Echos de la session sur l’accompagnement et le discernement

Du samedi 27 juin 9h au dimanche 28 juin 16h
au Grand Couvent de Gramat

33, avenue Louis Mazet - 46500 Gramat

A la demande des services du catéchuménat et de la pastorale de la santé dans le diocèse du Lot, cette session de 2 jours était destinée à toute personne qui est en situation d’écoute et d’accompagnement ou qui est appelée à devenir accompagnateur. Elle fait suite à la session écoute qui a eu lieu au mois de janvier. L’animation est assurée par le Père F.Xavier Le Van, jésuite à Marseille et sr M.Cécile.

Pédagogie déployée pendant ces 2jours : Apports théoriques, études de cas (accompagnement - discernement) et mises en situation, travail d’un texte d’Evangile autour de la question de manipulation psychologique. Elle alterne temps en grand groupe, temps personnels de lecture et de réflexion, travaux en petits groupe.

C’était la première « activité » au Grand Couvent après plus de trois mois de confinement… Joie des retrouvailles et de nouvelles connaissances… La session a permis aux participants de vivre des expériences d’écoute et d’échange devant des situations de pastorale familiale, pastorale de santé, de se poser la question de la mort, de se situer face à l’homosexualité…Des exercices qui interrogent chacun sur le sens de ses divers engagements, en repérant ses attachements « désordonnés » qui appellent à un discernement, voire à un choix et une prise de décision , en tout cas à un lâcher prise.
- Quelques convictions pour poursuivre le cheminement propre à chacun :

- le véritable et l’unique accompagnateur c’est l’Esprit Saint. Accompagnateur et accompagné sont tous les deux à l’écoute de l’Esprit, dans la confiance en la grâce de Dieu et en sa présence agissante.

- Ecouter, c’est commencer par se taire… faire silence en soi (pas seulement ne pas parler)… être présent de tout son être pour une écoute active qui va aider l’autre à découvrir la question qui l’habite, son désir, ses craintes… Laisser le temps même s’il y a des silences. Au besoin reformuler pour aider à préciser quelque chose, poser une question d’éclaircissement etc... Ne pas trop vite croire que j’ai compris l’autre... rien n’est jamais acquis… Faire préciser peut aider l’autre à prendre conscience, lui permettre de ressaisir quelque chose de sa vie, sortir du vague ou du confus. Respecter le mystère de l’autre.

- Risquer sa parole : en dépassant la peur de ne pas être à la hauteur, sans chercher à plaire, ou à être complice, en étant simplement soi-même avec ses limites, mais en étant attentif à ce qui m’affecte dans ce qui est dit et parler avec mes mots à moi… Ma parole n’est pas que de moi, elle est aussi le fruit de l’écoute de l’Esprit en moi et en l’autre. En essayant de renvoyer l’autre à ce qu’elle dit de sa relation à Dieu, aux autres… à son désir profond. Encourager, confirmer l’expérience de l’autre, comment le Seigneur a travaillé en elle. Refuser de combler l’autre en voulant répondre à toutes ses questions. Il est sage de ne pas donner des conseils, par contre proposer une méthode, des passages bibliques… pour qu’elle repère comment le Seigneur lui parle et travaille en elle… à travers les motions éprouvées… Aider l’autre à repérer dans sa propre existence les germes de vie, les signes de sa croissance… Proposer la méthode des « petits » pas d’une rencontre à la suivante…

- L’importance d’instaurer un cadre : préciser que le contenu de la rencontre est la relecture de la vie de l’accompagné(e), la durée doit être fixée aussi, pas au-delà d’une heure, une régularité, le rythme des rencontres est décidé ensemble, entre 3 semaines et 2 mois.

- Dans le discernement des esprits selon St Ignace, basé sur la spiritualité de l’Incarnation, Dieu est présent et nous parle dans les êtres avec qui nous vivons, dans les événements et dans notre prière. Il est important de reconnaître et d’apprendre la musique de Dieu, à travers ce que nous ressentons, un va et vient entre la prière personnelle et la vie. Tout est question dans un premier temps de pouvoir nommer ce qui nous habite, les motions, c’est ce qui se perçoit en profondeur, dans le « cœur « , lieu d’où naît la volonté. Il y a des motions qui nous poussent en avant et d’autres qui nous freinent et nous immobilisent. La deuxième étape consiste à chercher d’où elles viennent : si je suis en chemin descendant, ce qui me freine c’est ma conscience qui se réveille, c’est le bon Esprit qui m’empêche de tomber dans le décor alors que le mauvais Esprit m’installe dans une fausse paix. Mais si je suis en pente ascendante, c’est à dire dans la majorité du temps, le bon Esprit me pousse en avant, me console, me donne la paix et le mauvais esprit au contraire me décourage, me fait perdre le goût. Le mauvais Esprit agit toujours en attaquant nos points faibles.

- C’est la question du combat spirituel : Ne pas se tromper d’ennemi, rester fidèle et garder le cap. Mettre toute notre énergie à continuer notre chemin. Ne rien changer mais se changer, se convertir et tenir ferme, avec l’espérance qui nous aidera à tenir. Être le gardien de la porte de son cœur, croire que Jésus combat avec nous. Jamais l’épreuve n’est au-delà de nos forces. Les limites de nos forces sont souvent imaginaires. Si la désolation continue, nous touchons du doigt nos limites réelles. Job a dit : « Je n’en peux plus ... arrête » et ça continue ! Cela nous permet d’expérimenter jusqu’où nous arrivons à supporter. Et de prendre différents moyens pour nous entraîner au combat. La décision que je vais prendre, je la reçois de Dieu, dans l’abandon total.

- Au cours de la session, nous avons pu aussi partager chacun une « perle » reçue pendant le confinement comme une difficulté, une souffrance. Nous avons également goûté la joie des eucharisties présencielles et expérimenté ce que c’est former ensemble le corps du Christ, l’Eglise.

- Nous avons terminé la session par une relecture et chacun est reparti avec un désir de continuer ce travail sur soi, à l’écoute du Maître intérieur, pour progresser dans son cheminement spirituel mais aussi continuer à travailler l’écoute en profondeur dans le respect de l’autre et le désir d’être au service de sa croissance spirituelle, à la lumière et à la manière de Jésus-Christ, dans la vérité de l’Evangile.

Sr Marie Cécile

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