Je vous enverrai l’Esprit de vérité, dit le Seigneur, il vous conduira dans la vérité tout entière

Samedi 30 mai 2020

Voici le dernier commentaire de la Parole de Dieu préparé par le Père Jean Labro. MERCI Père Jean de nous avoir ainsi accompagnés tous les jours de ce temps pascal confiné !!

« Je vous enverrai l’Esprit de vérité, dit le Seigneur, il vous conduira dans la vérité tout entière »
Commentaire de la Parole de Dieu par le Père Jean Labro pour le 7e samedi du temps pascal

Actes 28, 16-20 et 30-31

Paul est arrivé à Rome... Il attend son jugement et sa mort...
En 2 ans, il va marquer l’Histoire de son empreinte, avec Pierre qui mourra lui aussi.
Paul est maintenant au centre d’un immense Empire païen. C’est dans une civilisation brillante et décadente à la fois qui s’étale au grand jour... que Paul, humblement, du fond de sa petite maison particulière, répand l’Evangile, dans quelques cœurs d’hommes et de femmes, comme "un levain qui soulèvera toute la pâte" .
Il nous arrive souvent, Seigneur, de penser qu’aujourd’hui encore, Ton Evangile se trouve en face d’un monde imperméable, loin des perspectives de la Foi .
Donne-nous, Seigneur, de croire que Ton Evangile progresse, sans action tapageuse, par l’humble apostolat des uns et la prière des autres.
Trois jours seulement après son arrivée à Rome, sans perdre de temps, il convoque tous ceux qu’il peut ; il commence par ceux de son peuple ; et il s’appuie sur l’Ecriture pour montrer que la Foi en Jésus est le prolongement de toute la tradition d’Israël. L’Ancien Testament portait une Espérance que Jésus est venu réaliser. Ce qui compte, c’est la nouveauté de l’Evangile.
Aide-nous, Seigneur, à profiter de toute occasion pour dire "la Bonne Nouvelle".
Aide-nous à mieux connaître tout ce qui concerne Jésus.
Les Actes des Apôtres s’arrêtent là. L’Histoire finale de Paul se termine dans un certain flou ; il aurait été libéré au bout de 2 ans de captivité. Il aurait repris quelques voyages missionnaires et il aurait été repris. Il mourra à Rome, sous la persécution de Néron, vers l’an 67.
Seigneur, que Ta volonté soit faite dans notre vie, afin que nous puissions parler valablement de Toi !

Jean 21, 20-25

Jésus vient d’annoncer à Pierre "quel genre de mort" il connaîtra : une mort violente, une contrainte, un martyre. Pierre qui sait comment est mort Jésus, pourrait s’estimer heureux de rendre gloire à Dieu par une mort semblable à celle de Jésus. Et dans son trouble, il demande si Jean mourra martyr, lui aussi...
Les 1° chrétiens étaient comme nous sujets à l’erreur ; et ils se sont trompés parfois. Mais ce qui est étonnant c’est que ces hommes fragiles, semblables à tous les hommes, aient pu fonder une Oeuvre qui dure encore. Il y a là une force plus qu’humaine. Au milieu de leurs erreurs, nous pouvons faire confiance à l’Eglise.
Ce récit a préalablement été rédigé après la mort de Pierre, à Rome, et donc ajouté ici. Qui devait lui succéder ? Certains pensaient à Jean ; l’Eglise a fait un autre choix. L’Eglise, à la suite de Jésus, a préféré la permanence de l’Esprit St, dans une succession d’hommes différents, assurant à l’Eglise une plus grande faculté d’adaptation.
Demain, nous célébrons la Pentecôte d’hier !
Seigneur, nous Te prions pour Ton Eglise, si humaine et si divine, Témoin de Ta Vérité !
Demain, c’est encore la Pentecôte !
Ton Eglise est incompréhensible sans l’Esprit. Aujourd’hui encore cet Esprit anime les décisions les plus humaines de Ton Eglise.
Notre Foi fait une immense confiance à Ton Œuvre ; Tu es toujours présent et Tu travailles toujours au cœur du monde.


Vendredi 29 mai 2020

« L’Esprit Saint vous enseignera tout, dit le Seigneur »
Commentaire de la Parole de Dieu par le Père Jean Labro pour le 7e vendredi du temps pascal

Actes 25, 13-21

L’itinéraire de l’Eglise, à travers la Captivité de Paul, citoyen romain, recoupe peu à peu la grande Histoire de Rome ; la rencontre de personnages importants nous est connue par les documents civils de l’époque. L’Evangile a commencé dans l’obscurité de provinces lointaines et il approche de Rome, la Capitale de l’Empire, mais par quels chemins détournés, par un prisonnier !
Nous avons là l’essentiel du "Dossier" de Paul : ils ont eu une discission au sujet d’un certain Jésus qui est mort... et Paul affirme qu’Il est Vivant. Pour Pilate, c’est une histoire sans importance.
Pour Paul, ce Jésus est "Vivant", Jésus est son compagnon de route, sa raison de vivre. Paul vit avec ce Vivant ; il reçoit sa visite dans la prison ; il Lui parle et il L’écoute. Il Le rencontre dans l’Eucharistie. C’est Jésus qui lui permet de tenir bon dans les épreuves. C’est pour Lui qu’il est prêt à donner sa vie, quand il faudra.
Croyons-nous vraiment que Jésus est Vivant ? Il est avec nous ; Il s’intéresse à ce que nous faisons. Il nous parle. Il a quelque chose à nous dire, aujourd’hui.
Pour Paul, la Résurrection n’est pas seulement un article du Credo, une affirmation dogmatique, c’est une expérience vécue : "Tu es Ressuscité et Tu vis avec nous !"
Paul a fait appel. Le tribunal de Césarée, ni celui de Jérusalem n’ont plus juridiction sur lui ; il ira en instance supérieure, à Rome même.
Conduis-nous, Seigneur, où Tu voudras ; aide-nous à nous laisser conduire !
Aide-nous à vivre en Ta présence... St Paul, priez pour nous !

