Redonner son sens au Denier

L’Église catholique assure ses missions grâce à la générosité des fidèles : depuis 1905, la première de ses ressources est le Denier de l’Église, cette contribution financière versée annuellement par les catholiques à leur diocèse est destinée à assurer la vie matérielle des prêtres.
Le Denier n’est pas un don comme un autre. Il fait appel à un sentiment d’appartenance et de fidélité envers l’Église, pour que ceux qui sont plus spécialement en charge d’annoncer l’Évangile et de faire vivre l’Église, aient une juste rémunération.
Le Denier est un don volontaire, il n’y a pas de tarif ! Chacun donne en conscience selon ses possibilités.

Mgr Laurent Camiade, évêque de Cahors,
célèbrera une messe aux intentions des donateurs
le dimanche 29 décembre 2019 à 18h15 à la cathédrale de Cahors.


 « Soyons attentifs : Jésus nous invite aussi à pratiquer la dîme ! Car la dîme a déjà en elle-même un sens, celui qu’Abraham et Jacob ont saisi. Tous les biens qu’ils ont reçus leur viennent du Seigneur et la dîme qu’ils donnent en retour le manifeste.
Appeler au Denier, c’est aussi appeler les fidèles à manifester cette reconnaissance pour ce qu’ils ont reçu du Seigneur. Et ici tout don a la même importance, du plus significatif au plus modeste. Rappelons-nous Jésus qui s’est émerveillé de l’obole de quelques pièces de la veuve au temple (Mc12,41-44). Cette veuve qui a pris sur son indigence et qui a donné « tout ce qu’elle possédait » ne s’est pas dit que son obole n’était pas utile par rapport à celles des riches qui déposaient des grosses sommes. Il ne s’agissait pas pour elle de faire fonctionner l’institution, en l’occurrence le Temple, mais de rendre à Dieu ce qu’elle avait reçu de lui. Le Denier, c’est cette dîme de la gratitude. »

Mgr Maurice Gardès,
Archevêque d’Auch, membre de la Commission financière de la Conférence des évêques de France.

La lecture attentive des Écritures nous rappelle la légitimité de nos sollicitations et donne du sens au don auquel l’Église appelle.

Depuis le livre de la Genèse, on parle de la dîme : « Quand Abram revint après avoir battu KedorLaomer et les rois qui étaient avec lui… Melchisédech, roi de Shalem, apporta du pain et du vin : il était prêtre du Dieu Très-Haut. Il prononça cette bénédiction : « Béni soit Abram par le Dieu TrèsHaut, qui créa le ciel et la terre et béni soit le Dieu Très-Haut qui a livré tes ennemis entre tes mains. Et Abram lui donna la dîme de tout. » (Gn 14,17-21 ). De même c’est Jacob qui rend grâce à Dieu et lui dit : « De tout ce que tu me donneras je te paierai fidèlement la dîme ». (Gn 28,22).

Dans l’Ancien Testament, la dîme correspond à un merci et à une action de grâce.

Comme l’a rappelé le Père Marc Rastoin, sj, dans une intervention lors de la journée Denier du 9 octobre dernier, la communion spirituelle ne peut être séparée de la communion matérielle et Jésus va développer cette conviction : c’est par le don que l’on acquiert la vie (cf. Tobie 4,7b-10 et 12,7-9).

Jésus dénonce le simple acte en l’absence de signification humaine et spirituelle : « Malheur à vous les pharisiens, qui acquittez la dîme de la menthe, de la rue et de toute plante potagère, et qui délaissez la justice et l’amour de Dieu ! Il fallait pratiquer ceci, sans omettre cela. » (Lc 11,42) Nous voyons bien que Jésus nous pousse à aller plus loin !

Saint Paul développe cette dimension spirituelle du don : dans sa lettre aux : « Que celui qui reçoit l’enseignement de la Parole fasse une part de tous ses biens en faveur de celui qui l’instruit (Galates 6-6) », ou encore « si nous avons semé pour vous les biens spirituels, serait-il excessif de récolter des biens matériels ? (1 Corinthiens 9,10-14) ».

Le discours de Paul aux anciens de l’église d’Éphèse se conclut ainsi : « Souvenez-vous de ces paroles que le Seigneur Jésus lui-même nous a dites : "Heureux le donner plus que le recevoir !" » (Ac 20,35). ….Toute la vie de Jésus est sous le signe du don : le don concret financier aux pauvres et le don de soi, le don de sa personne, qui ne doit pas en être séparé. C’est pourquoi Jésus a admiré la pauvre veuve qui versait deux piécettes dans les troncs du Temple (cf. Mc 12,41-44). Elle unissait ainsi, en un seul acte, amour de Dieu et du prochain. Il y avait plusieurs troncs dans le Temple et Jésus ne précise pas duquel il s’agit. Mais peu importe, c’est l’attitude fondamentale de don, qui rejoint la sienne, qui le frappe. Luc a voulu mettre toute la vie de Jésus, tout l’Évangile, dans cette maxime. Elle ne nie pas l’importance du recevoir mais accorde une priorité quasi ontologique au don. C’est un postulat anthropologique et théologique radical.

Pour Paul, dès le début, les échanges financiers font partie de la nature de l’Église. Le partage concret des ressources appartient à la nature même de l’Église. L’universalité de l’Église se traduit dans un partage des biens : Jésus est mort pour tous. Ainsi la quête dit quelque chose d’essentiel à ce qu’est l’eucharistie. Impossible de se souvenir du Christ sans se souvenir des pauvres, des saints qui sont à Jérusalem, les chrétiens vivants dans des communautés moins riches qu’à Corinthe ou Thessalonique. Et d’ailleurs, mêmes pauvres, il faut donner quand même avec générosité ! ».

  Les prêtres du diocèse de Cahors vous remercient pour votre soutien
et vous souhaitent un heureux et Saint Noël ! Joie, paix et solidarité !