Prière et Santé par les plantes

Halte spirituelle au Grand Couvent :
voyage au monde des plantes
Samedi 5 et dimanche 6 mai 2018

Nous étions une douzaine, Sœurs du Calvaire et laïques ce weekend du 5 et 6 mai, venus nous ressourcer autour du thème : prière et santé par les plantes . Deux jours denses d’activités diverses en groupe, physiques, cognitives, spirituelles, dans un climat détendu.

Les moments de prière et de méditation personnelle et la messe ont alterné avec l’intensité des ateliers et s’en sont nourris. Soulignons aussi la rigueur de l’organisation et la bienveillance de l’animatrice qui avait préparé pour chaque groupe un épais dossier dans lequel nous n’avions qu’à puiser pour présenter ensuite au groupe une trilogie de plantes. La visite du jardin aromatique du Couvent fort bien entretenu a permis une mise en pratique… Chacun a pu ainsi identifier ce qui lui était jusque-là inconnu. Une deuxième mise en pratique dans la soirée après un montage réalisé par les sœurs sur un inventaire de plantes toxiques et bienfaisantes : dégustation de tisanes du jardin, à base des plantes fraîchement cueillies.

Le dimanche n’a pas été moins actif. Le soleil nous a conduits, à travers de charmants villages coquets typiquement lotois, au marché aux fleurs de Saint-Sulpice. Et là, Benjamin Zimra, d’Escamps, nous fait découvrir, par une démonstration claire et convaincante, le mystère de l’extraction des huiles essentielles. Nous voyons donc comment la lavande, fleurs et feuilles, est distillée à la vapeur d’eau chauffée et donne un extrait liquide et concentré (l’huile essentielle) par passage dans un alambic. C’est tout l’art de l’aromathérapie que de soigner par les huiles essentielles, méthode naturelle qui renforce le processus d’autoguérison. Tout le monde est très attentif.

Les stands de vente de fleurs, dégustation de vin de myrte ont fourni un cadre champêtre agréable à notre repas de terroir pris sous les arbres de ce même lieu.

Enfin, un grand moment en deux temps nous réunit et nous relie aux sources de notre foi, la Bible, car la botanique rejoint la Bible qui abonde en métaphores végétales pour exprimer l’action de la Parole de Dieu dans le cœur de l’homme, telle «  les ondées sur l’herbe verdoyante  » (Dt 32, 2) ou la fragilité de l’homme dont « ses jours sont comme l’herbe » (Ps 103, 15). Nous recherchons et découvrons le symbolisme de quelques plantes et arbres bibliques seulement (le figuier, symbole de la connaissance, le cyprès, symbole de la fidélité) tant la liste est longue, signe d’un Dieu qui s’est incarné dans une histoire, celle d’un peuple nomade puis agriculteur en lien très étroit avec son environnement.

C’est enfin le jardin, fil conducteur de l’histoire du salut, qui nourrit nos derniers

échanges. Il récapitule, dans ses harmoniques, les moments-clés de notre foi : le jardin luxuriant de la Création, le jardin de l’amour du Cantique des Cantiques, jardin de la sagesse, le jardin de Gethsémani (signifie pressoir à huile) au mont des Oliviers, jardin de l’Agonie de Jésus soumis au pressoir de la Croix et jardin de la trahison et abandon des disciples, le jardin de la Résurrection, jardin de la victoire sur la mort où, « Si le grain de blé qui tombe en terre ne meurt pas, il reste seul, si au contraire il meurt, il porte du fruit en abondance » (Jn 12, 24), enfin, le jardin de la Jérusalem céleste en écho au jardin d’Eden originel, où «  l’arbre de vie donnera son fruit chaque mois et dont les feuilles serviront à la guérison des nations » (Ap 22, 2) et sous ses branches, tous les peuples partageront le festin éternel.

Le partage des connaissances, des découvertes et des expériences vécues où chacun a fait part de ses compétences a été très riche et d’un grand intérêt pour tous. Chacun a pu y glaner qui un enseignement, qui une recette, qui un remède au bénéfice d’un mieux-être avec soi-même, avec les autres, dans une sorte de réconciliation avec le monde naturel dont la société, mécanisée, robotisée, informatisée nous éloigne de plus en plus.

Et c’est à travers toutes ces activités variées de découverte des bienfaits des plantes, produits de la Création que nous pouvons appréhender et nouer ce lien sacré avec le Créateur qui vit « que tout était bon ». La louange jaillit dans le cœur. N’oublions pas que la Terre nous vient de Dieu dont nous ne sommes que les gardiens et les jardiniers. « Qu’as-tu, que tu n’aies reçu ? » (1 Co 4, 7). Cultiver la terre, c’est servir Dieu : un seul et même verbe en hébreu : abad.

Ecoutons Pierre Bonhomme : « Nous sommes comme ces arbres : nous devons porter du fruit » et concluons par cette prière :

Seigneur, fais que je sois un bon jardinier
Pour faire germer une graine, il faut du temps, Seigneur
Donne-moi la patience d’attendre,
Le plaisir d’observer
Et la joie de regarder
(Action catholique des femmes)

Un grand merci à l’équipe d’animation pour cette halte reçue comme don et qui a suscité en nous le désir d’y donner suite…

Colette, une participante

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