Jean 21, 15-19

Nous sommes rendus aux dernières pages de l’Evangile de St Jean.
Jésus Ressuscité vient de prendre un repas, au bord du Lac de Tibériade, avec ses Amis...
Simon Pierre, il y a quelques semaines, a renié 3 fois son Maître. Ici, Jésus lui pose 3 fois la même Question : "Pierre, M’aimes-tu ?..."
Cette Question, Il nous la pose à nous aussi, aujourd’hui et Il attend notre réponse.
Dans l’Histoire du monde, il y a notre aventure personnelle qui se joue dans notre Foi.
Nous ne pouvons pas nous réfugier dans la réponse des autres ; c’est nous qui sommes concernés, c’est nous qui sommes questionnés.
Hélas, le Seigneur sait très bien la faiblesse de Pierre, mais Pierre fait appel à cette connaissance encore plus profonde que Jésus a de lui : "Tu sais bien que je T’aime !" L’intimité de la Foi et la réponse d’amour de Pierre ne sont pas là pour être savourées, mais pour être transformées en responsabilité. Cet amour est la source d’un envoi vers les autres.
Pierre fut peiné par cette triple Question. Un bon responsable (dans l’Eglise, comme dans un groupe) ce n’est pas celui qui est sûr de lui et qui écrase les autres de sa supériorité... c’est celui qui sait sa propre faiblesse et compte plus sur l’amitié de Dieu que sur ses propres forces humaines.
La primauté de Pierre, sa responsabilité sur ses frères est une charge confiée par le Christ et qui s’appuie sur une "profession d"amour".
Toute contrainte peut se transformer en témoignage d’amour.
Nous T’offrons, Seigneur, nos contraintes d’aujourd’hui !


Jeudi 28 mai 2020

« Que tous soient un, comme toi, Père, tu es en moi et moi en toi, dit le Seigneur »
Commentaire de la Parole de Dieu par le Père Jean Labro pour le 7e jeudi du temps pascal

Actes 22,30 - 23,8-11

A la Pentecôte de l’an 57, voilà que Paul revient à Jérusalem. Les frères lui annoncent que des juifs l’accusent de "pousser à la défection
vis-à-vis de la Loi de Moïse"...
Paul est venu prier au Temple. On crie après lui. La police romaine intervient et conduit Paul à la forteresse. Sa captivité, cette fois, va durer plusieurs années, à Jérusalem, à Césarée, puis à Rome.
On peut imaginer la scène : les menottes, la convocation des plus hautes autorités, l’accusé, l’interrogatoire, les témoins à charge... rien ne manque. En voyant Paul, nous revoyons Jésus, dans la même situation, quelques années auparavant.
Paul attaque en évoquant la Résurrection ; il sait que c’est un sujet de controverse entre les pharisiens et les sadducéens.
Il avait trouvé, avec habileté, l’occasion de prêcher sa Foi : "Christ est Ressuscité !" La bagarre entre les 2 partis était intense, comme jadis autour de Jésus.
Aide-nous, Seigneur, à interpréter toute situation humaine, même la plus défavorable, à la Lumière de la Foi.
En prison, le Seigneur apparaît à Paul et lui dit : "Courage !" Il avait bien besoin de cette... IL prévoyait ce que serait visite. Il avait sans doute, lui aussi, ses heures de cafard, de nuit. Il avait besoin qu’on lui remonte le moral.
Les Actes des Apôtres (que nous avons parcourus pendant 7 semaines) nous donnent le climat habituel de la vie de Paul, au moment où il écrivait ses grandes Epîtres. Son courage, sa Foi qui nous paraissent si extraordinaires, venaient, chez lui, d’un contact quotidien avec Jésus, son Compagnon.
Seigneur, Tu es avec nous ; nous n’avons rien à craindre. Fais que nous nous laissions conduire par Toi.

Jean 17, 20-26

Nous voici rendus au terme de cette Grande Prière de Jésus.
En un instant, et pas seulement à celui-là, Jésus a entrevu l’immense développement de son Œuvre (Il revoyait la multitude des hommes qui croiraient en Lui... Il prévoyait ce que serait l’Eglise...) C’est la prière d’un Cœur immense, d’un Cœur universel.
La dernière prière de Jésus, avant d’entrer dans sa Passion, c’est l’intention majeure pour laquelle Il va offrir le sacrifice de sa vie ; c’est ce qui Lui tient à cœur... son Testament, pour ainsi dire :
"Que tous soient UN !..." A plusieurs ne faire qu’Un. Il n’y a rien de plus profond que cet Amour entre le Père et Lui. L’amour des chrétiens a pour modèle l’Amour même de Dieu. L’Unité pour laquelle Jésus a donné sa vie, c’est celle-là.
Comme nous en sommes loin, dans nos églises, entre nos églises, dans nos Communautés, dans nos groupes et nos classes sociales !...
"Afin que le monde croie !..." C’est l’Unité, c’est l’Amour qui est missionnaire, qui conduit à la Foi. C’est l’Unité qui évangélise.
Cela suppose bien des renoncements à nos suffisances, à nos égoïsmes.
"Ainsi, le monde saura..." Jésus nous a laissé des paroles inoubliables, Il nous a communiqué tout ce qu’Il avait de meilleur.
On peut penser qu’Il continue son intercession, qu’Il continue de travailler avec nous, dans le sens de l’œcuménisme.
C’est le Grand Sommet de l’Evangile, c’est la Grande "Bonne Nouvelle".
Seigneur, aide-nous à faire partager Ton Amour ; Aide-nous à porter le souci de l’Unité de Ton Eglise !


