Le temps de Carême, un chemin de confiance

P. Shane Lambert, LC

Outre la prière, le partage et le jeûne, il est possible de comprendre le Carême comme un chemin de confiance.

Certes, la prière (vis-à-vis de Dieu) et le partage (vis-à-vis des hommes) reflètent la plus grande des vertus, l’amour : « Maître, dans la Loi, quel est le grand commandement ? » Jésus lui répondit : « Tu aimeras le Seigneur ton Dieu de tout ton cœur, de toute ton âme et de tout ton esprit. Voilà le grand, le premier commandement. Et le second lui est semblable : Tu aimeras ton prochain comme toi-même. De ces deux commandements dépend toute la Loi, ainsi que les Prophètes. » (Mt 22, 36-40)

Si c’est finalement l’égoïsme le plus grand obstacle à l’amour, voilà le jeûne (l’homme vis-à-vis de lui-même) : il faut être libre de tout esclavage pour pouvoir aimer Dieu et le prochain en vérité et en charité. En effet : « Heureux les pauvres de cœur, car le royaume des cieux est à eux. » (Mt 5, 3)

Néanmoins, la pauvreté du cœur n’est que la première des huit béatitudes ; l’amour est la racine de notre être-vigne d’où une myriade d’autres vertus doivent apparaitre comme ses rameaux, produisant à leur tour des grappes généreuses ; l’Évangile du mercredi des cendres avec son appel à la prière, au partage et au jeûne n’est donc que le début du chemin, destination sainteté !

Mais : ai-je « foi » en Dieu ? Ou est-ce-que je me trouve toujours « déçu » par l’homme ? La racine étymologique de confiance c’est cum + fides, avec foi : « Car Dieu a tellement aimé le monde qu’il a donné son Fils unique, afin que quiconque croit en lui ne se perde pas, mais obtienne la vie éternelle » (Jn 3, 16), dit Jésus à Nicodème.

La preuve de l’amour du Père ? Il nous confie son Fils ; leur Saint-Esprit d’Amour sera partagé avec nous les hommes, ses voisins, crées et recrées selon son Image. Cependant, la pauvreté du cœur, l’amour inconditionnel, le don gratuit, la confiance en autrui, c’est se rendre très vulnérable ! Le Vendredi Saint en fera la preuve…

Le « vulnus » de la vulnérabilité du Dieu-fait-homme veut dire blessure en latin. Ai-je su « pardonner » à Dieu d’avoir permis les épreuves que j’ai subies, ou encore le « gaspillage » de certaines personnes de mon entourage qui n’ont pas su intégrer ma bonne volonté à leurs vies ?

Jésus, sauve-nous du péché : purifie-moi et mon amour, j’ai confiance en toi !

Homme-Ressuscité, montre-moi tes blessures transfigurées en moi !

P. Shane Lambert, LC


Cette photo d’arc-en-ciel, je l’ai prise en 2016 en pèlerinage sur le chemin de saint Paul, pas loin de sa ville natale, Tarse.

La première lecture à la messe de dimanche 21 février, c’est l’arc-en-ciel montré à Noé en signe d’Alliance de la part de Dieu.

En union de prière

P. Shane

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