Témoignages sur la Journée diocésaine de l’Ecologie

Dimanche 28 août 2022
Salle des fêtes de Berganty

 Conférence du Père François Euvé s.j., théologien de la création, titulaire de la chaire Teilhard de Chardin (Centre Sèvres), rédacteur en chef de la revue ETUDES :

 Un bel article très complet écrit par Jean-Claude Bonnemère, avec photographies, à retrouver sur actuLot, cliquez sur le lien :
À travers l’écologie, l’Église de Cahors invite à se décentrer et à retrouver le fondamental.

 Quelques témoignages :

Ce dimanche, j’étais très heureuse de participer à une journée sur l’écologie intégrale, de voir que notre Eglise diocésaine prenait du temps, des moyens pour partager et nous enrichir mutuellement sur ce vaste thème.
L’enseignement du père jésuite Euvé était construit sur la question suivante : Comment Dieu nous parle à travers la Création ?
Quelles représentations avons-nous du monde animal et végétal ?
J’ai retenu que nous devions nous mettre à l’écoute, tout d’abord, à l’instar du commandement de Dieu au peuple juif "Shéma Israël".
Nous en avons d’ailleurs fait l’expérience lors d’une marche dans la forêt. Se promener à 70, en silence, en se décentrant de nos préoccupations pour se mettre à l’écoute de la nature, c’était très beau.
J’ai compris que l’écologie, c’est mettre en relation les hommes en tissant des liens de fraternité et c’est aussi mettre en relation les hommes avec la nature. L’écologie c’est retisser des liens avec toutes les dimensions du monde.
L’après-midi, après des ateliers proposés, j’ai écouté avec attention Eric Simon, un éleveur. Par son travail en extérieur, il nous a confié que, de la nature, jaillissait un extraordinaire élan vital. Tout naît, croît, se reproduit et meurt. La mort est nécessaire pour laisser place à la vie. Rien n’est permanent, mais le cycle est immuable. Notre Dieu est un Dieu de Vie. Tout est en transformation, en re-création. Trois conséquences découlent de cette observation : ne pas avoir peur de la mort, ne pas avoir peur de la vie et ne pas se braquer sur nos institutions qui peuvent manquer de cette souplesse propre à l’Esprit.
Cette journée s’est conclue par une messe lors de laquelle Mgr Camiade nous a rejoint. Les chants et la musique ont résonné sous les arbres, Dieu s’est donné à nous.
"Si le grain de blé tombé en terre meurt, il portera beaucoup de fruits". Jean 12-24

Hermeline


Près de 70 chrétiens se sont déplacés dans ce petit village de Berganty, après avoir voyagé, gardé des petits enfants ou beaucoup travaillé pour les actifs saisonniers. Il y avait une grande joie à être là pour cette journée consacrée à la Création, de la joie aussi à se trouver un intérêt commun pour l’écologie chrétienne.
La salle accueillant les participants a été investie entièrement, aucune chaise n’est restée vacante. Le public était d’origine géographique variée, la moyenne d’âge était comme souvent dans l’Eglise, encore une fois, assez élevée. Mais on pouvait remarquer la présence de jeunes actifs et aussi d’enfants, dont 2 bébés. Tout ce petit monde a joué le jeu de l’écoute, de la marche en silence dans la forêt, et partagé les beaux moments du pique-nique et de la célébration sous les arbres. Il y avait une cohérence à être dans cet environnement rural, boisé, champêtre pour aborder le sujet de la sauvegarde de la Création. Il y avait une cohérence dans le fait d’être accueillis par la fraternité des petits frères et des petites sœurs de la Création et à observer des couples se tenant la main pendant la marche, les échanges fraternels au moment du repas, la rencontre des deux enfants en bas âge en marge de la conférence.
Ce que je retiens de cette journée ce sont bien sûr aussi des paroles : celles du Père François Euvé, selon laquelle Dieu crée au présent, la nécessité pour être pleinement soi-même de vivre notre relation de dépendance aux autres ainsi qu’à toutes les créatures.
« Un oiseau a chanté » quand nous écoutions un texte qui porte ce titre. « Toute la Création semble heureuse aujourd’hui » a dit notre Évêque, « La vie poursuivra toujours son cycle » a dit un autre « berger » (éleveur)...
De quoi faire une réserve d’espérance pour la rentrée ! Cette journée était humainement et spirituellement très vivifiante !