Mercredi 27 mai 2020

« Ta parole, Seigneur, est vérité »
Commentaire de la Parole de Dieu par le Père Jean Labro pour le 7e mercredi du temps pascal.

Actes 20, 28-38

Nous poursuivons aujourd’hui la lecture du Discours d’Adieu de Paul aux Anciens d’Ephèse. Le mot "Anciens" est la traduction du mot grec "Presbytres" (d’où est venu le mot de "Prêtres"). Paul leur donne ses dernières consignes pour la Communauté. Les Prêtres sont au service de la Communauté, mais ils ont aussi à être attentifs à leur style de vie qui est une responsabilité, un témoignage (ou un contre-témoignage).
1 - "Le troupeau dont l’Esprit St vous a établis gardiens"... Le ministère pastoral n’est pas seulement une émanation, une délégation de la Communauté ; c’est un rôle confié par Dieu, reçu de Dieu. Il y a là une responsabilité mystérieuse.
2 -" Pour conduire l’Eglise de Dieu..." C’est le Père et c’est la Trinité toute entière qui sont évoqués pour définir le "ministère". La Communauté est, sur terre, le reflet d’une autre Communauté. Les prêtres, les chrétiens en équipe peuvent contempler à loisir cette image, ce modèle...
3 -"... Qu’Il s’est acquise par le Sang de son Fils"... Paul n’a pas le souci de mettre dans l’ordre classique les noms des 3 Personnes divines. Ce qui importe pour lui c’est la Foi que nous trouvons ici.
Le Concile Vat II a repris cette définition de l’Eglise : "L’Eglise est un peuple qui tire son Unité du Père, du Fils et du St Esprit".
Nous pouvons prendre le temps de contempler ce mystère d’amour et en faire l’application à l’Eglise d’aujourd’hui.
Nous avons tous, avec nos prêtres, à bâtir une Communauté, une "Communion", un groupe uni qui soit, sur terre, le reflet de Dieu.
Enfin, Paul leur rappelle qu’être pasteur d’un troupeau, c’est se battre contre les "loups". Et il leur cite une parole de Jésus qui ne se dans aucun évangile : "Il y a plus de bonheur à donner qu’à recevoir !"
Seigneur, nous Te prions pour tous ceux qui, aujourd’hui, portent cette responsabilité d’Anciens.

Jean 17, 11-19

"Garde-les du Mauvais..." "Garder" c’est le 3° verbe de la Prière de Jésus. Les disciples, les croyants restent dans le monde ; ils ont été appelés par Jésus et Jésus s’en va ; mais Il a conscience de la grande difficulté dans laquelle Il les laisse.
"Ils ne sont pas du monde ...Je les ai envoyés dans le monde ..." Telle est la tension dans laquelle Jésus a mis ses Amis (être dans le monde, sans être du monde).
"Je ne demande pas que Tu les retires du monde, mais que Tu les gardes du Mauvais..." Le croyant n’est pas un être à part, séparé, retiré du monde ; sa vocation est d’être inséré dans le monde pour y jouer un rôle, pour y servir, pour mener sa vie au milieu du monde et des affaires profanes.
Prêtres et laïcs sont tous appelés par Dieu à exercer leur apostolat dans le monde, à la manière d’un ferment, d’un levain.
"Consacre-les dans la Vérité, Ta Parole est Vérité"... C’est le 4° verbe "consacrer" (ou sanctifier). Dieu seul est Saint, mais Il communique quelque chose de sa Sainteté aux croyants. Le chrétien est envoyé dans le monde pour y vivre la sainteté de Dieu.
Seigneur, fais nous désirer la Sainteté, la Justice...
Le chrétien est un homme comme tous les autres, mais il est aussi "consacré’ et c’est la "Vérité" qui réalise cela en lui.
Avons-nous conscience de cette dignité-là ? Avons-nous conscience d’être en communion avec le Dieu Saint ?
Quel est notre désir de perfection, de sainteté ? Sommes-nous en quête du bien, du beau, du vrai ?
Seigneur, continue de prier pour nous, pour que nous soyons vraiment "consacrés".
Il y a là des paroles qui aident à vivre et des mots qui font du bien !


Mardi 26 mai 2020

Commentaire de la Parole de Dieu par le Père Jean Labro pour le 7e mardi du temps pascal.

