Difficile d’écrire un texte fin décembre sans évoquer l’année nouvelle. Aussi c’est tout à fait sincèrement que je vous adresse tous mes meilleurs vœux pour l’an nouveau.
J’ai bien remarqué, comme vous peut-être, combien ces vœux étaient attendus cette année et en général plutôt appuyés. Il semble que l’année finissante ait beaucoup de choses à se faire pardonner.
C’est bien simple m’a dit une personne, mieux vaut tout oublier de 2020, et ce sera bien.
Si je comprends bien l’esprit de cette formule lapidaire, elle heurte quand même beaucoup mon espérance croyante, et mon goût pour la relecture patiente et humble.
Pourquoi est-il toujours si difficile de se rappeler que nous ne sommes propriétaires de rien ? C’est la vie qui se donne à nous et non pas nous qui nous nous l’approprions, ou c’est alors le commencement du malheur. Plus encore, nous reconnaissons dans ce don généreux Dieu lui même qui se donne, ce qui n’est pas le moindre des cadeaux.
Bien entendu, j’ai des yeux comme les vôtres et je ne viens pas minimiser artificiellement toutes les incertitudes, toutes les inquiétudes, parfois très concrètes, toutes les contraintes sociales qui ont pesées sur notre vie durant cette année. Il m’est arrivé d’en souffrir, et à certains jours plus que d’autres, comme tout un chacun.
Cependant, si je relis toute cette période avec un œil suffisamment attentif et un cœur suffisamment ouvert je ne peux pas omettre tout ce qu’il y a eu de bon dans cette année. De nouvelles préoccupations de solidarité, des moments de fête plus rares mais plus forts, une attention au monde naturel plus marquée, un désir collectif de simplicité, de sobriété, qui me semble émerger, même s’il n’est pas unanime et s’il reste fragile.
Finalement, en refermant cette année, je me demande surtout si nous aurons assez appris des évènements que nous avons du traverser. Nous avons appris scientifiquement, techniquement et nous allons apprendre encore, et ce n’est pas rien.
Mais sur notre manière de considérer la vie, aurons-nous assez appris ?
Allons-nous avoir assez d’énergie, de détermination, pour mettre ou remettre la relation à l’autre, aux autres, comme la première préoccupation de toutes nos journées ?
Habitants du monde, nous sommes dans le même bateau, alors prendre soin de l’autre, c’est prendre soin de moi même.
« Tous frères », telle est la dernière encyclique du pape François, et c’est vraiment ce que je souhaite à tous pour l’année qui vient.
Bonne année !
Mathias