Le week-end a démarré où après une présentation des participants, du thème du week-end sur l’Incarnation avec le fil rouge de l’année, être en chemin, un temps de prière nous a permis de nous mettre sous le regard du Christ et d’entrer ensemble dans cette expérience de nous laisser travailler par sa Parole.
Puis le Dr Do Minh nous initie au Qi-Cong (Qi =énergie, Cong = travail, exercice). Le Qi Cong peut être abordé de diverses manières :
1/ premièrement comme un exercice de gymnastique
2/ deuxièmement comme un outil thérapeutique
3/ et troisièmement comme un exercice spirituel.

Pour aborder ce troisième aspect de la pratique, il faudrait que le reste de nos activités au quotidien puisse être en phase avec ce que nous désirons atteindre. Les exercices que nous allons travailler vont associer la présence physique, l’attention au souffle à travers notre respiration et surtout le mental ou l’esprit débarrassé de toute saisie. C’est grâce à cet esprit libre de tout attachement que nous pouvons mobiliser notre énergie pure à irriguer tout notre corps (grâce à l’intention que nous mettons dans le lieu que nous voulons travailler). C’est ainsi que nous parcourons dans les deux sens le chemin : Essence-Energie-Esprit.

Ce travail d’attention à la présence physique, au souffle et à l’intention a été répété plusieurs fois dans le week-end pour nous aider à entrer dans la conscience de ce que nous vivons, pour habiter de plus en plus nos actes les plus banals comme la marche, la respiration, le manger et boire, le parler, l’écoute… et aussi les temps de prière personnelle et communautaire, afin de laisser le mystère de l’Incarnation prendre chair dans nos vies.

Pendant le week-end, nous avons été touchés par le témoignage de Claire Ly, cambodgienne, ancienne professeur de philosophie dans son pays qui a connu "l’enfer" de la persécution à cause de sa foi bouddhiste et de sa situation de privilégiée sociale… et qui au bout de 2 années a essayé de sortir de son malheur en déversant sa colère sur un objet mental (un bouc émissaire) a fait l’expérience de rencontre avec le Dieu des occidentaux au cœur même de sa souffrance (un silence habité, disait-elle) puis de découverte de l’Evangile où elle a été touchée par la Personne du Christ, à la fois un très grand Maître et pourtant si proche des hommes, surtout des émigrés comme elle, et appelée à passer du statut d’auditrice à celui de disciple, au cours d’une Eucharistie, elle a rencontré un Dieu d’amour qui se met à genoux devant sa liberté (de Le reconnaître présent dans tout son cheminement).

Il y eu des temps personnels d’intériorisation pour relire les rencontres fondatrices dans nos vies, des riches de temps de partage en petits groupes, la participation aux 2 Eucharisties avec la communauté (samedi et dimanche), une veillée de prière avec marche méditative et un temps de prière personnelle le dimanche matin sur les textes de l’enfance de Jésus… Prendre le temps de le contempler en train de vivre les gestes de tous les jours… de grandir, en sagesse, en taille et en grâce, sous le regard de Dieu et des hommes. A l’école de Nazareth, nous sommes appelés à vivre notre vie quotidienne à la suite de Jésus en goûtant la valeur, la richesse, la profondeur du simple quotidien.
Beaucoup de fruits ont été récoltés de ce week-end, entre autres, les joies des rencontres, des relations nouées, cette attention à la vie en chacun de nous, prendre le temps de respirer, mâcher, marcher… habiter pleinement ce que nous faisons, y mettre son intention, son désir… reconnaître que tout est don et a déjà saveur d’éternit .

Sr Marie Cécile