Mon chemin de Croix

Père Christian ROBERT

En ces temps troublés… se pose plus que jamais pour nous la nécessité de refonder notre regard sur l’Eglise et sur le monde… et sur la mission de l’Eglise et le rôle des chrétiens au cœur du monde… Le Pape François nous dit à cet égard que :

« L’Église doit sortir d’elle-même » et non pas préserver ses structures ni vivre « repliée sur elle-même et pour elle-même ». Elle doit avoir le courage de sortir de ses frontières, de ses habitudes pour « aller et porter l’Évangile » là où il n’est pas entendu ou reçu. Elle ne doit pas attendre que le monde vienne à elle, mais « aller dans les périphéries géographiques mais également existentielles : là où réside le mystère du péché, la douleur, l’injustice… là où sont toutes les misères. »
(Cf La Croix du 13/03/2014 : "Ce que change le Pape (5/5)")

Et il va jusqu’à nous donner sa clef de lecture du visage de l’Eglise pour aujourd’hui et pour demain :

« Je vois avec clarté que la chose dont a le plus besoin l’Église aujourd’hui, c’est la capacité de soigner les blessures et de réchauffer le cœur des fidèles, la proximité, la convivialité. Je vois l’Église comme un hôpital de campagne après une bataille. Il est inutile de demander à un blessé grave s’il a du cholestérol et si son taux de sucre est trop haut ! Nous devons soigner les blessures. Ensuite nous pourrons aborder le reste. Soigner les blessures, soigner les blessures… Il faut commencer par le bas. »
(Cf La Croix du 19/09/2013 : Pape François : « Je rêve d’une Eglise mère et Pasteur »)

A l’école de nos frères et sœurs malades, handicapés, ou fatigués, saisissons ici l’occasion de la prière et de la méditation de ce Chemin de Croix pour apprendre ensemble l’art de se laisser configurer au Christ petit, pauvre, souffrant, serviteur, pour être ou devenir d’authentiques "disciples-missionnaires" au service de l’Annonce de la Bonne Nouvelle.

P. Christian ROBERT, avril/2019

 PREMIERE STATION : JESUS EST CONDAMNE A MORT

Un jour Coluche a dit : «  L’argent ne fait pas le bonheur… des pauvres ». Sans doute était-ce du bon sens, si on considère que le bonheur des pauvres est ailleurs… C’est pourquoi il ajoutait parfois : « Aux uns il a donné l’argent, et aux autres l’appétit ! » On a là une partie du secret des Béatitudes : Bienheureux les pauvres "de cœur", ceux qui pleurent, ceux qui ont faim et soif "de la justice"… parce qu’ils ont de l’appétit. C’est pourquoi les petits, les pauvres, les chômeurs, les SDF, les étrangers, les sans papiers, les malades et les infirmes étaient sa priorité. Ils étaient ses modèles car ils comprenaient tout avant les autres, et il aurait tant aimé que fassent fortune ceux qui étaient si pauvres qu’ils n’avaient que de l’argent… parce qu’il est venu pour que nous ayons la vie et la vie en abondance.

En ces temps troublés, peuplés de faux prophètes et de contre-témoignages chrétiens, prions pour les victimes de la violence et de l’égoïsme de ceux dont le rôle est de montrer le Ciel, ceux qui ont été agressés, violés, dont on a confisqué la vie ou qu’on a condamné à mourir à petit feu, et tous ceux que la maladie a condamné à mort.

 DEUXIEME STATION : JESUS EST CHARGE DE SA CROIX

Un jour de février 1957 le Pape Pie XII a dit que : « la douleur est un élément perturbateur du comportement humain » car « à la longue, la douleur empêche la recherche de biens et d’intérêts supérieurs ». C’est facile à une "simple" rage de dent de nous empêcher de réfléchir. Et pourtant le Christ Jésus a supporté bien plus que ça pour nous. Le film "La Passion du Christ" de Mel Gibson voulait nous montrer à quel point après les 120 coups de fouets équipés d’osselets, et la couronne de très longues épines d’Orient enfoncée dans son cuir chevelu l’ont épuisé… et pourtant il lui faut encore porter lui-même l’instrument de son supplice ! Comme si les condamnés du 18e siècle avaient eu à traîner leur guillotine jusqu’en place de grève… ou ceux du XXe à tirer leur chaise électrique. Il a donc ainsi pris sur lui de nous préserver ou nous redonner le goût de bien supérieurs.

En ces temps troublés où les fruits du progrès technologique tels que la télévision, les réseaux sociaux, et les Smartphones tendent à nous anesthésier au point de nous priver du goût de biens supérieurs bien mieux que ne saurait le faire la souffrance physique, confions au Seigneur tous les décideurs et influenceurs de notre monde.

