Veillée de prière à Notre-Dame de Rocamadour / Vidéo

Pas moins de 150 intentions de prières déposées au pied de la Vierge Noire durant ce temps de prière. Rendons grâce pour cette veillée exceptionnelle !


Introduction à la veillée, par Mgr Laurent Camiade :

Merci à tous ceux qui s’unissent à cette prière ce soir, le soir du 1er mai, dans la chapelle Notre-Dame de Rocamadour.

C’est un moment particulier que nous traversons depuis plusieurs semaines dans le monde entier et nous voulons ce soir prier spécialement à nouveau pour demander au Seigneur par l’intercession de la Vierge Marie et de Saint Joseph - dont nous faisons mémoire aujourd’hui – la fin de cette pandémie. Cela dépend sans doute en partie de nous, mais nous ne pouvons pas recevoir cette grâce d’en sortir sans l’aide du Seigneur.

Nous prions ce soir bien-sûr pour tous les malades, pour leurs familles, pour les soignants envers qui nous avons une grande reconnaissance et pour toutes les personnes défuntes ces dernières semaines spécialement à cause de ce virus.

Et puis en ce premier jour du mois de mai, début de mois de Marie, nous voulons nous confier à la protection de la Vierge Marie, confier les uns et les autres à cette protection parce que la Vierge Marie veille sur nous, parce qu’elle est notre mère. Et quand des enfants sont fragilisés, ils se tournent vers leur mère.

Enfin, ce soir, fête de Saint Joseph travailleur, nous prions aussi plus spécialement pour tous ceux qui travaillent, toutes les entreprises en difficulté, tous ceux qui sont fragilisés dans leur emploi, ceux pour qui le travail est devenu plus difficile, plus compliqué ces derniers temps.

Homélie :

« C’est le Christ, le Seigneur que vous servez » (Col 3,24).

Ces paroles peuvent nous aider à recentrer nos vies en ce temps où beaucoup d’entre nous, nous sommes déstabilisés, nos habitudes ont été changées, bouleversées. Nous ne savons pas non plus très bien comment nous allons vivre les semaines qui viennent, le temps du déconfinement qui viendra, nous ne savons pas très bien ce qui va arriver, comment la société va évoluer, nous ne savons pas très bien quelles sont les nouvelles priorités qu’il nous faut apprendre à choisir dans nos vies quotidiennes. Nous sentons bien qu’il va falloir changer des choses, que ce que nous vivons aujourd’hui remet en cause beaucoup de manières de fonctionner dans nos sociétés mais aussi dans nos vies de relations, dans nos vies familiales.

Alors il y a un repère qui nous est donné par la Parole de Dieu, « c’est le Christ, le Seigneur que vous servez ».

Cela permet d’unifier nos vies. « Que dans vos cœurs règne la paix du Christ » (Col 3,15) dit Saint Paul dans ce passage de la lettre aux Colossiens. Cette lecture a été choisie dans la liturgie de l’Église tout spécialement pour la fête de Saint Joseph travailleur parce qu’il est question aussi du travail. « Quel que soit votre travail, faites le de bon cœur, comme pour le Seigneur et non pour plaire aux hommes » (cf. Col 3,22). Il est très intéressant de méditer là-dessus parce que, bien sûr, nos activités de tous les jours doivent comporter une dimension où nous nous investissons totalement, où nous prenons nos responsabilités dans ce que nous faisons. Or, tout en agissant concentrés sur la responsabilité qui est la nôtre, sur ce qui va être efficace, ce qui va être utile aux autres, sur ce qui va participer au bien commun de toute l’humanité et même du cosmos, de la création, tout en étant attentif à cela, à cette réalité, nous agissons de bon cœur comme pour le Seigneur et non pour plaire aux hommes. Nous n’agissons pas pour donner une bonne image de nous-même mais parce que nous savons que c’est le Seigneur qui nous a mis à la place où nous sommes, avec la responsabilité que nous avons, avec les épreuves que nous traversons.

Mais le Seigneur est toujours auprès de nous, il vient unifier notre vie car « c’est le Christ, le Seigneur que vous servez » dit Saint Paul.

Et ce soir en priant ici dans cette chapelle Notre-Dame, nous pouvons aussi nous rappeler comment Marie - et puis Joseph aussi à sa suite, avec elle - n’a fait que servir le Christ.

Ils ont tous les deux réorienté totalement leur manière de vivre pour le Christ, pour l’élever. Et cela, à travers des tâches ordinaires que, si la venue du Christ au monde n’était pas survenue, ils auraient probablement accomplies aussi, sans doute d’une autre manière, dans leur vie de famille. Ils auraient eu ensemble des enfants. Mais leur vie a été totalement réorientée pour être au service du Christ.

Et même si nous n’avons pas la même vocation que Marie et Joseph, nous pouvons vraiment nous servir d’eux comme modèle pour que servir le Christ soit le centre de nos vies. Quelles que soient nos vies, quelles que soient nos responsabilités, nos engagements et notre situation, agissons comme pour servir le Seigneur.

Alors nous pouvons vraiment confier à Joseph et à Marie toutes les intentions que nous portons dans nos cœurs, tous nos soucis quotidiens, non pas simplement pour que cela aille mieux (puisque bien-sûr nous le désirons tous) mais pour que, face à ce que nous avons à vivre, nous sachions les uns et les autres agir pour le Christ à travers cela.

Et cela ira mieux si nous centrons sur le Christ notre manière d’agir, comme l’ont fait Marie et Joseph.

Mgr Laurent Camiade, évêque de Cahors.

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