EGLISE DU LOT / Revue religieuse N° 14 - Juin/Août 2021

Revue religieuse catholique du diocèse de Cahors
Revue papier gratuite disponible dans votre paroisse

 Editorial de Mgr Laurent Camiade :

Aimer l’Eglise

L’Église est notre mère. Par son union avec le Christ mais aussi à partir de sa propre chair, elle façonne celle de ses nombreux enfants, de leur baptême à leur entrée dans la Vie sans fin. C’est au quotidien l’Église-mère qui nous donne à manger le pain de la vie, pain de la Parole vivante du Seigneur et pain de l’eucharistie, Corps et Sang du Christ-Sauveur. En grandissant, nous avons tous appris, parfois douloureusement, que notre maman biologique avait quelques défauts, mais elle reste notre mère. Et notre paix intérieure dépend de la façon dont nous parvenons à les lui pardonner. Nous y aide le sentiment naturel de reconnaissance pour le don de la vie, qu’elle a porté dans sa propre chair. Me rappeler de tout ce que j’ai reçu de l’Église me fait aimer l’Église.

Le concile Vatican II nous a enseigné que « l’Église qui comprend des pécheurs en son sein » est « à la fois sainte et à purifier toujours dans un effort de pénitence et de renouvellement » (Lumen gentium 8). L’Église, du fait des péchés de ses membres, est à la fois sainte et à purifier. Plus qu’un paradoxe entre la sainteté et le péché des hommes, cette vision de l’Église pénitente et se renouvelant, nous situe au cœur du mystère dramatique de l’Alliance entre le Dieu d’amour et la multitude qui chemine péniblement en ce monde. Il ne s’agit pas de cultiver une médiocrité morale ni une toxicité systémique mais si l’Église contient des pécheurs en son sein, chacun doit se dire que c’est d’abord parce que « moi-même je suis pécheur ». Jamais nous ne devrions nous habituer à ce drame de l’âme humaine qui fait que, comme disait saint Paul, « ma façon d’agir, je ne la comprends pas, car ce que je voudrais, cela, je ne le réalise pas ; mais ce que je déteste, c’est cela que je fais » (Rm 7,15). L’Église que nous sommes, quels que soient les péchés de ses membres (certains de ces péchés nous ont fait ou nous font souffrir, c’est le lot commun), est notre mère et elle nous donne l’essentiel : la Parole de vie et la nourriture du Salut. Cela nous engage sur un chemin de pénitence et de renouvellement.

Or, il y a aussi des raisons positives et plus directes d’aimer l’Église. Il suffit pour cela de considérer l’histoire de l’Église avec du recul et des mises en perspectives. L’histoire de l’Église est certes marquée par des scandales et des contradictions multiples. Mais elle est aussi l’histoire des saints. Les fautes des chrétiens scandalisent d’autant plus que l’arrière-fond de l’histoire de l’Église est, en fait, tapissée d’une fresque multicolore, celle de l’infinité des modèles de sainteté. Les ombres salissent d’autant plus le tableau qu’il est beau et lumineux. Sans aller chercher non plus tous les grands saints qui ont marqué l’histoire de façon très visible, il est beau de voir « les saints de la porte d’à côté » comme dit le pape François. Toutes ces humbles personnes ont ou ont eu une vie ordinaire, incarnation fidèle de l’Évangile, à travers de petits gestes, des sourires, une foi qui ne se dément jamais, une bonté qui désarme tous ceux qui les abordent. Ce sont eux, le plus souvent, qui ont construit nos églises et qui au quotidien les habitent par d’humbles prières ou du nettoyage, du fleurissement, etc. La forêt immense de clochers qui pointent encore vers le ciel, ces voûtes, ces retables, ces tableaux ou ces peintures murales, bref, ce riche patrimoine témoignent de leur vocation à faire aimer Dieu et le prochain dans un même élan du cœur. Certes, nos églises, trop souvent vides, semblent attirer plus de touristes que de priants. Malgré son caractère périphérique en regard de l’acte de foi personnel qui est le centre, même cet attrait suscité par la beauté du patrimoine religieux sert à élever des âmes. On ne peut oublier ceux qui ont édifié ces sanctuaires à la gloire du Christ sauveur. Ils demeurent un témoignage à la foi de l’Église, infiniment plus répandu sur tout le territoire de notre Quercy que bien des tristes souvenirs, souvent ressassés parce qu’ils nous choquent.

Mon rêve est que les saints d’aujourd’hui, ceux de la porte d’à côté de nos églises (même si, bien sûr, ils ne se prennent pas pour des saints), entretiennent de petits foyers de prière et de fraternité chrétienne. Elles existent déjà ici ou là, mais je rêve que partout, se développent ces fraternités locales missionnaires. Non pas missionnaires grâce à des techniques de conquête, mais par le simple rayonnement d’une foi vécue et partagée, montrant par une fidélité ordinaire, que la foi des anciens dont témoignent nos petites églises, reste vivante en elles, tout simplement. La fraternité vécue modestement un peu partout aide à aimer l’Église, notre mère.

Mgr Laurent CAMIADE
Evêque du diocèse de Cahors


 Sommaire :

  • P. 2 : Editorial de Mgr Laurent Camiade
  • P. 3 : A la découverte de Francoulès
  • P. 4 : Jubilé de diamant pour Sœur Monique
  • P. 5 : Confirmations diocésaines
  • P. 6 : La loi de bioéthique "tous vraiment concernés"
  • P. 7 : La Sainte Famille vous rend visite !
  • P. 8 : Le Sanctuaire prépare sa saison estivale
  • P. 9 : Ostension de la Sainte Coiffe à la Pentecôte
  • P. 9 : La Sainte Coiffe du Christ
  • P. 10 : Hommage-souvenir au Père André Conte
  • P. 10 : Ordination diaconale de Coretin Pezet
  • P. 10 : L’église en France / Nominations d’évêques
  • P. 11 : Agenda de l’évêque
  • P. 11 : La séparation des églises et de l’état en 1905 dans le Lot
  • P. 12 : Dates à retenir

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Eglise du Lot N° 14

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