La Lettre du père Jacques

Elle précède sa venue à la mi-août

Juin 2016
Chers amis, es....

Ça tombe bien ! Je viens de recevoir : “Eglise-actualités”, au moment où je voulais vous écrire. Gilles, notre chargé de communication demande des informations pour l’été ( communiqués, dates de pèlerinage, programmes paroissiaux...etc... ). Je me permets d’entrer, moi aussi, dans la file avec ces quelques informations venues de cet autre bout du monde où la Mission m’a conduit. Heureux aussi de garder avec vous cette fraternelle communion et nourrir le partage. Je constate qu’avec le temps qui passe, les nouvelles se font plus rares ; le monde change et les amis s´en vont ! J’ai appris les récents décès des amis prêtres du Diocèse. Le silence et la “mémoire” deviennent “parole”.
Je serai heureux de vous retrouver dans quelques semaines, vers la mi-août, puisque j´aurai la joie de venir en congé en France. D’abord, pour faire connaissance avec Mgr Camiade et partager sur la Mission ici et là-bas, aujourd’hui et demain... Autre projet immédiat, tant que la santé le permet et pour avoir eu le privilège d’être appelé “Tiago” pendant ces années au Brésil, j’envisage quelques jours de pèlerinage sur le chemin de Santiago, dans la proximité du Lot, en méditant la courageuse ”Lettre de St. Jacques”, bel itinéraire de conversion pour aujourd’hui... Temps de “retrait’, proche de mes amis moines.
Depuis le mois de novembre dernier, notre Diocèse de Roraima était, lui aussi, en “vacances”... vacances épiscopale ! En septembre dernier, dom Roque Paloscki , notre évêque était nommé évêque de Porto Velho, dans l’Etat de Rondônia. (Il a dû rencontrer par là quelques unes de nos Soeurs “Calvarianas” de Gramat). Depuis des mois, on attendait son successeur. C’est fait, depuis ce matin 22 juin. C’est dom Mario Antonio da Silva, jusque là évêque auxilliaire de Manaus, qui devient évêque de Roraima. La petite cloche de la matriz de Boa Vista a fait ce qu’elle a pu pour annoncer la nouvelle. Le relais a été pris rapidement par la Radio et tous les moyens modernes de communication. Je suis heureux de vous transmettre cette nouvelle pour fortifier notre lien de communion et de vie avec cette Eglise de Roraima où j´ai la joie de servir. Si l’aventure vous tente, si vous souhaitez “pérégriner” sur ces terres Roraima, vous êtes invités et serez bienvenus pour connaitre, partager, prier ! Dom Mario nous vient donc de Manaus, la capitale de Amazonas. Notre diocèse, Boa Vista est au nord, à 800 Km, région frontière avec Vénézuela et Guyane anglaise, Carrefour de Peuples et de langues. 40 % du territoire habité par des Peuples indiens. Le reste est partagé entre les grandes propriétés, plantation de soja, les petits propriétaires, migrants venus du Nordeste et la ville-capitale : Boa Vista. Voilà le diocèse que dom Mario Antonio va rencontrer. Il nous rejoint dans un contexte politique difficile et agité. Vous savez les scandales politiques et la corruption qui défigurent le Brésil. Mais, dans cet univers scandaleux d’injustices et d´abus de pouvoir, quand on a la joie de vivre “en Mission” au coeur de ce monde, proche des petits et des pauvres, on voit tant de signes porteurs de vie et d’espérance, semences du “Royaume”, “petites fleurs sans défense”, mais qui ne demandent qu´à être vus, reconnus, cultivés pour grandir. C’est la Mission de nos “Communautés ecclésiales, à la base”. L’Eglise de Roraima se prépare ainsi à accueillir son nouveau Pasteur et souhaite continuer sa route, en se rappelant ces derniers paroles de dom Helder Camara : “Ne laissez pas mourrir l’Espérance” !
Je me réjouis donc de vous retrouver dans quelques semaines pour parler plus longuement . D’ici là, je vais participer , en juillet à la “Romaria” (Pèlerinage) des Martyrs de notre Eglise d’Amérique latine, à São Feliz da Araguaia, diocèse de dom Pedro Casaldaliga, infatiguable défenseur des petits et des pauvres. Je vais retrouver là des amis de Goias et la mémoire de notre Petite Soeur “Madalena” qui a vécu , toute sa vie, avec le Peuple des indiens Tapirapés.
A bientôt donc pour nous revoir, peut-être, au soleil de l’été.

Communion fraternelle.
Pe Jacques Hahusseau

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