Dans le cadre des Rencontre Méditerranéennes qui se sont déroulées du 17 au 24 septembre 2023 à Marseille et ont culminé par la rencontre avec le pape François, des théologiens de divers pays de la Méditerranée ont travaillée durant deux journées, à l’Institut Catholique de la Méditerranée (ICM). Cela faisait suite à près de deux années de travail.
La rencontre de Marseille a abouti à la publication du Manifeste ci-joint, remis au pape François et à la création d’un réseau de théologiens en Méditerranée, sous le sigle RTmed.
Sur le site de l’ICM de Marseille ce texte est publié dans diverses langues de nos rives : https://icm.catholique.fr/
– Version française :
– Déclaration :
Nous avons entendu la commande du pape François lors du discours de Naples en 2019. Et nous venons d’y répondre. Depuis plusieurs années, des théologiens chrétiens travaillent à penser ensemble et en réseau une théologie depuis la Méditerranée. Ces théologiens et penseurs sont issus des 5 rives de la Méditerranée. Nous avons élaboré ensemble un manifeste pour « une théologie à partir de la Méditerranée ». C’est ce que nous avons l’immense plaisir de vous présenter aujourd’hui. Découvrez-le. C’est un texte stimulant pour penser l’avenir et rendre compte de la foi chrétienne aujourd’hui.
Pour penser le monde, nous ne pouvons désormais plus rester dans le confort de nos rives physiques et intellectuelles. Nous voulons que la Méditerranée reste un espace ouvert à l’autre. Penser une théologie depuis la Méditerranée, c’est apprendre à habiter un espace de rencontres et d’échanges inconfortables, précaires, déstabilisants. C’est depuis cet inconfort que nous serons à la bonne hauteur pour lire le réel et le présent méditerranéen à la lumière de la Pâque. Nous avons écouté ce que raconte la Méditerranée. Nous sommes touchés par ses blessures, par ce qui nous apparait parfois comme un naufrage de civilisations. Nous voulons que cela change. L’espérance se reçoit et se co-construit dans la rencontre et dans le respect des différentes singularités. La dignité des personnes et des peuples n’est pas négociable. C’est ce que ce manifeste veut exprimer.
Nous nous engageons comme théologiens à aider la Méditerranée à se redécouvrir comme un pont, une mer de métissage et à se construire comme une arche de paix. Nous sommes appelés à imaginer une façon nouvelle de penser le monde, un nouveau paradigme. C’est notre responsabilité en tant que théologiens. Ce paradigme, nous voulons le fonder sur le fait que : Dieu est dialogue et le dialogue est le lieu de Dieu.
17 institutions théologiques ont signé le Manifeste et se sont rencontrées en colloque lors de ces trois derniers jours. Elles ont décidé de se fédérer en réseau sous le Nom de « Réseau Théologique Méditerranéen ». Ce nom se déclinera dans la singularité des langues méditerranéennes.
Le Manifeste est publié en italien, anglais, arabe, croate, français. Il paraitra en hébreu, espagnol, catalan lundi prochain. Le roumain, l’occitan sont à venir…
– Introduction du "Manifeste" :
Le texte qui suit a vu le jour à partir d’expériences théologiques vécues sur les rives de la Méditerranée et à partir d’un chemin de recherche et d’échanges qui a duré plusieurs années. Il est maintenant proposé sous la forme d’un manifeste à ceux qui s’intéressent à cette thématique et qui entendent s’impliquer, de diverses manières, dans le processus initié. Selon l’étymologie même du terme « manifeste », nous avons en effet l’intention d’offrir aux Églises, à la communauté académique et à ceux qui souhaitent croiser notre travail un texte qui fasse connaître quelques acquis théoriques et quelques repères à partir desquels nous souhaitons travailler pour une théologie depuis la Méditerranée. Il s’agit donc d’un texte ouvert, dynamique comme l’est le processus qui, nous l’espérons, pourra se déployer grâce à la diffusion de ce manifeste. Proposer une théologie qui puisse contribuer à tisser des réseaux entre les Églises méditerranéennes et à construire une Méditerranée de paix, représente une prise de responsabilité en tant que théologiens et théologiennes.