Préconisations pour la Semaine Sainte

Cher amis,

Entrés dans le temps du carême, cette année encore en partageant avec nos contemporains la grave préoccupation de la crise sanitaire, nous nous posons des questions sur les conditions de célébration de la semaine sainte. Il nous faudra certainement adapter la liturgie de la semaine sainte, en fonction du cadre défini par les autorités publiques, ce qui imposera que les fidèles soient chez eux entre18h et 6h du matin.

Voici quelques préconisations pour la Semaine Sainte :

+ Dimanche des Rameaux : une assez forte participation de fidèles est à envisager, ce qui demande de choisir des lieux de cultes assez grands et si besoin de multiplier les célébrations. Il est demandé de ne pas distribuer des rameaux mais d’inviter les fidèles à arriver avec leurs rameaux. L’une des formes « entrée solennelle » ou « entrée simple » du célébrant doit être choisie pour la bénédiction des rameaux afin d’éviter l’effet entonnoir à l’entrée de l’église s’il y avait une procession. Il est permis au prêtre de bénir avec de l’eau bénite à condition qu’elle soit propre et de s’être désinfecté les mains avant de saisir le goupillon (propre lui aussi).

+ La messe chrismale sera célébrée le Lundi Saint à 10h en la cathédrale.

+ Jeudi Saint : il est possible de célébrer la Cène du Seigneur post nonam (à partir de 15h). Le lavement des pieds doit être omis. Pas de procession au reposoir afin de limiter déplacements et regroupements : un temps d’adoration devant l’autel principal où le Saint-Sacrement peut être déposé est possible à la fin de l’office, les fidèles pouvant se retirer librement dans le silence (tous devant être chez eux avant le couvre-feu).

+ Vendredi Saint : exceptionnellement, on pourra célébrer l’office de la vénération de la croix avant 15h (pas avant midi), si le créneau de l’heure du déjeuner peut permettre à des fidèles qui travaillent d’y participer (l’horaire normal pour la liturgie de la croix est 15h, cet horaire étant souvent repoussé au soir pour permettre à plus de fidèles d’y participer). Dans la prière universelle, ajouter l’intention spéciale (cf. Ci-dessous) pour ceux qui se trouvent dans une situation de désarroi, pour les malades, les défunts (cf. Missale Romanum). Seul le célébrant principal vénère la croix par un baiser, les autres fidèles s’inclinent ou font la génuflexion, sans toucher la croix.

+ Veillée Pascale : débuter la célébration de la vigile pascale à la nuit comme le prévoit le missel romain signifierait, dans les conditions actuelles, en priver nos fidèles. Le signe de la bénédiction du feu nouveau est toutefois plus fondamental que celui de la nuit, même si la nuit le fait ressortir davantage. Un petit feu (ne pas enfumer l’assemblée) est possible à l’intérieur de l’église les lumières étant éteintes. On évite de bénir le cierge pascal directement, mais on l’allume à une flamme bénite. Réunis avec les évêques ces jours-ci nous avons évoqué plusieurs possibilités pour la veillée pascale :
- avancer exceptionnellement la veillée pascale dans l’après-midi du Samedi Saint (post nonam)
- ou bien célébrer la vigile pascale à 6h30 du matin le jour de Pâques (à condition de s’être assuré que des fidèles seront présents).
- ou/et proposer aux fidèles de vivre dans la soirée en famille (avec un soutien vidéo éventuel) la liturgie de la vigile, autour des lectures, en proposant aux fidèles de rejoindre l’église paroissiale le matin à l’aurore pour la messe…
- ou encore célébrer avec quelques fidèles un office de la liturgie des heures le samedi après-midi et bénir le feu et l’eau au cours de la messe du jour de Pâques.

Ces solutions sont à discerner avec votre EAP. J’attire l’attention sur le critère fondamental de réunir autant que possible un peuple capable de célébrer de façon significative, d’éviter de cultiver une privatisation de la liturgie même avec un petit groupe fervent et d’offrir au plus grand nombre possible l’accès à la célébration du mystère pascal de Jésus-Christ.

Le feu pascal en plein jour sur une place d’église où sont ouverts des commerces ou autres circulation d’autos ou activités profanes doit être évité. La période de lutte contre la pandémie rend inappropriée toute demande d’autorisation de bloquer la circulation ou réunir du monde hors de l’église.

Il n’est pas possible de proposer aux fidèles de leur signer une autorisation dérogatoire pour sortir le soir afin de venir à l’église (sauf dans le cas d’une célébration réunissant 5 ou 6 personnes), chargées d’aider par le moyen de la vidéo, le reste de la communauté paroissiale à prier à domicile.

+ Messe du jour de Pâques :
- Les baptêmes d’adultes (ou autres baptêmes) peuvent être célébrés au cours de la messe du jour de Pâques.
- Si la veillée pascale n’a pas pu être célébrée dans la paroisse, on peut bénir le feu pascal et y allumer le cierge pascal, permettre aux fidèles d’allumer un cierge à cette flamme et bénir de l’eau pour en asperger le peuple avant de chanter le gloria. On préfèrera alors ce jour-là, à la place du credo, la formule interrogative de la rénovation de la profession de foi baptismale (missel romain n°46).

Vous souhaitant tous une belle montée vers Pâques et de partager avec le Peuple de Dieu les grâces que le Seigneur veut nous faire et faire à ce monde en ce temps si inhabituel, je vous remercie de votre implication dans tous ces efforts par lesquels nous vivons à l’unisson de tous nos frères en humanité.

+ Mgr Laurent Camiade
Evêque de Cahors


Pour la grande Prière universelle du vendredi saint :

Dans tous les cas, on ajoutera une onzième intention :

Prions pour tous les pays touchés par l’épidémie de Corona Virus
Dieu éternel et tout-puissant, force de ceux qui espèrent en toi, regarde avec compassion ceux qui se trouvent, en ces jours, dans une situation de désarroi :
nous te prions pour les malades et pour ceux qui les soignent ;
que tes secours, toujours présents, assistent ceux qui ont besoin de toi et que ta grâce accorde aux les défunts la vie éternelle
que tu veux offrir à tous.

Par Jésus, le Christ notre Seigneur. R/. Amen

+ Mgr Laurent Camiade
Evêque de Cahors

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