 TROISIEME STATION : JESUS TOMBE POUR LA PREMIERE FOIS

Avec tout cela Jésus est complètement épuisé !... mais tout le monde s’en moque ! Loin de nos super héros d’aujourd’hui, super-équipés ou sur-vitaminés, lui a fait le choix d’un Dieu proche de nous, assumant de notre vie humaine toute chose… parce que "tout ce qui n’est pas assumé n’est pas sauvé" ! Un tel aveuglement des gens au cœur de l’hystérie l’atterre… alors il tombe à terre… et le poids de la croix l’écrase. « Quand tu tombes de haut, que tu tombes de haut, que tu touches le bas. Quand tu tombes de haut, que tu tombes de haut le sol est si bas. » disait Jean-Louis Aubert dans sa chanson. Et il est tombé de bien plus haut qu’ils le pensent… lui qui : « ayant la condition de Dieu, ne retint pas jalousement le rang qui l’égalait à Dieu , mais il s’est anéanti, prenant la condition de serviteur, devenant semblable aux hommes. Reconnu homme à son aspect » (Ph, 2, 6-7)

En ces temps troublés du Zéro défaut et du tout jetable, où le culte de la performance et l’environnement concurrentiel ne laissent plus de place à la miséricorde et à l’Espérance… prions pour tous ceux qui tombent ou sont fragilisés au sein de nos familles : les couples en difficulté, les personnes séparées, divorcées, remariées…

 QUATRIEME STATION : JESUS RENCONTRE SA MERE

Sa mère… à Jésus… elle l’a porté en elle 9 mois, jusque dans les montagnes de Jérusalem chez Elisabeth, et jusqu’à Bethléem pour le recensement. Puis elle l’a porté dans ses bras jusqu’en Egypte pour fuir Hérode et rentrer ensuite à Nazareth. Elle l’a nourri jour après jour. Elle l’a vu faire ses premiers pas, entendu dire ses premiers mots, se réfugier contre elle, lui échapper durant 3 jours, se faire ses premiers amis, grandir et devenir un beau jeune homme, faire son premier miracle, quitter la maison, devenir populaire… et même lui préférer ceux qui écoutent la Parole de Dieu et la mettent en pratique… Le résultat… il est terrifiant : un glaive lui transperce le cœur : son enfant est là… devant elle, trempé de sueur et de sang… avec la foule qui crie… et elle ne peut rien faire pour apaiser un peu la douleur de son fils… mais maman est là !... et rien d’autre ne compte !

En ces temps troublés où tout va trop vite et de plus en plus vite, et où le sens de sa vie et de plus en plus difficile à trouver, prions pour toutes les mères crucifiées par la souffrance, la solitude ou la mort de leur enfant accidenté, malade, ou handicapé ; ou terrifiées par les nuits ou les addictions qui l’on transformé en Zombie.

 CINQUIEME STATION : SIMON DE CYRENE PORTE LA CROIX

Jésus le Christ ne parviendra pas à se relever seul… il est bien trop usé pour cela… et pourtant il faut bien repartir car rester bloqué là est impossible. Alors on cherche quelqu’un pour le soulager du poids de la croix… et il y a Simon qui passe par là en rentrant du travail… Ca aurait pu être quelqu’un d’autre… C’est tombé sur lui ! On l’appelle et on lui dit : « Ce Jésus n’en peut plus… Il faut que tu l’aide ! » Il voit Jésus le Christ si fatigué et il lui prend sa croix pour continuer la route avec lui. C’est un peu comme nous… Parfois nous aussi nous sommes fatigués, usés, au bout du rouleau… Notre corps ou notre esprit craque ou veut jeter l’éponge, et tout d’un coup quelqu’un surgit sur notre route pour nous aider à nous relever ou nous donner un coup de main et nous remettre en selle. Notre route est ainsi jalonnée de Simon de Cyrène, qui nous sauvent la mise au quotidien…

En ces temps troublés où l’individualisme et le chacun pour soi gagnent du terrain prions pour tous les Simon de Cyrène de nos vies : les hospitaliers, hospitalières, brancardiers à Lourdes, jeunes et adultes, les personnes de confiance, aidants familiaux, soignants, auxiliaires de vie et pompiers qui sont là quand on en a besoin…

