Il y a seulement quelques années en arrière, je me préoccupais assez peu de la température extérieure du lever du jour, et surtout pas au mois d’avril, lorsque le printemps frappe à la porte. Mais ma dernière nomination, comme curé de la paroisse Saint Martin en vallée d’Olt, au cœur du vignoble de l’appellation « Cahors », m’a rendu sensible à la question.
Dès lors, la trop grande douceur des deux semaines ayant suivi la fête de Pâques a éveillé mon inquiétude. Même sans être du métier, j’ai vu dans mes fréquents déplacements, la vigne environnante s’ouvrir un peu plus chaque jour, s’exposant ainsi de manière dangereuse au coup de froid qui n’a pas manqué d’arriver.
Cela fait plusieurs années que le même scénario météorologique se répète, mettant en péril la plus emblématique richesse de notre territoire.
Naturellement, c’est d’abord à toutes les personnes, directement ou indirectement impliquées dans la filière viticole que je pense en écrivant ces lignes. Comme prêtre, les connaissant et vivant au milieu d’elles, je voudrais leur dire mon amitié, ma compassion, ma préoccupation pour la pérennité d’une activité qu’elles exercent avec compétence et attachement.
Engagé par ma vie à la suite du Christ, mon premier désir est, à son exemple, de me faire proche de la vie des hommes et des femmes tout autour de moi.
L’une des préface du rituel du mariage comporte ces mots adressés aux époux par le prêtre, de la part de Dieu lui même : « A travers les peines et les joies de leur vie, au long des fatigues et des merveilles quotidiennes, Tu leur dis que tu es proche, et par leur communion de vie et d’amour Tu fais grandir en eux ta propre Vie. »
Très réellement c’est à cette proximité là que je crois, celle d’un Père qui nous aime, et dont l’amour nous conduit à regarder les choses avec lucidité et courage, avec cœur et générosité, pour traverser ensemble les jours de l’épreuve.
Mathias (Curé de la paroisse Saint Martin en Vallée d’Olt)