Actes 20, 17-27

C’est une émeute dirigée contre lui qui oblige Paul à quitter Ephèse. Ce sont des persécutions constantes de judaïsants qui l’obligent à modifier sans cesse ses plans de voyages. Il est maintenant traqué ; le dénouement approche ; il sait qu’il ne leur échappera plus très longtemps. En faisant escale à Milet, il fait ses adieux aux "Anciens" venus exprès d’Ephèse.
Ce discours d’adieu est un vrai testament pastoral, destiné spécialement à ceux qui exercent une charge dans la Communauté. C’est le portrait de l’Apôtre selon St Paul :
Ce n’est pas sa propre parole qu’il dit, il est le "serviteur" d’un Autre. Le serviteur n’est pas au-dessus de son Maître.
L’apostolat n’est pas une oeuvre tranquille : toute responsabilité dans l’Eglise, toute vie chrétienne authentique sont marquées par la Croix. La Croix de Paul vient de ceux qui n’acceptent pas d’évoluer, de passer du judaïsme à la Foi au Christ.
Courage, assurance, audace... ce sont les marques de l’Apôtre. Il ne saurait se dérober, fuir et se taire. La Parole de Dieu s’adresse à tous, juifs et grecs.
Dans les conflits du monde d’aujourd’hui où les classes sociales sont si marquées parfois, suscite, Seigneur, des Apôtres comme Paul.
Le moteur profond de l’action de l’Apôtre, c’est bien l’Esprit. ST Paul se dit "lié", enchaîné par l’Esprit ; il ne fait pas ce qu’il veut ; il va là où l’Esprit le pousse ; c’est l’aventure constante, sans aucune prévision possible à l’avance. Il a donné sa vie, elle ne lui appartient plus ; il aime Jésus et ne vit que pour Lui.
Tel est le contenu de ce message heureux : le don de Dieu est gratuit.

Jean 17, 1-11

Pour la fin de son entretien avec ses disciples, le soir du Jeudi St toujours, le ton de Jésus change ; St Jean nous Le montre en train de prier tout haut son Père, comme si c’était son seul interlocuteur.
Le corps a sa place dans la prière : les "yeux levés"... c’est l’attitude de tout son être.
Le verbe "glorifier" va revenir 4 fois. Ce mot veut exprimer une densité de prière d’une intensité extrême : la "Gloire", c’est le propre de Dieu. Ce n’est pas ce "brillant extérieur de la renommée" qui peut exister, sans valeur. Jésus souhaite que cette Gloire de Dieu se manifeste à l’Heure même de sa Mort.
La "Gloire de Dieu", c’est encore le salut de l’homme ; et le salut de l’homme, c’est de connaître Dieu. La vie, c’est connaître Dieu.
Cette vie est déjà commencée, dans la mesure où nous avançons dans cette connaissance de Dieu.
Donne-nous, Seigneur, cette connaissance vitale de Toi.
Le 2° mot important (après glorifier) c’est celui de "donner" ; Jésus le prononce ici 10 fois : le Père a donné pouvoir au Fils, les croyants au Fils, des paroles... Et Jésus donne la Vie éternelle, les Paroles du Père aux hommes ...
L’oeuvre de Jésus c’est bien de faire partager aux hommes tout ce qu’Il a reçu du Père.
Enfin, Il nous donne une des plus parfaites définitions de l’Amour, de l’Alliance
"Tout ce qui est à Moi est à Toi... tout ce qui est à Toi est à Moi ..."
Puissions-nous le redire, nous aussi, en pensant à Dieu et en pensant à tous ceux que nous croyons aimer.
Seigneur Jésus, viens nous apprendre à Prier ; viens nous apprendre à Aimer vraiment


Lundi 25 mai 2020

« Royaumes de la terre, chantez pour le Seigneur ! »
Commentaire de la Parole de Dieu par le Père Jean Labro pour le 7e lundi du temps pascal.

Actes 19, 1-8

Paul est un grand voyageur, un missionnaire itinérant. il revient à Ephèse pour la 2° ou 3° fois. Il va, ce coup-ci, y rester au moins 2 ans 1/2, le temps de stabiliser une Communauté importante. De là Paul va envoyer 2 lettres : l’Epître aux Galates et la 1° Epître aux Corinthiens. Dans cette époque de fondations, les questions doctrinales arrivent ; il faut apporter des réponses et quelques précisions ; il faut aussi se défendre contre des sectes marginales qui risquent de dévier à la longue.
A Ephèse en effet, les sectes religieuses les plus variées se disputaient les clients. Entre ces Sectes et les chrétiens il y avait discussion surtout à propos du Baptême et de son efficacité.
Nous Te prions, Seigneur, pour tous les groupes variés de chrétiens, pour les diverses "églises" afin que le mouvement vers l’Unité ne se ralentisse pas. Donne-nous l’Unité de la Foi !
Oui, le Baptême de Jean n’était qu’un signe de conversion : il s’agit de faire effort pour changer sa vie ; tandis que la nouveauté du Baptême chrétien, c’est la Foi : on accède à un ordre nouveau à une vie nouvelle ; il faut des yeux nouveaux que seul, l’Esprit St, peut donner.
Sommes-nous prêts à avancer dans une étape nouvelle de vie ? Dieu agit en nous par étapes ; ses appels à une perfection plus grande sont successifs. Quel est le progrès que l’Esprit nous pousse à réaliser en ce moment ?
Le miracle des langues est un phénomène significatif. Suivre l’Esprit, c’est se laisser entraîner par Lui dans des zones imprévues de l’aventure spirituelle.
Nous nous représentons mal la situation de ces 1° chrétiens, isolés, minoritaires, immergés chez les païens : ils étaient une douzaine.
Seigneur, donne-nous le courage de notre Foi !

