Mgr Laurent Camiade, Evêque de Cahors :
Les 6-7-8 décembre, nous allons clôturer les 900 ans de la cathédrale Saint-Etienne.
Ce jubilé a été un événement très dense et très riche, déployé pendant 9 mois et porté par de nombreuses personnes que, déjà, je remercie toutes pour leur dévouement efficace et généreux. Chacun d’entre nous peut retenir sans doute des moments forts qui l’ont touché personnellement. Je voudrais en citer quelques-uns qui m’ont semblé déterminants même s’ils n’ont pas toujours été les plus spectaculaires :
La soirée d’ouverture du 12 mars a illuminé les murs de la cathédrale et a permis d’y réunir des personnes très diverses, qui reflétaient bien la symbolique des « 4 clés » : l’État, la ville, les acteurs de la société civile (commerçants, associations, etc.) et bien sûr l’Église. Ces 900 ans ont montré que dans la mesure où nous prenons le temps de dialoguer, nous pouvons tous coopérer. L’anniversaire que nous avons célébré ensemble a favorisé des synergies et des relations confiantes. Ensemble, nous avons pu surmonter les quelques inévitables obstacles.
La bénédiction de la croix des grandes pauvretés le 6 juin a permis à des pauvres d’être reconnus dans leur capacité créatrice et de prendre la parole dans la cathédrale pour témoigner de ce qui les habite, de leur désir d’être partie prenante de la vie de l’Église. Il n’existe pas de jubilé sans élan vers les plus pauvres, sans partage ni sans réconciliation. D’autres moments ont été orientés dans ce sens comme le repas partagé au presbytère le jour de Pâques ou le forum des associations du 6 octobre.
Lors de la consécration du diocèse à Notre-Dame de Rocamadour le 10 juin, j’ai été très touché de voir le nombre important de personnes qui se sont déplacées pour cette journée de ferveur, manifestant leur confiance dans l’intercession de la Vierge Marie pour l’avenir de notre diocèse. Plusieurs témoignages m’ont amené à croire que beaucoup de ces personnes sont sensibilisées à la fragilité de l’Église aujourd’hui et que nous avons spécialement besoin des secours spirituels de Notre-Dame de Rocamadour.
La soirée conviviale du 30 juillet sur le parvis de la cathédrale était d’un tout autre ordre, bien sûr, mais correspondait, selon la tradition, à la date anniversaire de la consécration de l’autel de notre cathédrale par Calixte II (le 27/08/1119) et donc du début de son utilisation cultuelle. Ce repas populaire rassemblait un échantillon très divers des personnes vivant dans notre diocèse, au service desquels l’Église doit être : ce sont les gens pour qui nous offrons le sacrifice eucharistique chaque jour sur nos autels. J’étais heureux de partager ce moment avec eux.
La veillée œcuménique du 25 octobre a permis de réunir dans la cathédrale pour un temps de prière très bien préparé et plein de recueillement, des représentants de toutes les confessions chrétiennes. Les 900 dernières années n’ont pas toujours été des années de paix, il était donc très important d’offrir ce signe d’unité. Selon le projet de Dieu, la communion entre les chrétiens a pour vocation d’être un ferment de l’unité du genre humain à la fin des temps, dans le Christ. Une cathédrale est par nature ouverte à cette vocation universelle.
Mgr Camiade, Evêque de Cahors