 SIXIEME STATION : VERONIQUE ESSUIE LE VISAGE DE JESUS

Dans une de ses chansons Florent Pagny dit : «  Et un jour une femme dont le regard vous frôle vous porte sur ses épaules comme elle porte le monde, et jusqu’à bout de force recouvre de son écorce vos plaies les plus profondes.(…) Puis un jour une femme met sa main dans la votre (…) vous prouve qu’elle vous aime par l’amour qu’elle inonde, jour après jour vous redonne confiance de toute sa patience vous remet debout. R’trouver en soi un avenir peut-être et surtout l’envie d’être ce qu’elle attend de vous ». Et de fait, comme le disait si bien Guy Gilbert : «  les femmes savent les gestes d’amour mieux que quiconque. (…) Alors, avec la tendresse infinie qu’une femme sait donner, elle essuie le sang et la sueur de Jésus ». Une tradition qui remonte à Clément d’Alexandrie fait de Ste Véronique l’épouse de Zachée… St Amadour… et la rend chère au cœur des lotois.

En ces temps troublés où tout nous encourage à jouer la concurrence plutôt que la complémentarité, encouragé par ceux qui gagnent à diviser pour mieux régner, osons confier au Seigneur celles qui donnent tout ou on tout donné pour nous relever ou nous faire grandir… en particulier nos mères, nos femmes, nos filles et nos sœurs.

 SEPTIEME STATION : JESUS TOMBE POUR LA DEUXIEME FOIS

Le Golgotha est encore loin. Grâce à Simon de Cyrène et Véronique il a trouvé assez de ressources pour se relever et reprendre la route comme Elie en route vers l’Horeb, la montagne de Dieu, nourri par l’ange alors qu’il n’en pouvait plus, lui non plus. Mais là trop c’est trop : « Les coups quand ils vous arrivent Oh oui, ça fait mal.(…) Combien de fois à terre il lui faudra tomber et sans pleurer apprendre à se relever » chantait jadis Johnny Halliday. Les coups reçus ne lui ont pas seulement lacéré la peau, ils ont déclenché des lésions internes telles que l’embolie pulmonaire qui est en train de détruire sa capacité respiratoire. Ses poumons se remplissent d’eau et il tombe… une seconde fois. D’où lui vient cette force qui lui donne le courage d’être un homme jusqu’au bout. Jésus le Christ aussi est devenu homme petit à petit… L’incarnation était à ce prix !

En ces temps troublés où on continue à nous vanter mordicus la croissance et les gains de productivité comme panacées de notre avenir… prions pour toutes les victimes et oubliés et du système, qui tombent et se relèvent, quitte à continuer à vivre à la limite de la servitude, parce qu’il faut bien continuer à prendre soin des siens…

 HUITIEME STATION : JESUS RENCONTRE LES FEMMES DE JERUSALEM

C’est un élément majeur dont témoignent les récits de la Passion du Christ. Les femmes sont toujours là et elles sont restées jusqu’au bout… et seront les premières à réapparaître au matin du premier jour de la semaine. Pour l’heure, en dehors de Jean fils de Zébédée, tous ont disparus. Pierre est parti pleurer, Judas parti se pendre, le jeune homme au drap (Marc) s’est sauvé tout nu, et les autres on ne sait pas trop. Lorsque tout va mal… qui reste pour aider à traverser la tempête ? Pour Jésus et Marie sa mère, c’était des femmes… Du fond de leur "fragilité présumée" et de leur dépendance sociale elles ont eu l’intuition de comprendre ce qui est en train de se jouer ! C’est pourquoi le Pape Jean-Paul II, en visite à Lourdes en 2004, les a qualifiées de "Sentinelles de l’Invisible, témoins des valeurs essentielles qui ne peuvent se percevoir qu’avec les yeux du cœur".

En ces temps troublés où il est difficile d’avoir des amis sûrs, avec qui traverser les tempêtes de la vie… prions pour tous nos "amis" Facebook, Instagram et Consorts… dont les murs ont surtout des oreilles… et toutes Celles qui continuent à nous voir avec bienveillance, même petits, pauvres, défigurés par l’âge, la maladie, la douleur.

 NEUVIEME STATION : JESUS TOMBE UNE TROISIEME FOIS

Le Christ tombera 3 fois ! C’était écrit… et Il tombe encore Jésus, il tombe 3 fois… comme pour nous dire que c’est pas seulement Jésus mais un de la Trinité qui va mourir sur la croix. C’est le moment où « Celui-ci est mon Fils bien aimé, en qui j’ai mis tout mon amour, écoutez-le ! » rencontre « Père, pardonnes-leur, ils ne savent pas ce qu’ils font ! » et sont unis par « Mon Dieu, Mon Dieu, Pourquoi m’a tu abandonné ? » (Ps 22). C’est à ce moment là qu’on comprend que, comme disait Paul Claudel : « Dieu n’est pas venu supprimer la souffrance. Il n’est même pas venu l’expliquer, mais il est venu la remplir de sa présence ». Il ne fait rien a moitié Jésus-Christ. C’est jusqu’au bout qu’il vient habiter nos fragilités et nous dire, comme dans le poème d’Adémar de Borros : "les jours où tu ne verras qu’une seule trace de pas dans le sable sont les jours où je t’aurai porté."