Jean 16, 29-33

C’est la fin du dernier "Discours " de Jésus, après la Cène.
Après tant d’incompréhensions et d’hésitations, voici que les Apôtres semblent enfin avoir abouti à la Foi, tout au moins à une nouvelle affirmation de la Foi... car le chemin douloureux de leurs doutes et de leurs lâchetés n’est pas encore terminé. Jésus, plus lucide qu’eux, va le leur rappeler sans amertume aucune : "vous croyez maintenant ? voici venir l’Heure où vous serez dispersés et vous Me
laisserez seul" !
Jésus leur fait remarquer, plusieurs fois la présence parmi eux de Judas ; il les a quittés voici quelques instants. Et ils se croient maintenant en sécurité dans leur Foi. C’est à chacun que Jésus annonce sa désertion, sa lâcheté. Ils vont, de fait, L’abandonner, Le laisser seul... Le reniement de Pierre sera le symbole du comportement de tout le groupe.
Cette Parole nous est adressée à nous, comme à tous les croyants : elle veut révéler notre incapacité à traduire vraiment dans nos actes la Foi que nous affirmons. Combien de nos comportements, à nous aussi, abandonnent Jésus ?
La reprise de Jésus est émouvante. Pour ses Apôtres, Il vient de dire qu’ils vont tous lâcher. Mais non ! "Je ne suis pas seul... Le Père est avec Moi... Lui ne Me lâche jamais... Je suis sûr de pouvoir compter sur Lui... Lui au moins, Il M’aime sans faille..."
Nous pouvons prendre le temps de lire, de redire ces paroles de Jésus, de méditer ces formules.
Jésus nous redit notre double appartenance : les croyants sont "dans le monde" et "dans Jésus", c’est sans doute ce qui entraîne nos déchirements et nos abandons ; mais des 2 appartenances, l’une est plus forte que l’autre ! "Courage, J’ai vaincu le monde" ; alors, ce n’est plus la souffrance qui domine, mais la Paix.


Samedi 23 mai 2020

« Dieu est le roi de toute la terre »
Commentaire de la Parole de Dieu par le Père Jean Labro pour le 6e samedi du temps pascal.

Actes 18,22-28

La Communion et l’Unité de l’Eglise ne se font pas surtout par des règles juridiques, mais par une intense "communion d’expériences
et de prières". Les Communautés sont en communication les unes avec les autres. C’est la même Parole, c’est la même Foi qui s’y proclament. Et c’est ainsi que se répand l’Evangile : par un voyageur qui se déplace pour ses affaires ou son métier.
Est-ce que notre "métier", Seigneur, est une occasion d’être Tes témoins ?
Dans l’Eglise primitive, il n’y a pas encore les distinctions qui nous sont devenues familières. Appollos n’a encore découvert qu’une partie du message de l’Evangile, mais il n’a pas attendu pour parler, même s’il en est resté au baptême de Jean...
Notre découverte du Christ est sans doute bien imparfaite. Aide-nous Seigneur, à parler de Toi, de notre mieux, avec des mots à nous, des mots qui passent, les mots de la vie .
A Césarée, un foyer chrétien prend en charge Appollos pour l’aider à aller plus loin dans sa Foi. Il faudrait que les chrétiens deviennent capables de jouer ce rôle, auprès de tous ceux qui cherchent ; servir de repère sur la route qui mène à Dieu...
Paul est sur le point de repartir pour la Grèce ; décidément, quelle circulation ! Il va même réussir, à Corinthe ; il va provoquer des "clans" autour de son nom :"moi, je suis pour Apollos"... "moi je suis pour Paul"...
Seigneur, aide-nous à mettre tous nos dons personnels au service de l’Evangile et de nos frères.

Jean 16, 23-38

Jésus va nous dire aujourd’hui quelque chose d’important : dans quelques instants, effondré au Jardin des Oliviers, Il va faire une prière, apparemment in-exaucée : "Père, si possible, éloigne de Moi cette coupe"... Mais n’a-t-Il pas été exaucé ? Comment ?...
Voir notre prière exaucée, prier au Nom de Jésus... Qu’est-ce que ça veut dire ?... Nous le savons bien, il arrive souvent que rien ne semble changer après une prière ; mais est-ce bien sûr que rien n’ait changé ? Si nous avions un peu plus de Foi, est-ce que nous ne verrions pas, nous aussi, cet exaucement dont nous parle Jésus ? "Ce que vous demanderez à mon Père... Il vous le donnera en Mon Nom"...
La prière, source de Joie, source d’épanouissement, source d’équilibre... Prier, passer du temps à la contemplation, au repos en Dieu : qui sait si cela ne va pas nous revenir... On a fini par dire aux hommes, par leur faire croire qu’il n’y a rien d’autre, qu’il n’y a pas d’issue, que l’homme est enfermé en lui-même...
Mais non ! Il y a une ouverture : un monde divin est là , près de nous, qui nous enveloppe de toutes parts et dans lequel la prière peut nous introduire. Il faut y entrer soi-même "pour que notre Joie soit parfaite".
Les distances sont abolies ; entre Dieu et les croyants il y a une communication directe qui vient du côté de Dieu, d’une attitude d’Amour (le Père nous aime),... et du côté de l’homme, d’une attitude de Foi et d’Amour (vous M’avez aimé et vous avez cru).
C’est bien Jésus Lui-même qui est "la communication" entre le ciel et la terre, 2 mondes qui ne sont pas clos l’un à l’autre : Il est venu,
Il nous a tout révélé, tout dévoilé : Dieu aime, Dieu est Père, Dieu est Amour ...
Allons-nous boire, de temps en temps, à cette source ?...


