Pèlerinage à Rome et Assise. Retour en images

Du dimanche 8 au dimanche 15 octobre 2023

Accompagné par l’abbé Xavier Larribe
et par Madame Françoise Rouquié

(Album photos en fin d’article)

 Témoignage de Geneviève Carles :
Souvenirs de Pèlerinage en 3 étapes

I) LES FOUILLES

Quand Françoise nous a demandé de relater un peu notre pèlerinage, j’ai dit « oui, bien sûr, naturellement, avec plaisir… » motivée par l’envie de transmettre la magnifique aventure, sauf que, sauf que… comment s’y prendre ? La magnificence du parcours, l’abondance des découvertes, l’étendue du savoir, la richesse des icônes, la profondeur des symboles…

Non, impossible, parce que pourquoi privilégier tel ou tel aspect culturel ou spirituel ? Nous étions 36 pèlerins et chacun a emporté avec lui ses attentes, ses interrogations, ses propres méditations qu’il va approfondir à son rythme.

Alors, choisir un thème ? Risquer une belle synthèse sur le thème de la lumière par exemple ? Impossible ! inatteignable ! La lumière est partout, éclatante, discrète, extérieure, intérieure. Là encore ce qui te frappe à ce moment est de la plus grande importance et la lueur fugitive d’une petite lampe aux catacombes va te frapper autant que celle filtrée par les vitraux d’albâtre de Saint Paul hors les murs.

Alors, chacun va revenir avec sa propre lumière. Pourquoi ne pas risquer une synthèse autour des matériaux ? Là encore la matière ne manque pas, entre les pavements géométriques, les fresques des Giotto, les gravures en palimpseste, les sculptures en marbre, les peintures modernes, les photographies… Chacun de nous va revenir avec, dans son œil, une image morcelée du plafond de la chapelle Sixtine et chacun a le loisir de choisir dans les boutiques les cartes postales parce tu n’as pas toujours le temps de prendre en photo ce qui t’interpelle. Et puis tu n’en as pas toujours le droit !

Alors je ne la finirai jamais ma dissertation, mais s’agit-il d’une dissertation qu’il convient de faire ?

L’empreinte des Papes. Ah tiens, en voilà une idée qu’elle est bonne, mais il faut " juste " que ta mémoire ne défaille pas, parce que des Papes, il y en a eu ! Et chacun d’entre eux a laissé son sceau, sa devise, son empreinte, a affiché ses priorités, etc. etc… C’est fou comme le style peut devenir exclusivement énumératif quand on passe de basilique en basilique. Ça me semble intéressant, ça, de souligner les commandes réalisées par les différents Papes. Elles marquent une époque et leurs préoccupations. Mais la guide a tellement de choses à dire que ta mémoire déjà fait défaut au moment de retransmettre. Pourtant, ce vitrail à Sainte Marie Majeure, objet d’un concours, idée du Pape François, génial ! Évocation de Paul VI qui a fait beaucoup pour les artistes et la communication. On a envie d’en savoir plus. Et la statue de Notre Dame de Fatima qui se rattache à l’attentat sur Jean Paul II ...

Je cherche, j’analyse, je réfléchis… Jamais un exercice littéraire n’a autant endommagé l’état de mes ongles !

Et cet accès moderne aux musées du Vatican, c’est quel Pape déjà ?

Je m’interroge : Et Benoît XVI ? A-t-il laissé quelque chose de concret ? Ah, à Saint Paul-hors-les-murs j’ai ma réponse : c’est lui qui est à l’origine des fouilles à la Basilique… Oui, chacun a imprimé sa marque dans le respect de son prédécesseur.

Mais bien que je m’applique, je vais me mélanger les pédales, entre les différents Grégoire, Paul, Sixte… Et si je me gourais complètement, s’il était plus important de souligner l’évolution de la Chrétienté, de Clément à Constantin (qui accorde la liberté de culte aux Chrétiens) à Théodose (qui déclare le christianisme religion officielle de l’empire romain…) A ce stade, à ce stade, je décide de dire à Françoise que la tâche est trop ardue, vraiment. Visiblement tes compagnons de pèlerinage sont très calés ; ils ont bossé les brochures et ont une approche historique et géographique moins farfelue que la mienne. Pas dur !

J’en suis là… Et puis j’ai envie de me laisser porter, imprégnée par Assise. J’abandonne Rome et ses splendeurs, j’en serais presque blasée !

