Le prêtre et sa mission

L’ordination presbytérale de Guillaume
Soury Lavergne le 25 juin dernier nous
invite à prendre davantage conscience de
ce qu’est le prêtre et de ce que représente
sa mission.

  1. L’unique sacerdoce du Christ.
    Nous le savons pour l’avoir appris que le Christ est le
    prêtre unique. Il serait intéressant de faire l’exercice
    suivant : Connaissons-nous les divers titres qui ont
    été donnés au Christ et comment se désigne-t-il lui même
     ? Nous verrons que le titre de « prêtre » est
    peu fréquent. Et pourtant, lorsque l’on considère ce
    qu’a été sa vie, sa mission, nous pouvons affirmer
    avec certitude qu’il est prêtre de façon unique et
    originale. Voyons comment :
    1. En Jésus, Dieu est venu à la rencontre de l’homme
      totalement et parfaitement. Une parole de l’Evangile
      exprime fort bien cela : « Qui m’a vu a vu le Père »
      C’est tout le mystère de l’incarnation qui nous donne
      de contempler l’amour de Dieu pour l’humanité
      lorsque son amour l’a conduit à partager notre vie
      en toute chose excepté le péché !
    2. En Jésus, l’homme entre en communion avec
      Dieu. Le Christ ne s’est pas contenté de rendre visite
      à l’humanité. Il est venu la chercher pour la conduire
      jusque dans la maison du Père. Là encore, une
      phrase de l’Evangile exprime bien cette réalité : « Je
      suis le chemin, la vérité, la vie, personne ne va au
      Père si ce n’est par moi » (Jean 14,6).
      C’est en cela que le Christ est le prêtre unique. Et
      nous comprenons mieux comment Saint Paul dit : « Il
      n’y a qu’un médiateur entre Dieu et les hommes : le
      Christ » (1 Timothée 2, 5-7).
  2. Le sacerdoce commun des fidèles.
    Donner à l’homme d’entrer en communion avec
    Dieu, voilà un bien grand mystère ! car l’homme
    est homme et non pas Dieu et cependant le Christ
    donne à l’homme d’avoir part avec Dieu, d’être en
    communion avec lui, de vivre de sa vie. C’est pour
    nous délivrer de nous-même que le Christ est venu
    à notre rencontre et transformer notre vie. Il fait de
    celle-ci une « vivante offrande à la gloire du Père ».
    Il nous faut méditer cette parole que nous entendons
    à la messe : « Afin que notre vie ne soit plus à nousmêmes,
    mais à lui qui est mort et ressuscité pour
    nous, il a envoyé d’auprès de toi, comme premier
    don fait aux croyants, l’Esprit qui poursuit son
    oeuvre dans le monde et achève toute sanctification
     » (Prière Eucharistique n°4). C’est en vivant fidèle
    à l’Esprit Saint que nous faisons de notre vie une
    vivante offrande à la louange de la gloire du Père.
    Parler de « mystère » ne nous dispense pas de
    chercher à le contempler, à y entrer. C’est ce que
    je vous propose de faire maintenant en regardant
    l’Evangile et en découvrant comment Jésus a-t-il
    rencontré les hommes et les femmes de son temps et
    comment il leur a donné d’entrer en communion avec
    Dieu. Lisons la rencontre de Jésus et de Zachée et
    vous verrez que celui-ci a été transformé par la visite
    de Jésus. Voilà pourquoi la scène se termine par
    cette parole : « Le Fils de l’homme est venu chercher
    et sauver ce qui était perdu ». Nous pourrions relire
    aussi la rencontre avec la Samaritaine, la femme
    adultère et bien d’autres encore. A chacune de ces
    visites, Jésus sauve l’humanité et la réconcilie avec
    Dieu.
  3. Le sacerdoce ministériel du prêtre.
    « Le Fils de l’homme est venu chercher et sauver
    ce qui était perdu ». Une mission qui l’a conduit à
    donner sa vie, à faire de sa vie une offrande. C’est le
    sacrifice du Christ qui se perpétue dans le sacrifice
    de la messe qui nous donne d’entrer en communion
    avec Dieu. Nous sommes conviés à faire « Corps »
    avec le Christ qui nous rassemble à la table de Dieu.
    L’unique sacerdoce du Christ se continue dans le
    sacerdoce du prêtre qui, en ce moment précis, « 
    s’identifie au Grand Prêtre de l’alliance éternelle qui
    est l’auteur et le sujet principal de son propre sacrifice
    dans lequel il ne peut vraiment être remplacé par
    personne ». [1]
    C’est ainsi que le ministère du prêtre est essentiel
    afin que le monde puisse être sanctifié. Nous le savons :
    celui-ci gémit dans les douleurs de l’enfantement ;
    mais nous croyons que, depuis Pâques, la mort est
    vaincue, la Vie est la plus forte et nous espérons
    le jour où le Christ « remettra aux mains de la
    souveraine puissance de son Père un règne sans
    limite et sans fin : règne de vie et de vérité, règne de
    grâce et de sainteté, règne de justice d’amour et de
    paix » (Préface de la fête du Christ Roi).

Notes

[1Lettre apostolique Dominicae cenae n° 8

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