Vendredi 22 mai 2020

«  Dieu est le roi de toute la terre »
Commentaire de la Parole de Dieu par le Père Jean Labro pour le 6e vendredi du temps pascal.

Actes 18,9-18

Après Philippes, Athènes, l’Evangile arrive chez les Corinthiens. Là, une fois de plus, Paul va être traduit en Justice, accusé d’être un "perturbateur".
Tout au long de ses Lettres, Paul ne cesse de nommer Jésus (3 ou 4 fois par page). Paul et Jésus vivaient ensemble - si l’on peut dire - ils communiquaient sans cesse l’un avec l’autre. Les premiers chrétiens étaient convaincus de la Présence du Christ, c’était leur force ; dans les difficultés quotidiennes, ils se rattachaient à cette certitude.
Donne-nous, Seigneur, cette même assurance, puisque Tu es avec nous toujours !
L’Histoire de l’Eglise commence à rejoindre la grande Histoire de l’Empire Romain : une Eglise dans le temps, dans le monde, au milieu des politiques et des gouvernements.
En cet hiver de l’an 52, Paul est bloqué par la rigueur de la saison ; il ne peut plus naviguer. Il fonde alors à Corinthe une Communauté vigoureuse et remuante. Il reçoit des nouvelles des 2 Communautés fondées précédemment. Il leur dicte deux Lettres pour les renforcer dans leur Foi (Epitre aux Thessaloniciens), 22 ans après la Résurrection de Jésus.
Paul demeura là un an et demi : il dit la Parole de Dieu et le Christ est là, présent dans les Eucharisties, en particulier. On ne peut pas vivre son christianisme tout seul. Le premier réflexe a été tout de suite de se retrouver par petits groupes, autour de l’Evangile et du partage du Pain et du Vin. A Corinthe, il n’y avait pas de lieu de culte chrétien ; les chrétiens se réunissaient dans la maison de l’un d’eux.
Aide-nous, Seigneur, à savoir échanger entre nous, à partir de l’Evangile. Rends-nous actifs et responsables.
Une Communauté est née, Paul part ailleurs, il s’embarque pour la Syrie. Dès qu’il juge qu’on peut se passer de lui, il va fonder ailleurs en laissant la responsabilité à des "Anciens" qu’il nomme à la tête du groupe.

Jean 16, 20-23

Nous sommes toujours au Jeudi soir, la veille de la Mort de Jésus. Les disciples sont désolés, démolis, tandis que les ennemis sont dans la joie d’un triomphe apparent. Jésus parle de Joie, et c’est vrai, cette Joie se répand de disciple à disciple : "Il est Ressuscité !... On L’a vu... Il est Vivant !..."
C’est vrai encore aujourd’hui. Nous arrive-t-il de faire cette expérience du passage d’un moment de souffrance à la Joie, à partir de Jésus ? Quand on est découragé, dépassé par les événements, incapables de trouver une solution humainement, bloqué par son péché, écrasé par une épreuve, une maladie... se mettre,on ne sait pas pourquoi, à prier, faire silence, parler à Jésus, prendre l’Evangile, aller trouver un ami pour parler, aller trouver un prêtre pour faire le point... Et voici que parfois "la tristesse se change en Joie" .
Donne cette Joie, Seigneur, à tous ceux qui sont dans la tristesse, une Joie qui vient après une peine, une Joie conquise.
Et Jésus aborde le problème du Mal : pourquoi y a-t-il la souffrance ?...Pour Lui, les souffrances que nous connaissons ne sont pas des "souffrances d’agonie" (qui aboutissent à la mort), ce sont des "souffrances d’enfantement" (qui aboutissent à la vie) ; c’est une vision
nouvelle des choses,un optimisme invincible ; toute souffrance, dit Jésus, est féconde. Un enfantement est en train de se produire au cœur
de l’Histoire : un homme nouveau est en train de naître ; et Jésus nous redit sa Joie.
Quelle est la qualité de notre Joie ? Qu’est-ce que nous faisons de nos souffrances ?
Jésus va maintenant se mettre à parler à son Père ; les hommes sont dans la prière, mais c’est à Dieu que Jésus dira ses dernières paroles, avant que n’arrivent Judas et sa bande.


Jeudi 21 mai 2020

L’Eglise fête l’Ascension du Seigneur !
Commentaire de la Parole de Dieu par le Père Jean Labro.


« Dieu s’élève parmi les ovations, le Seigneur aux éclats du cor »

Actes 1, 1-11 et Ephésiens 1, 17-23

De Pâques à Pentecôte, la Joie demeure. Le Christ Ressuscité est toujours présent à son Eglise ; Il apparaît à ses disciples... Au Jour de l’Ascension, le cierge pascal est éteint, après l’Evangile, car le Christ cesse d’être visible, même s’Il continue d’être Présent. Ce sont les chrétiens qui deviennent sa "visibilité", l’Eglise, le Corps du Christ... C’est en recevant son Esprit, c’est en nous laissant pénétrer par Lui.

