Pensée sociale de l’Eglise : mots clés et questions bien réelles

C’est une des caractéristiques de la pensée sociale de l’Eglise, d’avoir, au fil de sa longue histoire, mis l’accent sur quelques principes fondamentaux, des notions élémentaires et fondamentales qui lui donnent sens et cohérence. Le dialogue permanent avec la réalité vécue les enrichit et les approfondit au fil du temps. Derrière ces mots clés il y a la réflexion et l’action de tout le peuple de Dieu.

On pourrait substituer « mots phares » à « mots clés » car un phare est un guide (qui plus est dans la nuit et la grisaille) et c’est bien de cela qu’il s’agit.

Petit voyage trop court au travers de ces mots phares.

L’EVANGILE
Tout part de la Bonne Nouvelle de Jésus. Le Père appelle tout homme au Salut. Le Royaume est à venir mais il se bâtit ici et maintenant. A nous de le faire germer.
L’Evangile ne sépare jamais la dimension spirituelle du contexte concret de la vie.
L’Evangile est bien la SOURCE de la pensée sociale de l’Eglise.

L’HOMME
C’est l’homme dans le plan de Dieu, créé à son image et ressemblance, libre de se tourner vers Lui et de le reconnaître comme Père. En Jésus- Christ, Dieu nous rejoint et nous sauve du mal et de la mort, c’est l’histoire d’une Alliance.
Il fallait rappeler ce contexte dans lequel le chrétien lit le sens de l’homme et de l’histoire.
C’est tout homme et chaque homme qui est important et doté d’une DIGNITE infinie à respecter. La notion de PERSONNE est ici fondamentale.

Avons-nous toujours conscience des exigences de la conception chrétienne de l’homme ?
La dignité, cela passe par des choses très élémentaires comme la nourriture, le logement, l’éducation, la possibilité de s’exprimer en société dans le respect de chacun…

L’homme est également un être social, ouvert à l’échange et à la solidarité. Il doit pouvoir mettre son potentiel au service de tous. C’est aussi vrai des peuples qui ont vocation à la solidarité et au respect mutuel de différences culturelles enrichissantes.
La réalité est toujours éloignée de l’idéal mais ce n’est pas une raison pour ne pas y tendre.
Combien de chantiers à ouvrir aujourd’hui pour rappeler et contribuer à cet idéal ?

LE BIEN COMMUN
Dans l’encyclique « Mater et Magistra », Jean XXIII le définit comme « l’ensemble des conditions sociales permettant à la personne d’atteindre mieux et plus facilement son plein épanouissement » (no 65). A l’heure de la mondialisation et de la raréfaction des ressources, à l’heure des défis environnementaux majeurs, on mesure la valeur et la pertinence de cette notion. Avec prophétisme, Jean XXIII évoquait le bien commun pour l’humanité présente…et future.
Comment en faire une préoccupation dans notre monde de « zapping » et d’immédiateté ?

LA DESTINATION UNIVERSELLE DES BIENS
C’est un appel à ce que les biens, la terre, la nourriture, l’air, l’eau, la mer toutes les ressources minérales, vivantes etc…, soient mises équitablement à la disposition de tous, considérés comme un don de Dieu, un patrimoine à préserver, faire fructifier, partager, gérer avec sagesse et dans la solidarité.

La pensée sociale de l’Eglise n’est pas hostile à la propriété privée des biens mais elle doit toujours être limitée, soumise à l’utilité générale et socialement régulée.
Comment pouvons-nous vivre ce principe de destination universelle des biens et faire en sorte que régressent les dérives majeures de notre temps sur cette question ?

L’OPTION PREFERENTIELLE POUR LES PAUVRES
La première attitude de Jésus était son attention aux petits, aux pauvres. Il allait vers eux en premier. L’attention aux pauvres, la recherche de la JUSTICE, de la SOLIDARITE sont des notions centrales de la pensée sociale de l’Eglise. Pas de CHARITE sans JUSTICE a rappelé avec force Benoît XVI même si la charité va plus loin que la justice dans l’attention et le service du frère.
Travaillons ensemble le fascicule proposé par le groupe Diaconia : « Qu’as-tu fait de ton frère, » il est disponible auprès de toutes les paroisses.

LA SUBSIDIARITE
C’est un terme moins utilisé mais il veut dire quelque chose de simple : l’intérêt à faire confiance et à laisser l’initiative à l’échelon le plus proche. Autrement dit, ne pas faire à la place de l’autre, permettre à chacun d’exercer les responsabilités qu’il peut exercer là où il se trouve. Ainsi, les textes ont mis l’accent sur les corps intermédiaires, syndicats, associations, participation aux choix dans l’entreprise etc…
Quel appel ressentons-nous ?

Ces quelques lignes n’ont eu d’autre ambition que de donner un aperçu de l’étendue du sujet.

Pour aller plus loin, deux ouvrages :

« Notre BIEN COMMUN (politique, travail, propriété, style de vie, familles, migrations)
Connaître la pensée sociale de l’Eglise pour la mettre en pratique ».
Cet ouvrage a été publié par la Conférence des Evêques de France (Editions de l’Atelier, 2014)

« Pensée et action sociales de l’Eglise »
De Léon XIII au pape François, une initiation à la doctrine sociale de l’Eglise.
Joël THORAVAL Editions Parole et Silence, 2014

Contact pour la formation diocésaine,
Bernard Migairou / 06 74 28 29 91 / formation@diocesedecahors.fr

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