Revue Eglise du Lot n°31

Revue religieuse catholique du diocèse de Cahors
Septembre 2025. Revue disponible dans votre paroisse.

"L’Église des saints : vrais et faux modèles"

 Editorial de Mgr Laurent Camiade :

Dans quelques semaines, nous célébrerons la fête de tous les saints. Et cette année encore, de nouvelles personnes ont été canonisées qui nous sont proches : sainte Annette Pelras, native de Cajarc, une des seize carmélites martyres de Compiègne en 1794, saint Carlo Acutis et saint Pier-Giorgio Frassati, deux jeunes italiens dont le rayonnement touche beaucoup de personnes. Cette revue montre aussi la renaissance de la salle capitulaire du monastère où vivait sainte Fleur d’Issendolus, une autre sainte du Lot (XIVème siècle). Il sera question également des 800 ans de la venue de saint Antoine de Padoue à Rocamadour, et encore de saint François d’Assise avec les dix ans de l’encyclique Laudato si. Notre Église est une Église des saints. Nous avons besoin de modèles et d’intercesseurs, cela ne fait aucun doute, même si le Christ est le seul modèle parfait et le seul par qui nos intercessions touchent réellement le cœur du Père. Les saints participent à cette intercession unique et salvifique de Jésus-Christ parce qu’ils sont intimement unis à Lui.

Notre besoin de modèles est évident, mais il doit être sans cesse converti, purifié, ajusté. En effet, l’Église a aussi connu trop de faux modèles, qui suscitaient l’admiration mais se sont finalement révélés ambigus ou même pervers. Parmi les plus tordus, l’abbé Pierre (Emmaüs), Jean Vannier (L’Arche), le père Marie-Dominique Philippe (frères de Saint-Jean), le « frère Ephraïm » (Communauté des Béatitudes), et tant d’autres. Ces personnalités, toutes différentes, ont été montées au pinacle, considérées comme au-dessus de tout soupçon, faisant l’objet d’articles élogieux dans les médias, presque canonisés de leur vivant. Heureusement, la sagesse de l’Église exige plusieurs années après la mort des présumés saints, avant de les canoniser, le temps d’étudier les témoignages positifs comme aussi ceux qui sont contradictoires.

Alors, il nous faut nous demander si, au milieu des incertitudes si terribles de notre époque, en face des divisions de la société et aussi entre membres de l’Église, nous ne sommes pas trop à la recherche d’un sauveur : un être providentiel qui nous dicterait de façon sûre quel est le bon chemin au milieu de tant de contradictions. Nous aspirons peut-être à des indications simples et sécurisantes, qui nous économiseraient l’exercice du discernement, auquel pourtant, l’Église ne cesse de nous inviter. Vivre l’Évangile n’est pas un chemin facile, il exige d’approfondir sans cesse, de prier, d’avoir une relation personnelle avec Dieu et de s’appuyer sur les enseignements de l’Église. Les paroles du Seigneur nous poussent en avant. Elles ne nous enferment jamais dans des consignes ni des injonctions définitives. On y trouve bien des repères, mais nuancés, subtils, nécessitant réflexion et aussi confrontation avec les autres chrétiens qui cherchent, comme nous, à faire ce que Dieu veut et cela n’est pas déjà écrit. Nous devons descendre dans le sanctuaire de notre conscience et y écouter la voix de Dieu grâce à laquelle pourra croître et parvenir à maturité notre amour de Dieu du prochain.

Une recherche féconde de modèles autour de nous doit sans cesse être passée au crible de notre conscience, dans la fidélité à Jésus-Christ et à ses paroles. Il n’est pas défendu d’admirer quelqu’un ni d’accorder sa confiance. Cela peut même nous faire grandir. Mais il est désastreux de renoncer à tout esprit critique. Les vrais saints ne se prêtent d’ailleurs jamais à l’adulation. Saint Pierre et saint Paul se décrivaient sans détour comme de grands pécheurs (cf. Lc 5,8 ; 1 Co 15,9). Sainte Annette a dû se réfugier au carmel de Compiègne pour fuir le risque de séduire car sa beauté la rendait attirante. La sainteté de Pier-Giorgio Frassati est demeurée inconnue de sa propre famille et n‘est apparue qu’à sa mort. Sainte Fleur passait souvent pour folle aux yeux de ses sœurs. François d’Assise a été mis à l’écart par ses frères qui le jugeaient, non sans raison, incapable d’administrer l’ordre franciscain devenu vite très nombreux. Les vrais saints n’étouffent jamais l’esprit critique autour d’eux, ils n’enfument pas les autres et se savent faibles et limités, confiants davantage en la grâce de Dieu qu’en leurs propres forces. La fraternité entre chrétiens a aussi cette utilité majeure : nous aider les uns les autres à n’idolâtrer personne et à chercher vraiment ensemble, à plusieurs, en Église, la vérité et le chemin du bien.

+ Mgr Laurent CAMIADE,
évêque du diocèse de Cahors


 Sommaire :

P. 2 : Editorial de Mgr Laurent Camiade
P. 3 : Journée St Antoine à Rocamadour
P. 4-5 : Annette Pelras, une nouvelle sainte dans le Lot !
P. 6 : 25 ans du Pélé VTT Route de Rocamadour
P. 7 : Patrick Teulet, nouveau diacre dans le diocèse
P. 8-9 : 10ème anniversaire de l’Encyclique Laudato si’
P. 10-11 : Un chemin de consolation à Rocamadour
P. 12 : Mission estivale avec Carlo Acutis
P. 13 : Inauguration de la salle capitulaire / Fête Sainte Fleur
P. 14 : Lettre pastorale de Mgr Camiade
P. 15 : L’adoration eucharistique
P. 16 : Présentation des comptes
P. 17 : Un legs du pape François, les ministères institués
P. 18 : Décès de l’abbé Michel LATAPIE / Décès de l’abbé Jean Makaya / Nominations
P. 19 : Agenda de l’évêque / Départ du Père Jean-Jacques Kerveillant / L’Eglise en France
P. 20 : Dans votre agenda

Revue Eglise du Lot n°31


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