Sans aucune nostalgie, tournée vers le passé... les chrétiens seront d’autres Christ, des hommes pénétrés de l’Esprit de Dieu, des hommes remplis de l’Esprit et des hommes témoins ; des hommes qui sont le Corps du Christ ; L’Eglise est la nouvelle Présence de Jésus sur la terre... depuis son Ascension.
Que pouvons-nous en retirer comme conséquences : 1/ pour notre responsabilité personnelle : car nous sommes l’Eglise, tous et toutes, nous sommes le prolongement du Christ, un accomplissement du Christ ; c’est un rôle très grand, un rôle qui nous dépasse ... 2/ Pour notre attitude envers l’Eglise elle-même ; car l’Eglise nous dépasse de toutes parts et elle est infiniment respectable. Reste avec nous, Seigneur, reste ! Travaille avec nous !
Renouvelle en nous et dans l’Eglise d’aujourd’hui cette conviction que Tu es là, en notre temps, que Tu n’es parti que pour Te faire remplacer par cette Eglise que Tu as fondée et envoyée dans le monde entier.

Matth. 28, 16-20 définitifs

C’est le couronnement de l’Evangile selon St Matthieu : nous pouvons relever 3 pistes :
Une révélation : Jésus est le "Seigneur du ciel et de la terre ", tout l’univers Lui est soumis. C’est l’achèvement de la Création que réalise le mystère pascal.

Une mission : "Allez, enseignez, baptisez" ..."Gardez mes commandements..."
La puissance de Jésus Ressuscité se manifeste dans la mission de l’Eglise qui est l’extension à l’humanité des 3 Personnes divines.

Une promesse : "Je reste avec vous jusqu’à la fin du monde..." Reste avec nous, Seigneur, Travaille avec nous ... Le grand projet de Dieu s’exprime en des mots définitifs : il porte sur toute l’humanité, sur tous les hommes, sur tout l’univers...
Il englobe toute l’Histoire et chaque siècle... il vise à plonger l’humanité dans les relations d’Amour des 3 Personnes divines... il s’exprime concrètement par l’observation fidèle du Commandement de l’Amour.

Ceux qui nous voient vivre, peuvent-ils pressentir ce qu’est l’Amour ?

Jésus confie une mission universelle à ses Apôtres, avant de partir. Et là, c’est à la fois un "départ" et "une Présence qui demeure". Jésus est auprès de Dieu désormais, mais Il travaille avec son Equipe missionnaire : c’est une grande aventure qui commence, quelque chose de plus qu’humain,... pour des gens tout joyeux !


Mercredi 20 mai 2020

« Le ciel et la terre sont remplis de ta gloire ! »
Commentaire de la Parole de Dieu par le Père Jean Labro pour le 6e mercredi du temps pascal.

Actes 17, 15-22 et 18,1

Les frères ont escorté Paul jusqu’à Athènes, Capitale de la Grèce. Si Rome est la capitale administrative de tout l’Empire Romain, Athènes reste la capitale philosophique : les grands courants de pensée se discutent là.
Paul arrive donc à Athènes avec 2 ou 3 chrétiens ; c’est une ville d’un demi million d’habitants, une Cité inhumaine où les deux tiers de la population sont des esclaves et des pauvres ; une ville encore où se mélangent et s’affrontent toutes les races, plusieurs cultures et où s’affichent tous les vices.
Et pourtant, guidé par l’Esprit St, c’est à cette grande Cité que Paul s’attaque en priorité.
Donne-nous, Seigneur, Ton Esprit pour aller dire l’Evangile au cœur du monde !
L’Aréopage, c’est la petite place centrale d’Athènes, l’endroit où se réunissent les philosophes et les étudiants, pour discuter. Paul a circulé dans cette grande ville, découvrant temples, statues de dieux ou déesses... Pour sa prédication, il part de la vie et des préoccupations de ses auditeurs. Il avait vu en particulier une statue " Au Dieu Inconnu" !...
Paul ne renie pas l’effort des hommes pour chercher Dieu ; toutes les religions sont tâtonnantes dans cette recherche. Le Concile Vat II a repris ce thème : "L’Eglise catholique ne rejette rien de ce qui est vrai, de ce qui est saint, dans ces religions. Elle respecte ces manières de vivre, ces règles et ces doctrines, apportant souvent un rayon de la Vérité qui illumine tous les hommes." Et Paul, citant un poète grec rentre dans l’univers culturel de ceux à qui il s’adresse ; il va à l’essentiel : la Résurrection de Jésus. Et il en arrive à dire Jésus dans son
mystère principal ; mais sa prédication sur ce point sera un échec.
Seigneur, aide-nous à regarder avec faveur les coutumes et les goûts différents des nôtres.