En ces temps troublés d’Overdose socioprofessionnelle, prions pour toutes les personnes qui tombent en dépression, à l’instar de Philippe Labro, se racontant dans « Tomber 7 fois, se relever 8 » ou sont victimes d’un Burn Out au travail ou à la maison… en particulier celles qui mettent fin à leurs jours sur leur lieu de travail…

 DIXIEME STATION : JESUS EST DEPOUILLE DE SES VÊTEMENTS

Dépouiller ! Le mot est fort ! Il faut tout lui prendre "malgré lui". Guy Gilbert raconte à quel point : « Les prisonniers ont toujours été blessés intérieurement quand au commissariat, comme en entrant en prison, ils doivent se dépouiller de tout ». Et c’était encore plus vrai pour tous ceux et celles qui, durant les heures les plus sombres de l’Histoire du XXe siècle, après avoir été dépouillés de leurs parents, de leurs conjoints, de leurs enfants, de leurs bagages, de leurs vêtements et de leurs bijoux ont été conduits à la mort entièrement nus, dépouillés de tout ! Jésus-Christ est arrivé nu en ce monde et nu il en repart… et il le fait pour nous… comme le dit l’hymne de St Paul aux Philippiens : « il s’est abaissé, devenant obéissant jusqu’à la mort, et la mort de la croix. C’est pourquoi Dieu l’a exalté : il l’a doté du nom qui est au dessus de tout nom. » (Ph 2 ; 8-9).

En ces temps troublés où il ne fait pas bon être chrétien, que ce soit en Occident, au Moyen Orient, en Asie, en Afrique ou en Amérique Centrale, prions pour tous les chrétiens persécutés à travers le monde, que l’on dépouille de leurs biens, de leur honneur, de leur dignité ou de leur famille parce qu’ils ont revêtus le Christ…

 ONZIEME STATION : JESUS EST CLOUE SUR LA CROIX

C’est sans doute la pire expérience que l’on peut être amené à vivre : être totalement immobilisé… ou presque…, se retrouver "cloué au lit" et ne plus pouvoir bouger… ou presque… sinon au prix d’une immense souffrance… à la mesure de celle du Christ Jésus sur la Croix. Et c’est encore bien pire lorsque cette immobilisation est liée à un traumatisme orthopédique ou organique qui vous transperce de multiples pointes ou de lames de fond à chaque mouvement que vous tentez. C’est le cas des accidentés de la route, en particulier jeunes, les soirs de fêtes qui dérapent ou les matins qui suivent… mais aussi les personnes âgées qui perdent progressivement ou tout d’un coup leur autonomie et deviennent dépendantes,… ou les handicapés qui perdent le contrôle de leur corps, victimes de la maladie. Les clous de la croix du Christ c’est notre œuvre !

En ces temps troublés où de plus en plus de personnes connaissent la solitude ou l’isolement, prions pour celles et ceux qui continuent à "savoir aimer" et « Savoir attendre (…), se voir y croire, pour tromper la peur du vide, ancrée comme autant de rides qui ternissent les miroirs » (Florent Pagny) et qui l’offre au Seigneur…

 DOUZIEME STATION : JESUS MEURT SUR LA CROIX

A ce moment là Il aurait pu dire, Jésus, comme Mylène Farmer dans sa chanson : « Je te rends ton amour, le mien est trop lourd. Je te rends ton amour, c’est mon dernier recours. Je te rends ton amour, au moins pour toujours. Redeviens les contours. » et en un sens il aurait eu le droit vu tout ce qu’il a subi pour en arriver là… ! Mais Il a choisi d’être, comme tout au long de sa vie sur Terre, vrai Dieu et vrai homme. Vrai homme parce que jusqu’à bout il choisira d’assumer les limites et les pauvretés de notre condition humaine : « Mon Dieu, Mon Dieu, pourquoi m’as-tu abandonné ? ». Vrai Dieu parce que sa vie personne ne lui aura prise, c’est lui qui l’a donné à l’heure convenue, dans une parfaite obéissance au Père et à l’Ecriture : « Tout est accompli (…) Père, entre tes mains je remets mon esprit ». Heure du décès : 15h00 !

