EGLISE DU LOT / Comment l’Eglise du Lot a fait face au Covid-19 ?

N° 10
Revue religieuse catholique du diocèse de Cahors

 Editorial de Mgr Laurent Camiade :

L’avenir de la planète : le nom de Jésus

L’expérience de la pandémie pose à nouveaux frais la question de la place de l’homme dans la société : notre interdépendance. Jamais nous n’avions été autant à l’unisson de tous les peuples de la terre. Nous avons presque tous vécu des mesures sanitaires analogues, au même moment, quoiqu’avec des moyens techniques et médicaux très inégalement répartis.

Nous savons aussi que nos efforts sanitaires, bien davantage que pour se protéger chacun soi-même, sont pour le bien commun et la protection des plus fragiles. Même l’exercice du « restez chez vous », peut produire ainsi un mouvement intérieur de sortie de soi.

Nous attendions beaucoup de nos responsables politiques pour nous guider dans la traversée de l’épreuve. Nous avons pu sentir leurs implications fortes à tous les niveaux. Les institutions sanitaires et sociales ont accompagné toutes les étapes avec un sens plutôt exemplaire du service de tous.

La préoccupation écologique travaille depuis quelques années notre société. Les effets positifs visibles du ralentissement de nos activités polluantes ont offert quelques lueurs d’espoir : nos changements de comportement peuvent vraiment être bénéfiques pour la nature, les oiseaux, la clarté du ciel, la pureté de l’air, le calme quand les moteurs se taisent.

N’oublions pas de nous interroger également sur la réalité de la présence du mal dans la nature et sur les enjeux de la survie pour les plus vulnérables ou les populations éprouvées.

Comment mieux ajuster à l’avenir nos rythmes de vie et réguler nos impatiences ? Comment mieux respecter notre corps et les saisons, habiter le temps du deuil, accepter la lenteur des cheminements de conversion ?

Beaucoup de nos contemporains se demandent si Dieu nous punit à travers le fléau actuel. Je ne suis pas sûr que ce langage soit approprié. L’Ancien Testament parle à plusieurs reprises de la colère divine. Et celle-ci existe à l’intérieur de son Amour. Dieu nous aime et se laisse affecter par nos péchés, nos inconséquences, nos aveuglements. Le monde créé réagit souvent de façon violente (tempête, tsunami, réchauffement, cancer, virus) aux déséquilibres que nous provoquons ou dont nous héritons. Cela exprime quelque chose de cette mystérieuse réalité en Dieu qu’est la colère. Mais Sa colère est toujours une expression momentanée de son amour qui veut préserver la terre et sauver les hommes. Dieu attend notre confiance en son Amour.

Certains demandent si c’est la fin du monde qui arrive. La fin du monde n’a pas besoin d’un virus pour que tout s’arrête (Lc 17,20-24). On peut penser au contraire que s’il arrive un fléau, c’est que Dieu nous avertit parce qu’il nous croit capables de changer nos façons de vivre (cf. Lc 13,4-5).

Saint Bernardin de Sienne s’était illustré tout jeune dans la lutte sanitaire contre la peste en 1400 et fut nommé directeur de l’hôpital de sa ville. Il entra deux ans plus tard chez les franciscains et devint un grand prédicateur du Saint Nom de Jésus, le seul Nom sous le ciel qui puisse sauver (cf. Ac 4,12). Il proposait d’inscrire le nom de Jésus sur les murs des édifices, ou au moins les 3 lettres « IHS » (Iesus Hominum Salvator : Jésus sauveur des hommes). Il prêchait en montrant aux foules un panneau portant « IHS » en lettres d’or dans un soleil symbolique. Chrétiens, nous n’avons pas de message plus important à délivrer que celui-là, spécialement dans les temps difficiles : Jésus nous sauve.

Notre société sécularisée peine à faire le lien entre responsabilité humaine (dans la lutte contre les maux physiques, psychiques ou économiques) et la vie spirituelle. L’intériorité est souvent confondue avec le désir superficiel de se sentir bien, de goûter le confort de la sérénité. Le Dieu fait homme, Jésus-Christ, nous a plutôt invités à suivre le chemin de sa passion comme adhésion totale au réel le plus rude et sommet de l’amour le plus sublime. Cela suppose d’ouvrir nos esprits au mystère de l’invisible et de surmonter la tentation du repli sur soi. Cela change nos regards sur le monde et offre un sens nouveau à l’existence.

Garder l’espoir d’une amélioration de notre monde et s’y engager en s’appuyant sur le mystère du Christ sauveur est source d’une espérance sans limite. Cette espérance se fonde sur le nom de Jésus. Jésus nous sauve de notre égocentrisme, nous guide et nous remplit de sa joie.

Mgr Laurent CAMIADE
Evêque du diocèse de Cahors

Sommaire :

  • P. 2 / Editorial de Mgr Laurent Camiade
  • P. 3-5 / Dossier : Comment l’Eglise du Lot a fait face au Covid-19 ?
  • P. 6-9 / Visites pastorales de Mgr Laurent Camiade
  • P. 10 / P. Jacques Hahusseau, missionnaire pendant 30 ans au Brésil
  • P. 11 / Semaine de prière pour l’unité des chrétien 2020 à Cahors
  • P. 12 / Mission d’accueil à Rocamadour
  • P. 13 / Partager, donner... ma mission !
  • P. 14 / Nominations
  • P. 14 / Reprise du catéchisme
  • P. 14 / Baptêmes et confirmations d’adultes
  • P. 15 / Agenda de l’évêque
  • P. 16 / Dans votre agenda

 "Eglise du Lot" disponible dans vos paroisses et téléchargeable ci-dessous :

EGLISE DU LOT N°10

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