Et puis, il y a ce Franciscain qui nous accueille sur l’esplanade de la basilique Saint François ; un accueil direct, franc avec de l’humour, d’emblée… Au bout d’une heure, il me donne la clef que je cherche par cette expression « le miracle de la relation ! ». Alors, tout s’éclaire, tout prend sens, les fresques se répondent d’une paroi à l’autre des nefs, les regards se croisent, les mains témoignent. « Aucun hasard, nous dit-il, jusque dans l’ordonnancement de l’espace », la relation, la clef. Et c’est bien ça dont il s’agit, les liens entre le passé et le présent, les époques, chaque époque bâtissant, restaurant, embellissant un lieu sacré sans le dénaturer. Pour apporter une pierre à l’Edifice : « Tu es Pierre et sur cette pierre… »

Bien sûr, mais c’est bien sûr, c’est cela l’essentiel de notre pèlerinage, c’est de mettre en relation nos vécus dans notre propre foi. Le credo commun, nous l’entonnons en chœur ; le rituel, nous le suivons à la lettre et en dehors des cérémonies, nous nous parlons en confiance, à cœur ouvert, nous laissant même aller à des confidences que l’on n’aurait pas cru devoir faire. Et comme nous le suggère l’intitulé d’un livre de catéchèse, nous sommes des Pierres Vivantes.
Le miracle de la relation on le touche du doigt, c’est la clef que je cherchais…

II) LA CLEF DE VOUTE

Des degrés, des marches, des escaliers, des dénivelés, des sentiers pentus, il y en avait beaucoup…
Des niveaux, des soubassements, des strates indiquant des superpositions d’époque, il y en avait partout…
Successions, héritages entre empereurs, rois, papes… Les Martyrs et les Saints… Toute l’histoire de Rome.
Fresques, peintures, sculptures, gravures, graffitis, photographies, toute l’histoire de l’art à ciel ouvert.
Lieux de culte, basiliques, cathédrales somptueuses ou humbles chapelles, tout invitait à l’émerveillement, à la prière et au recueillement (dans cet ordre).
Recueillement autant sur les tombeaux dans la crypte des Papes que devant les sols nus des ermitages…
Les informations surabondent, l’éblouissement est total, l’homme est donc capable de créer une telle beauté pour louer Dieu !

Tous ces témoignages transmis nous laissent, à la fois, petits et grandis et nous allons contempler pendant une semaine les témoignages, trésors du « miracle de la relation », expression clef de voûte que nous donne ce Franciscain, aussi simple et chaleureux que brillant, qui nous fait découvrir la Basilique Saint François à Assise. Oui, les images nous disent beaucoup, quand on nous donne les codes iconographiques, regards dirigés, croisés, mains tendues d’un mur à l’autre dans les fresques de Giotto.

Et nous, dans tout ça, pèlerins du diocèse de Cahors (élargi), comment avons-nous vécu ce miracle de la relation entre Dieu et ses élus, entre Jésus, ses apôtres et ses disciples et tous ceux qui se sentent appelés, saisis, comme le jeune Carlo Acutis, déclaré Bienheureux à l’âge de 15 ans ?

Ce miracle de la relation, nous l’avons vécu par les prières communes, la récitation du chapelet, les cantiques de louange et les chants à Marie entonnés dans le car. Nous l’avons vécu si intensément au travers des eucharisties partagées dans des sanctuaires, habités des Présences, qui nous étaient réservés. Quel privilège ! Quel cadeau !

Nous l’avons vécu entre nous, dans une grande fraternité, dialogues profonds où nous allions à l’essentiel en relisant et nous confiant mutuellement nos histoires familiales lointaines ou récentes. Frères et sœurs, nous nous sentions en harmonie.

Et sur la place Saint Pierre, nous l’avons ressenti dans la foule fervente autour de notre Pape François, la troisième « Blancheur » après l’Eucharistie » et la Vierge Marie. (Merci Père Xavier pour cet éclairage sur les trois Blancheurs.)

Rêve utopique d’une fraternité idéale, quand, aux portes des infos, hurlent le bruit et la fureur ? Tout le contraire, la certitude que, dans cette nourriture spirituelle se puise le courage d’être des Pierres Vivantes, hic et nunc, ici et maintenant.

III) REGARDE L’ETOILE !

Et après ? Quels impacts sur nos vies, une telle aventure spirituelle ?

> Une incitation à donner une place journalière à la lecture des Psaumes, à la récitation du chapelet…

> Un réflexe : celui du silence et de la méditation, ceux de Saint François au lieu de réagir et de sur-réagir dans l’impulsion et la précipitation…

> Une incitation à sortir de notre zone de confort et à élargir notre réseau de relations…

> Une incitation à restaurer nos passerelles entre passé, présent et avenir

> L’envie de peaufiner les missions qui nous sont assignées et de les accomplir avec plus de force… « Vous êtes des Missionnaires de joie. Il faut porter la joie aux autres. » Mots du Pape François aux JMJ.

Geneviève Carles

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