En ces temps troublés ou tant d’hommes et de femmes disent faire l’expérience du silence de Dieu, prions pour toutes les personnes qui s’engagent sur le chemin d’une authentique quête spirituelle pour notre temps… même maladroite, même imparfaite ; afin qu’ils parviennent à discerner les mots de Dieu quand il répond…

 TREIZIEME STATION : JESUS EST DESCENDU DE LA CROIX ET REMIS A SA MERE

L’embolie pulmonaire déclenchée par la flagellation "spéciale" à eu raison de la mort par asphyxie de Jésus en trois heures… ce qui a surpris tout le monde à commencer pas les soldats… qui, du coup, ont renoncé à lui briser les jambes, comme aux autres condamnés, pour accélérer le mouvement et nettoyer la place avant la tombée de la nuit et le commencement du Sabbat de la Pâque de cette année là ! Nous sommes le 15 du mois de Nissan, lendemain du Repas de la Pâque, qui célèbre la Libération de la Servitude des Israélites en Egypte ; à Jérusalem, Capitale de la Terre Promise ; et Myriam (Marie), mère de Jésus le Christ, qui porte le même prénom que la sœur de Moïse (artisan de la libération d’Israël), tient dans ses bras son fils mis à mort par l’Occupant romain. La prophétie de Siméon le jour de la circoncision de Jésus vient de se réaliser. Un glaive à transpercé son OUI !

En ces temps troublés où la mort n’a jamais autant taraudé notre société… qui s’efforce de multiplier les règles et les lois pour tenter de l’apprivoiser (soins palliatifs, euthanasie, avortement, prise en charge des séniors et de la dépendance, 80kms/h) sans parvenir à cesser d’en faire un tabou, prions pour tous ce qui sont partis trop tôt.

 QUATORZIEME STATION : JESUS EST MIS AU TOMBEAU

Il y a au moins une chose qui n’avait pas été programmée par l’Ecriture en matière de Passion et Mort du Messie attendu… c’est la "convention-obsèques" !... qui aurait cadré la célébration des funérailles, le lieu de sépulture, et "qui paie". On sent bien que le projet divin était différent : « Détruisez ce temple, et en trois jours je le relèverai ! » (Jn 2,19). Ceci n’a rien d’une boutade, mais situe bien le gouffre qui sépare nos préoccupations humaines des pensées de Dieu. Lui, Dieu, il en est déjà à tuer la mort et fonder l’Espérance chrétienne… Mais l’humanité en est encore à se chamailler entre partisans pharisiens de la croyance en la Résurrection, et adversaires sadducéens. Au milieu de tout cela il y a les saintes femmes qui veillent au grain avec le vieux Joseph d’Arimathie, du Sanhédrin ; et les apôtres barricadés au Cénacle par peur des juifs. Le Christ est au Tombeau !

En ces temps troublés où l’Espérance chrétienne, nourrie par le témoignage du Christ au sujet du Royaume et héritée des apôtres, n’a jamais autant consolé et consolidé le cœur des hommes, prions pour tous ceux qui ont perdu un être cher : « Vole, tu l’as pas volé. Deviens souffle, sois colombe, pour t’envoler » (Céline Dion ; Vole)

 QUINZIEME STATION : JESUS-CHRIST EST RESSUSCITE !

Le 1er jour de la semaine, quelques heures après l’annonce de la Résurrection de Jésus aux Saintes femmes, qui n’ont pas été crues par les apôtres, 2 disciples marchent de Jérusalem à Emmaüs. Ils sont tristes car leur Rabbi est mort crucifié 2 jours plus tôt. Soudain un homme les rejoint et, plus qu’une discussion, une relation s’installe jusqu’au dîner à l’Auberge, où ils finiront par reconnaître dans la personne du voyageur leur Rabbi dans son nouveau costume de Christ Ressuscité. A eux il n’a pas dit de se remettre en route… pour le retrouver en Galilée où il les précède… Ils se mettent en route d’eux-mêmes pour rentrer à Jérusalem annoncer la Nouvelle. Mais là encore il les a précédés. « Le plus beau des rendez-vous que donne un jour l’amour c’est bien au-delà.(…) Rien ne nous est interdit quand il s’agit d’Espérance Bien après l’au-delà. » (Sophia Essaidi ; "Bien après l’au-delà").

En ces temps troublés où l’actualité évoque pour nous si peu de motifs d’Espérance et d’étincelles de vie, confions au Seigneur et à sa Mère les équipes et communautés missionnaires de notre diocèse et de nos Paroisses nouvelles et Groupements paroissiaux… car "L’Amour a fait les 1ers pas", et il nous précède en Galilée.

Soutenir par un don