Remerciements à François Gerfaud

Non sans humour c’est avec émotion que notre Evêque a tenu à lire ce texte devant les prêtres réunis à la maison des Œuvres de Cahors le 20 septembre 2016. A la suite de ce bel hommage un cadeau lui a été remis, une enceinte Bluetooth de qualité !

Remerciements à François Gerfaud, 20 septembre 2016

Cher père François Gerfaud, après 8 ans à l’évêché, il est juste que l’évêque vous remercie. J’ai vraiment le désir que ce petit mot "merci" ne soit pas formel.
C’est vous qui avez été mon premier contact direct avec le diocèse après ma nomination, d’abord au téléphone puis à l’évêché. Et vous m’avez accompagné dans ma découverte du diocèse. J’ai pu sentir à quel point vous aimiez ce diocèse, ses prêtres, ses diacres, ses laïcs, ses paysages, ses grandeurs et ses pauvretés. Vous m’avez beaucoup transmis après avoir porté de main de maître la période de vacance du siège. Et puis vous avez tout fait, avec un profond esprit de détachement, pour m’aider à prendre ma place de successeur des apôtres... mais aussi de successeur d’évêques que j’admire comme Monseigneur Turini (avec qui vous avez un lien particulier) ou Monseigneur Gaidon (qui vous a ordonné prêtre) mais aussi, en remontant plus loin, du bienheureux Alain de Solminhiac à qui nous devons une partie des locaux où nous sommes réunis en ce jour.
En relisant ses "Avis" (le condensé de son enseignement spirituel destiné aux chanoines de Chancelade), j’ai imaginé que vous aviez pu en méditer spécialement certains qui me semblent résumer ce que vous savez donner de plus précieux aux personnes que vous rencontrez. Voici ce que j’ai relu : "C’est un point de grande perfection d’être toujours content et joyeux" (Avis n°94). Ce n’est pas ce que l’on retient d’habitude de la stature spirituelle du bienheureux Alain qui est souvent jugé très austère. Mais on oublie précisément sa joie, que les peintres n’ont pas trop su rendre. Or, il parle plus de la joie que les auteurs spirituels de son époque. Oublier sa joie c’est oublier ce qui, pour lui, est au cœur de la relation avec Jésus-Christ. Il affirme que personne ne peut lui retirer sa joie puisque personne ne peut lui ôter Jésus-Christ (Avis n° 95). Cette joie, cher François, une joie surnaturelle que vous puisez, je pense, en Jésus-Christ, résume il me semble ce qui émane de votre personne et nous touche tous. Elle s’exprime chez vous, peut-être plus que chez le bienheureux Alain, en un habitus de bonne humeur bien agréable à vivre et qui m’a touché davantage que je ne saurai le dire.
Je vous dois beaucoup, cher François et j’ose dire que votre présence à mes côtés durant cette première année a été rassurante, vous m’avez fait du bien, sans doute souvent à votre insu, mais de façon profonde. Tant pis pour votre modestie, mais le bienheureux Alain de Solminhiac, plutôt habituellement critique envers ses semblables, concède qu’il "faut louer la vertu en quelque personne que ce soit" (cf. Avis n° 134).
Laissons de côté quelques qualités appréciables comme la ponctualité, la disponibilité, l’amour du travail bien fait... Je vous suis reconnaissant également d’avoir affronté aux côtés de Monseigneur Turini certaines périodes de crise dans notre diocèse. Mais nous voyons que malgré la tristesse de certains événements, tout cela n’a pas entamé votre joie de fond. Là encore, Alain de Solminhiac me semble donner une clé pour comprendre cette joie persistante : "pour être toujours content, il ne faut mettre son contentement dans son contentement propre mais dans celui de Dieu, parce qu’il nous peut ôter le premier [le contentement propre] et jamais le second [le contentement de Dieu]. [...] Quoiqu’il soit impossible de contenter toujours les créatures, on peut pourtant contenter facilement leur créateur si l’on veut" (Avis n° 93).
Alors merci de votre joyeuse bonne humeur parce que vous voulez contenter Dieu. Merci pour ce que vous êtes et pour le service de l’Église qui est à Cahors.

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