fait un pèlerinage à Issoudun, y découvre les ANNALES de N.D. du S.C., rencontre le P. Georges Delbos et entre à 18 ans à la Petite-OEuvre (nom du petit séminaire MSC) en septembre 1954. En 1957, le voici à Miribel pour le noviciat au terme duquel, le 11 octobre 1958, il prononcera ses premiers voeux. C’est à Strasbourg qu’il fera la philosophie et la théologie 1958-1965. Les études seront interrompues par le service national 1960-1962 en métropole, puis en Algérie et à Landau (Allemagne). "Ce temps de l’armée m’a permis d’approfondir ma vocation. Je me souviens en particulier du renouvellement de mes voeux en Algérie, le 11 octobre 1962. Ce fut peut-être pour moi l’engagement le plus volontaire, avec mon ordination sacerdotale. Je n’étais pas obligé de garder mes voeux durant l’armée. J’ai voulu les garder et je me souviendrai toujours de ce renouvellement de mes voeux dans l’église N.D. de Lourdes à Sétif en Algérie, devant un prêtre et deux témoins, au cours d’une messe. Pas d’autres assistants ni décor ! La liberté et la simplicité. Là je me sentais Missionnaire du Sacré-Coeur". Ce récit nous aide à comprendre André et sa mission parmi nous. Il sera difficile, pour lui, de vivre l’éloignement de l’Anjou et de sa famille modeste mais il poursuit sa route avec ténacité et confiance. André prononcera ses voeux perpétuels le 10 juin 1963. Il sera ordonné diacre le 19 décembre 1964, par Mgr Eugène KLEIN MSC, évêque en Papouasie-Nouvelle-Guinée. "J’ai eu la joie d’être ordonné prêtre (le 11 juillet 1965) dans le village de Faveraye-Machelles en Anjou, où ma famille a pu être présente. Nous étions deux prêtres ordonnés par Mgr Mazerat, évêque d’Angers : un prêtre diocésain, copain d’enfance et moi-même, comme MSC. Mon désir d’enfance était réalisé".

1965-1966 : c’est l’année de pastorale à Paris (Montmorency).
1966-1968 il vivra une épreuve de santé et ira, pour un temps de repos, à Marseille.
1968-1977 le voici vicaire à Nîmes à la paroisse St François.
Septembre 1977 à 1988, il oeuvrera à Issoudun dans le secteur rural.
De 1988 à 2002, il participe à l’ouverture d’une communauté MSC dans le Lot qui sera successivement à Catus, à Rocamadour et à Cahors. Durant cette période, il sera conseiller provincial (1993-1999). Vicaire épiscopal de Mgr Gaidon pour l’apostolat des laïcs.
En 2002/2003, il vit un temps sabbatique à l’Institut Catholique de Toulouse. Septembre 2003 à 2010, il revient à Issoudun pour y être curé doyen de ce qui est devenu, après son départ, la paroisse St Vincent en Champagne
Berrichonne. Il rejoint la Savoie où il est mis à la disposition de Mgr Ballot qui le nomme aumônier du centre hospitalier de Chambéry, il sera heureux dans cette nouvelle mission. Comme partout où il est passé, il vivra de solides amitiés avec les prêtres et les laïcs. De santé fragile, il aura soin de se réserver, régulièrement, des temps de solitude et de ressourcement "pour tenir le coup". Il se réjouissait de rejoindre le Landreau pour y finir ses jours dans la prière et l’offrande, proche des siens. Il devait attendre qu’une place se libère. La vie en a décidé autrement : il entre aujourd’hui dans l’Éternité de Dieu et se voit accueillir par le Bon Pasteur qu’il a si bien servi en servant ses frères et soeurs. Partout où il est passé, il a eu le souci de partager notre spiritualité et particulièrement faire connaître et aimer Notre-Dame du Sacré-Coeur. Il a participé à la confection du parcours catéchétique "A nous la Parole", ce travail d’Église l’a marqué. En Berry, il sera, avec Anne-Marie Grolleau et d’autres laïcs, l’initiateur d’un journal paroissial pour le secteur rural : "Nos vies, nos villages". Tout au long de sa vie, il a eu le souci de la relecture et du rendre compte, son dossier, au provincialat, fourmille de notes à ce sujet. Homme ouvert et disponible (sans doute trop : on se souvient de ses agendas hyper remplis d’écritures et de rendez-vous). André laisse un vide dans le coeur de ceux et celles qui l’ont côtoyés. Qu’en Dieu, il soit notre intercesseur pour la poursuite de la mission : ici et partout dans le monde.

Le P. André BREMOND devrait être inhumé à Issoudun. Pour l’heure, nous n’en connaissons pas la date. Illuminés par la croix du Nivolet qu’il a eu le temps de contempler en Savoie, nous le confions à la miséricorde de Dieu.

Père Daniel AUGUIE,
Supérieur Provincial MSC

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