"Celui qui croit en moi, même s’il meurt, vivra"

Septembre 2020

« Celui qui croit en moi, même s’il meurt, vivra » (Jean 11,25)

Le début du mois de septembre est marqué par la rentrée des classes, et toute la société reprend le rythme qui s’était assoupli pendant l’été. Cette période a toujours ses ambiguïtés, entre les nouveautés et les habitudes que nous retrouvons avec bonheur ; les angoisses qui reviennent, aiguisées par les souvenirs de l’année passée, et tout ce qui ne sera plus jamais. Il faut recommencer.

Ce recommencement, qui allie ce que l’on perd, ce que l’on reconnaît et ce qui sera nouveau, est une bonne nouvelle : si rien ne revenait et que tout était toujours neuf, nous ne pourrions pas voir nos progrès, ce qui avance ; si tout était toujours pareil, ce progrès ne serait même pas possible.

Ce recommencement nous prévient aussi que nous ne sommes pas éternels : si, pour les jeunes, la croissance est manifeste, les plus âgés d’entre nous mesurent parfois ce qu’ils ne peuvent plus faire désormais. Mais ne pas être éternels ne devrait pas nous effrayer : puisque tout recommence, comme au jour de notre naissance, la mort est un passage vers une nouvelle aventure… La mort est aussi un recommencement : mourir pour vivre !

La pandémie de COVID qui s’est invitée comme une nouveauté au début de 2020 est toujours avec nous. Elle nous invite à la prudence, à la solidarité, à l’altruisme. Mais pas au repli sur soi dans le seul espoir de fuir la mort ! Je suis très choqué que nous ayons été obligés d’abandonner nos aînés, simplement pour leur garantir quelques mois ou années de vie supplémentaires. Comme si après 80 ans sur cette terre, poursuivre un peu le chemin de l’existence dans la faiblesse pouvait valoir la peine de se retrouver isolé, esseulé, juste pour ne pas risquer de mourir !? Comme ma reconnaissance est grande pour tous ceux qui ont veillé sur eux pendant tout ce temps !

Certains ont dû vivre le deuil pendant le confinement. Ils demandent maintenant à pouvoir se rassembler pour rendre hommage à leur défunt, et je salue cette initiative qui est tout à leur honneur. J’espère que cela sera aussi l’occasion de se redire au fond de notre cœur que nous avons reçu la vie pour un jour la quitter, et que ce n’est pas une fin à fuir absolument, mais un passage vers un nouveau commencement, plein de lumière, d’amour et de paix !

Père David REVEILLAC +

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