"Pêcheurs d’hommes... Marc raconte Pierre..."

Voici ce que dit l’auteur, Yves Manessier, à propos de cette création :

- Pourquoi « Pêcheurs d’hommes » ?

Tout simplement parce que c’est une citation de l’Evangile de Marc et c’est un point crucial de ce texte, un tournant dans la réflexion de l’auteur.

- Et le sous-titre est « Marc raconte Pierre »…

D’abord, je voulais me démarquer de la pièce précédente « Kata Loucan » , donc, j’ai pris une action très proche du contexte historique, en particulier, l’arrestation de Pierre à Rome qui sera l’occasion pour Marc de réfléchir sur sa foi et donc après la disparition de Pierre, de commencer la rédaction de son Evangile. Il va travailler à partir des souvenirs et de ses dialogues avec Pierre, puisqu’après avoir un temps suivi Paul, il s’est attaché à Pierre en particulier quand il est arrivé à Rome en tant qu’interprète tout en lui ouvrant quelques portes de l’embryon de communauté chrétienne qui était déjà à Rome.

- Sur le personnage de Marc, on ne sait pas grand-chose. Serait-ce cet adolescent qui se trouve au Jardin des Oliviers au moment de l’arrestation de Jésus ?

Mon Marc est le Marc de l’arrestation de Jésus qui va s’enfuir nu. Il l’évoque dans mon texte dans une scène avec beaucoup d’émotion et aussi de regrets. C’est un évènement qui va lui permettre de se racheter en quelque sorte en rédigeant son Evangile. Cette fuite reste pour lui quelque chose de difficile à vivre et à porter. Là, il va s’en libérer.

- Il y a l’histoire des personnages, mais je suppose que vous faites ressortir quelques thèmes que l’on retrouve dans l’Evangile de Marc.

Il m’a fallu associer la vérité historique, une petite intrigue et les thèmes essentiels de Marc. J’ai retenu les foules qui suivent Jésus, le démon qui rode et qui crie la divinité de Jésus, le doute des disciples (cela m’a beaucoup frappé) et évidemment la crucifixion du Christ.
Il y a donc un parallèle entre l’arrestation de Pierre et les questions de Marc. La communauté prend de plus en plus d’ampleur dans Rome et Marc assure les croyants que les foules ont toujours suivi Jésus. L’arrestation de Pierre provoque une contestation contre les autorités romaines et c’est le thème sur le démon évoqué par l’épisode du possédé de Capharnaum. Linus qui est chargé de l’Eglise se pose des questions et doute de ses capacités et compétences et Marc souligne que le doute fait partie de notre foi et enfin la ressemblance entre l’arrestation et la mort de Jésus et celles de Pierre.

- « Pêcheurs d’hommes », cela s’adresse à Pierre, mais aussi aux chrétiens que nous sommes ?

Bien évidemment, mais dans la pièce cela s’adresse en particulier à Linus (Lin) qui sera le successeur direct de Pierre, le second pape. Marc va partir à Alexandrie en Egypte, et il encourage Linus impressionné par la lourde charge qui l’attend par cette phrase : Nous sommes pêcheurs d’hommes….
Au-delà de Marc, ce qui m’a inspiré, c’est de ressusciter ces saints des premiers temps de l’Eglise : Lin, Marcellus, Pétronille, Olympas… tout à fait oubliés aujourd’hui mais qui ont joué un rôle primordial pour notre jeune Eglise, par leur sacrifice en particulier.

- Comment vient-on à écrire une pièce sur l’Evangile ?

D’abord, c’est une commande du Service Diocésain de la Formation et c’est aussi une occasion de réfléchir sur ma foi et aussi de servir la catéchèse dans mon école.

- A propos d’école, vous animez le Club Théâtre du Lycée St Etienne et c’est avec celui-ci que vous montez cette pièce. Comment peut-on motiver de jeunes adolescents sur un texte comme celui-là ?

Ce n’est pas habituel pour eux, ni très facile. Il faut nettement annoncer la couleur dès le début. Les élèves prennent contact, lisent le texte, renoncent ou poursuivent l’aventure. Huit sont restés, de 12 à 18 ans.
Ils travaillent beaucoup dans leurs temps libres, ils me posent des questions sur le sens, le portrait psychologique du personnage qu’ils vont interpréter… et nous avons commencé les répétitions au moment des vacances d’automne… En gros, nous avons moins d’un mois de travail collectif pour monter la pièce… C’est un challenge, mais c’est aussi cela qui les motive.
Pour ce qui est de la mise en scène, ce sera un retour à l’antiquité afin de rester plus près de ce qui en fin de compte est un drame au sens théâtral du terme, très classique : unité de temps, d’action et de lieu.

3 représentations, 3 lieux :


Mercredi 30 novembre à 20h 30 à l’auditorium de Cahors,

Vendredi 2 décembre à 20h 30 à l’église de Biars sur Cère,

Dimanche 4 décembre à 15h à La Grange du Causse à Soulomès.

Soutenir par un don