La prière est un moyen d’exprimer et de canaliser ses émotions. Elle appelle les chrétiens à ne pas perdre espérance.
Face à cette pandémie du Coronavirus, nous sommes dans la colère, la révolte ou la résignation. La résignation est le sentiment premier et il est normal que la colère domine dans un premier temps lorsqu’on est directement touché.
La prière est une manière de reprendre la main sur l’émotion, de la canaliser. La prière, c’est le moyen par lequel nous remettons à Dieu cette émotion ; pour un croyant, c’est une manière de reconnaitre d’une part notre faiblesse, notre impuissance face à cette crise et en même temps de remettre notre existence entre les mains du Seigneur.
Il n’est pas inapproprié de prier pour sa propre protection car, dans tous les cas, on demande à Dieu d’agir lui-même de la façon qu’il choisit. Nous pouvons nous inspirer de la prière du lépreux à Jésus : « si tu veux, tu peux me guérir ». On peut ainsi exprimer cette prière avec des mots de l’Evangile. On peut se tourner vers le Christ en Croix qui parvient à dépasser l’émotion et la souffrance pour demander pardon pour ses bourreaux.
La prière vient réveiller notre espérance. Nous n’avons pas le droit de perdre cette espérance parce que nous avons foi en la résurrection. La résurrection des morts bien sûr, mais la résurrection c’est aussi aujourd’hui et dès maintenant, au travers des gestes de solidarité et de fraternité que nous sommes invités à poser en ces temps de grandes difficultés pour beaucoup de personnes fragilisées par cette crise.
Jésus nous a laissé le « Notre Père ». Cette prière, nous l’avons dite jeudi à l’appel du Pape François pour implorer la miséricorde pour l’humanité durement touchée par cette pandémie. C’est une grande force de prier en même temps, dans le monde entier, cette prière transmise par Jésus et partagée par les chrétiens de toutes les confessions. Cela nous constitue en tant qu’Eglise ; nous nous tournons vers Dieu avec les mêmes paroles, en enfants de Dieu.
Nous avons besoin, en ce moment, de cette communion, de prier dans l’espérance pour la guérison des malades, mais aussi dans l’attente de Pâques que nous célèbrerons d’une manière inédite en cette sombre période.
Prier ensemble, au même moment, par exemple en regardant la messe à la télévision, et nous sommes invités à le faire pour continuer à marquer le dimanche – jour du Seigneur – est signe de solidarité et de fraternité. Nous ne sommes pas seuls à nous tourner vers Dieu.
Abbé Christian Durand.
Seigneur Jésus,
Maître de la vie,
Aujourd’hui encore,
Nous courons vers Toi
Pour te présenter
Nos frères et sœurs
Touchés par la maladie
Mais aussi notre monde
Malade de ses excès.
Fais-nous la grâce
De nous convertir
Afin que de cette crise
Aux multiples visages
Naisse une humanité nouvelle
Une humanité réconciliée.