Cécile


L’espérance chrétienne nous sauve de l’éco-anxiété et de la peur de l’avenir. Au lieu de redouter l’effondrement de notre civilisation, laissons-nous plutôt transformer. Acceptons de mourir à notre culture individualo-centrée pour découvrir notre interdépendance et apprendre à collaborer avec la création. « Et Dieu vit tout ce qu’il avait fait et voici : cela était très bon. » (Gn 1,31)

Anne


J’ai beaucoup aimé la journée d’hier. J’ai trouvé le programme équilibré, les textes lus pendant la marche très beaux et inspirants, la conférence intéressante ; j’ai fait des rencontres intéressantes. J’ai trouvé que les membres de votre équipe qui animaient la journée étaient particulièrement souriants, rayonnants, heureux de partager cette journée avec nous.

Eric


Oui, c’est une bonne chose que les cathos s’intéressent à l’écologie, que notre évêque soit partie prenante et que la Vie quercynoise s’en fasse l’écho. Nous y avons entendu de belles choses. Peut-être pour la prochaine journée de ce genre, ce serait bien que ce soit dans un lieu plus central, plus accessible que Berganty.

Geneviève

Le père François Euvé a écrit de nombreux ouvrages pour contribuer à la réflexion sur la théologie de la création dans l’Eglise catholique. Il nous a rappelé que « revenir à l’essentiel, c’est revenir à notre humanité » et que cela commence par l’écoute, comme les juifs dans la Bible : « écoute Israël ». « Ecouter la création » (thème de ce temps de la création 2022) c’est d’abord entendre son cri, son gémissement (selon st Paul en Rm 8). Mais cela ne suffit pas, quand on est chrétien : il faut aussi entendre Dieu qui nous parle par toutes les créatures. Et pour cela, l’Humain doit se décentrer : nous ne sommes pas le centre de la création. Malheureusement, nous sommes fortement influencés par la pensée de Platon qui sépare le ciel de la terre, le corps de l’âme. L’Incarnation du Christ nous renvoie à la valeur de la chair. Le Royaume de Dieu, c’est la communion entre toutes les créatures. On ne peut en exclure la création puisque le Fils de Dieu s’est fait chair et nourriture.
L’écologie est la science des relations ; on ne peut être nous-même qu’en état de dépendance à autrui. Si nous apprenons l’autonomie, celle-ci se réalise dans des liens multiples avec l’environnement humain et autre qu’humain. Le chrétien va plus loin, à la suite du Christ : pour s’accomplir, il doit recevoir de ceux qui n’ont rien à donner, c’est-à-dire les pauvres. « Parmi les pauvres les plus abandonnés et maltraités, se trouve notre terre opprimée et dévastée » (encyclique Laudato si, pape François). Alors, comment instaurer un type de relation d’interdépendance ? Cela doit commencer par l’action de grâce. C’est ainsi qu’on accepte progressivement une écologie chrétienne.
La tradition catholique donne à la personne humaine une dignité humaine ; il s’agit alors d’articuler les actions humaines avec la vie de la terre : c’est la responsabilité de l’Humanité. Si, dans le Royaume de Dieu, le loup et l’agneau auront même pâturage (cf. Is 11,6-9), ce n’est pas le cas sur notre terre où l’Humain semble détruire son environnement. Dès lors, comment garder l’espérance ? La création est bonne. Et si le mal est entrée dans le monde, il peut en sortir. Et nous croyons à la résurrection de la chair ! Nous sommes appelés à être témoins de cela et l’écologie intégrale que prône le pape François y contribue à sa mesure.

Bertrand

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