Christophe Debergue, nouveau délégué du Secours catholique

Comment devient-on délégué du Secours catholique ?
Christophe Debergue : Un peu par hasard, même si cela correspondait bien à mes convictions. En fait, j’ai commencé par le remplacement d’une personne qui partait en congé maternité. C’était il y a plus de vingt ans, à Paris, j’avais été responsable de l’aumônerie scolaire dans le collège-lycée Voltaire dans le 11è arrondissement. Déjà, je proposais les actions des kilomètres de soleil. Je participais aussi régulièrement à des séjours organisés pour les adolescents en difficultés dans d’autres structures. Mon projet devie_du_diocese.jpg départ était de devenir éducateur spécialisé et accompagner les jeunes en insertion. J’ai trouvé une véritable continuité entre mon engagement à l’aumônerie et mon travail au Secours catholique lorsque j’ai intégré, au siège national, le département jeunesse-famille qui s’occupait notamment des vacances pour les enfants, de la politique familiale. Par la suite, j’ai été délégué du Secours Catholique à Nevers puis délégué régional pour Midi-Pyrénées et Aquitaine pendant sept années.

Passe-t-on facilement de délégué régional à délégué pour le Quercy ?
Cela fait partie de mes choix professionnels, sans doute que cela peut paraitre surprenant mais j’ai toujours trouvé intéressant d’alterner des postes de coordination avec des postes de terrain. C’est pour moi l’occasion de sortir d’une mission de conceptualisation pour passer à la mise en œuvre. J’ai éprouvé le besoin de revenir à du concret. Je n’ai pas de parcours linéaire au sein du Secours catholique mais ce n’est vraiment pas important. Ce qui l’est, c’est de pouvoir participer à la transformation de la société et on peut le faire de différente manière. Mon rôle dorénavant est d’accompagner le projet du Secours catholique dans la délégation du Quercy et voir comment ensemble on peut construire une société plus juste.

Qu’est-ce qui vous a donné envie de venir à cette délégation ?
Je la connaissais déjà pour avoir travaillé lors de ma mission précédente avec les groupes de femmes qui sont en Tarn-et-Garonne et aussi avec le Bureau. Ce qui sera nouveau pour moi ce sont les équipes locales que je ne connais pas bien et les différents bassins de vie des deux départements.
La délégation du Quercy recherche une autre façon de travailler. Elle est pleinement engagée sur le fond du projet du Secours catholique. De plus, il y a ici une vraie liberté de parole où s’exprime les convictions de chacun mais aussi les désaccords. Une place importante est faite au sein de l’association aux personnes « accueillies », une vraie place, avec les difficultés que cela peut parfois représenter. Des choix radicaux ont été faits en matière d’accueil et d’accompagnement et cela n’a été possible que parce qu’il y avait un climat de confiance entre le Bureau de l’association, les salariés et les bénévoles. C’est un virage fort, un positionnement plus radical mais qui est commandé par l’urgence, nous sentons bien que notre société commence à se déliter. Je me sens pour tout cela en parfaite adéquation avec le projet de la délégation, qui est celui du Secours Catholique, de changer la société en une société plus fraternelle et pour cela il faut sortir de ses habitudes et prendre des risques.

Comment est-ce que cela va se traduire sur le terrain ?
Nous avons un effort important à faire pour sensibiliser les populations et les institutions. Il faut qu’elles arrivent à comprendre que le Secours veut travailler différemment. Cela se retrouvera dans son organisation, mais aussi dans le dialogue avec les élus. Déjà, en Tarn-et-Garonne, un groupe de personnes du Secours est en contact avec un maire et l’interroge annuellement sur l’avancée de ses engagements électoraux. Notre objectif est que les personnes que l’on accompagne trouvent leurs places dans la société. Les bénévoles ont aussi un rôle à jouer, nous les appelons à être acteur de solidarité, au sein de l’organisation mais aussi à « l’extérieur ».

Comment résumeriez-vous votre mission ?
Trois convictions constituent l’ossature de mon travail. Toutes nos actions ou projets doivent passer au filtre du bien commun et c’est la pensée sociale de l’Eglise qui nous y aide. Notre travail repose sur le principe de subsidiarité, les décisions doivent être prises au bon niveau. Et enfin, la co-construction doit prédominer, c’est ensemble que nous devons réfléchir, prendre des décisions et les mettre en œuvre collectivement.

Propos recueillis par JF Laparre, délégué diocésain de la communication pour le diocèse de Montauban

Christian Conte, diacre du diocèse de Cahors est vice-président du Secours catholique

+ d’infos sur le site internet de la délégation

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