Fête de Sainte Fleur et inauguration de la salle capitulaire

Samedi 4 et dimanche 5 octobre 2025 à Issendolus

Cette année, la traditionnelle fête de sainte Fleur s’est déroulée le dimanche 5 octobre 2025, et a été associée à l’inauguration de la restauration de la salle capitulaire, dès le samedi 4 octobre, avec son magnifique monastère.

Ce site fut un haut lieu du Quercy dans le domaine religieux, politique, social, et économique pendant 550 ans.
Cette restauration a été possible grâce aux contributions de l’Etat, la Région, le CD46, la Mission Bern et la Fondation de l’Ordre de Malte ainsi que des fonds privés.

 5 octobre 2025, homélie de Mgr Jean-Christophe Lagleize
Evêque émérite de Metz :

«  Consolez, consolez mon peuple  » Is 40, 1

C’est par cette parole du prophète Isaïe que le Pape Léon XIV a commencé son homélie le 15 septembre dernier lors de la célébration pour le Jubilé de la Consolation.

En célébrant la fête de sainte Fleur, nous faisons mémoire d’une femme qui au 14è siècle, avec ses sœurs de l’Ordre de saint Jean de Jérusalem, n’a eu de cesse de consoler les malades, les pèlerins qui étaient accueillis à l’hôpital Beaulieu.

En ces malades et en ces pèlerins elles reconnaissaient le Christ-Jésus.

Nous nous réjouissons de la restauration de la salle capitulaire de cet hôpital et nous avons raison. Cependant cette restauration ne prend son véritable sens que si nous nous engageons à prendre soin, à consoler celles et ceux qui nous entourent.

Être saint, c’est la vocation de chaque baptisé, le Concile Vatican II le rappelle avec force :

« Il est donc bien évident pour tous que l’appel à la plénitude de la vie chrétienne et à la perfection de la charité s’adresse à tous ceux qui croient au Christ, quels que soient leur état de vie ou leur rang ; dans la société terrestre elle-même cette sainteté contribue à promouvoir plus d’humanité dans les conditions d’existence. » Lumen gentium 40.

Fleur, par sa vie donnée, par sa prière, avec son service auprès des malades et des pèlerins a laissé l’Esprit saint féconder sa vie et son service.

Cette sainteté nous la voyons briller dans l’existence de nombreux disciples du Christ en ce diocèse de Cahors.

Le bienheureux Alain de Solminihac au 17ème siècle qui outre ses talents d’organisateur du diocèse, s’emploie à consoler son peuple en créant des hospices, des orphelinats.
Le bienheureux Pierre Bonhomme, qui de Gramat fonde des écoles, des lieux de soins et portera une attention particulière aux personnes sourdes et muettes ainsi qu’aux malades en psychiatrie.

Et tout récemment une nouvelle sainte originaire de Cajarc : Sainte Marie-Anne Pelras sœur Marie-Henriette de la Providence, l’une des 16 carmélites de Compiègne, guillotinée le 17 juillet 1794 à Paris. Canonisée le 18 décembre 2024 avec ses 15 compagnes.

Ces témoins ont consolé leurs contemporains, ils nous invitent à mettre nos pas dans leurs pas.

Ils nous assurent de leur assistance, de leur intercession, ils demeurent comme des frères et des sœurs aînés qui nous ouvrent et nous tracent le chemin vers Dieu qui est le seul Saint.

«  Consolez, consolez mon peuple  ».

Cet appel d’Isaïe retentit encore aujourd’hui. La situation sociale dans notre pays, le contexte international agressif et destructeur plongent des populations entières dans la précarité, la peur, la violence, la famine, l’exil. Que d’hommes et de femmes, d’enfants crient leur désespoir, appellent à l’aide, cherchent des personnes qui sauront les consoler.

En cette fête, prions pour tous ceux et celles qui, souvent au péril de leur vie, apportent soins, consolation, nourriture, sourire et espérance.

Sainte Fleur était membre de l’Ordre de Saint Jean de Jérusalem, la présence nombreuse de membres de l’Ordre souverain de Malte venus fêter la seule sainte de cet Ordre ; nous rappelle votre engagement, sans faille, pour consoler et assister en tant de points du monde nos frères et sœurs souffrants. Nous vous exprimons notre gratitude, ainsi qu’à toutes les organisations non gouvernementales, pour votre combat afin que règne la justice, la paix et le bonheur.

«  Consolez, consolez mon peuple »

Léon XIV dans son homélie du 15 septembre nous dit :

« Nous cherchons quelqu’un pour nous consoler et souvent nous ne le trouvons pas. Parfois, la voix de ceux qui, sincèrement, veulent partager notre souffrance nous devient même insupportable. C’est vrai. Il y a des situations où les mots ne servent à rien et deviennent presque superflus. Dans ces moments, il ne reste peut-être que les larmes, si elles ne sont pas encore épuisées…
Les larmes sont un langage qui exprime les sentiments profonds d’un cœur blessé. Les larmes sont un cri muet qui implore compassion et réconfort. Mais avant tout, elles sont libération et purification des yeux, des sentiments, des pensées. Il ne faut pas avoir honte de pleurer ; c’est une façon d’exprimer notre tristesse et notre besoin d’un monde nouveau ; c’est un langage qui parle de notre humanité faible et mise à l’épreuve, mais appelée à la joie.
Là où il y a le mal, nous devons rechercher le réconfort et la consolation. Dans l’Église, cela signifie : jamais seuls. Poser sa tête sur une épaule qui vous console, qui pleure avec vous et vous donne de la force, est un remède dont personne ne peut se priver, car c’est le signe de l’amour. Là où la douleur est profonde, l’espérance qui naît de la communion doit être encore plus forte. Et cette espérance ne déçoit pas.
 »

Sainte Fleur, en son temps, les saints et les saintes, et tant et tant de personnes ont été et aujourd’hui encore des consolateurs pour notre humanité blessée qui espère contre toute espérance la terre nouvelle et les cieux nouveaux promis par le Seigneur.
Amen

+ Mgr Jean-Christophe Lagleize
Evêque émérite de Metz

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 Photos ci-dessous de Pierre-Emmanuel Sudres (pour les photos de l’inauguration et la procession)

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