Semaine missionnaire mondiale : L’Evangile pour tous, j’y crois !

NOMADES...

« Mon père était un Araméen nomade » (Dt. 26, 5)
Dans les fêtes ou les épreuves,
le peuple élu fait référence à son passé.
Quand se fait forte la tentation
de s’installer dans le confort ou le pouvoir
un prophète se lève
qui répète ce que furent les origines,
d’Abraham à Moïse, de David à Hérode.
Ils ont construit des murailles, des palais et un temple !
Qu’ils n’oublient jamais que la Terre Promise est toujours à chercher
aux chemins du cœur
si ce n’est aux semelles des souliers.
Tout héritier de la tradition juive porte en lui cet appel au nomadisme.
Croyants d’aujourd’hui, pour qui, depuis Jésus,
l’image de la barque
a remplacé celle du peuple au désert,
nous vivons les mêmes déplacements.
Il n’est port, oasis ou retraite
qui ne soit escale
plutôt que terme du voyage.
Il n’est certitude, conviction ou dogme
qui ne soit quête assoiffée de lumière et de vérité.
Il ne sera rencontre ou découverte que pour aller plus loin, autrement !
Le seul bout du chemin
pour lequel nous soyons faits,
c’est le royaume.
D’ici là, elle est longue la marche,
ils sont nombreux les campements,
dérangeants les déménagements.
Dans sa tête et dans son cœur,
dans ce qu’il y a de plus profond en soi,
les chemins sont nouveaux.
Des repères aux croisées des chemins
disent comment d’autres ont déjà fait la route ;
des sages, témoins d’expérience
éclairent les pas de ceux qui cherchent ;
des enfants que rien n’arrête
forcent à ouvrir des pistes nouvelles.
Ainsi en est-il de l’Eglise au cœur du monde,
sur les chemins pour mieux servir,
nomade pour ne point s’installer,
dépouillée pour être plus proche.
Et si au long des âges, elle s’est encombrée,
si elle succombe à la tentation de se fixer, de se figer,
des voix s’élèveront, qui liront dans le Livre :
« Je suis le chemin, la vérité et la vie. » (Jn 14, 7)
« Viens, suis-moi... sans te retourner. » (Le 9, 62).
 
René BERGOUGNOUX
Soutenir par un don