Jean 16, 12-15

Nous avons médité sur le rôle de Défenseur que l’Esprit St tient de Jésus. Nous allons découvrir aujourd’hui un autre rôle de l’Esprit, son rôle de pédagogue, celui qui fait comprendre, celui qui fait grandir. La Foi est une progression ; c’est une vie qui se développe ; il y a toujours des choses nouvelles à découvrir en Dieu.
Comme les Apôtres, nous ne sommes qu’au début. Acceptons ce qu’Il nous dit à nous aussi : il y a des quantités de choses que nous ne pouvons pas porter maintenant, mais qu’Il nous révèlera peu à peu, plus tard, si nous sommes fidèles à écouter l’Esprit qui nous parle au coeur, qui nous parle de Jésus. Nous ne pouvons jamais nous considérer comme satisfaits, connaissant tout... Il y a un cheminement dans la Foi, il y a des vérités et des attitudes que nous n’avons pas encore découvertes.
Donne-nous, Seigneur, Ta patience, Ta pédagogie... que nous sachions cheminer au rythme de Ta grâce,au rythme de tes pas, accompagnant nos frères dans leur propre cheminement.
Jésus reconnaît qu’il y a des choses qu’Il n’a pas pu faire comprendre à ses disciples, malgré 3 ans de compagnonnage. Il fallait sa Mort et sa Résurrection pour que sa Gloire éclate.
Aujourd’hui encore, nous sommes un peu courts, tentés de réduire le Message. Seigneur, que Ton Esprit nous conduise à la Vérité "toute entière".
Jésus nous révèle une fois encore la relation d’Amour des Trois Personnes divines ; nos mots humains sont trop faibles, trop courts, pour dire cette qualité inouie de la relation qui unit le Père, le Fils et l’Esprit. Nos relations humaines trouvent là leur source !


Mardi 19 mai 2020

« Je vous enverrai l’Esprit de vérité, dit le Seigneur ; il vous conduira dans la vérité tout entière. »
Commentaire de la Parole de Dieu par le Père Jean Labro pour le 6e mardi du temps pascal.

Actes 16,22-34

Pourquoi y a-t-il tant de bruit, tant de coups et jusqu’à la prison ?... Simplement parce que Paul a exorcisé une pauvre fille, possédée du démon, et qui faisait gagner beaucoup d’argent à ses maîtres par ses dons de divination.
Les coups venaient des juifs, mécontents de voir la nouvelle Foi se répandre. La violence est de tous les temps. On a beau essayé d’empêcher l’Eglise de faire son travail. "Heureux serez-vous si l’on dit toutes sortes de mal contre vous, à cause de Moi" !
Paul et Silas sont heureux, ils chantent. Cette attitude est déjà une prédication de l’Evangile : des gens roués de coups qui chantent, ça ne peut pas ne pas poser de questions ; Dieu est le tout de leur vie .
Là nous pouvons nous demander en quoi la souffrance, si elle est assumée d’une certaine façon, peut devenir une valeur. Ce n’est pas pour rien que Jésus a subi la Croix.
Il y eut un tremblement de terre et le geôlier de service est perturbé, il se croit en faute. Paul le rassure : ils sont tous là. Il le réconforte et lui dit la Bonne Nouvelle : Dieu ne veut pas le mal des hommes, Dieu veut une humanité heureuse !
Nous le voyons, la non-violence est désarmante. Le scénario se termine de façon étrange : le bourreau soigne les victimes des chaînes et il les reçoit à sa table ; c’est la réconciliation.
Comment pouvons-nous nous engager dans cette voie-là ? Avec qui nous réconcilier, aujourd’hui ?
Après une commençante, c’est un policier de l’Empire Romain : la Foi progresse, ainsi que la Joie qui l’accompagne.
Augmente notre Foi, Seigneur. Augmente notre Joie aussi, et que la Croix ne soit pas source de tristesse.

Jean 16, 5-11

Jésus est à quelques heures de sa Passion et de sa Mort, Il le sait , Il l’a dit, Il en parle encore . C’est pour Lui une chose toute simple, comme un retour à la maison : Il sait où Il va ; Quelqu’Un L’attend ; il va retrouver Celui qu’Il aime et dont Il se sait aimé.
C’est l’atmosphère d’un départ, comme lorsqu’on va se séparer, pour longtemps. Tant que Jésus était avec ses disciples, Il était une présence réconfortante ; mais l’annonce de son départ étouffe toute autre réflexion . Plus tard ils arriveront à dominer leur tristesse pour comprendre que ce départ a un sens : le retour de Jésus auprès du Père, le Passage à la Gloire du Père.
Jésus essaie d’expliquer : pendant son temps de présence, parmi les hommes, sur terre, Il a été une présence visible de Dieu ; mais cette présence, si utile pour nous qui sommes des humains, sensibles, était en même temps un écran, une limite ; Jésus était limité à un temps, à un lieu ; Il ne pouvait pas faire tout ce qu’Il désirait faire ; Il en avait conscience : "Il vous est bon que Je m’en aille".
En envoyant l’Esprit, Jésus a conscience de multiplier sa Présence. L’Esprit c’est la présence secrète de Dieu. Mais le "temps de l’Esprit" est aussi le "temps de l’Eglise" et l’Eglise, c’est nous ! nous qui sommes devenus le Corps visible du Christ.
Demain, devant le Grand Conseil, devant le Gouverneur Romain, Jésus va être condamné ; mais la situation va se retourner : c’est le monde qui va être condamné et Jésus qui va être glorifié.

Esprit St, viens convaincre tes disciples que Jésus n’est pas vaincu, mais qu’Il est le Vainqueur du mal, le Bien-aimé du Père.


Lundi 18 mai 2020

« Le Seigneur aime son peuple ! »
Commentaire de la Parole de Dieu par le Père Jean Labro pour le 6e lundi du temps pascal.

Actes 16, 11-15
Il faut sans doute lire, avec beaucoup de prière, ce récit du voyage missionnaire de St Paul. Sous la simplicité tes textes, nous découvrons la 1° pénétration de l’Evangile, en Europe. Si nous sommes chrétiens aujourd’hui, nous qui habitons ce continent, c’est parce que un jour Paul a mis le pied sur cette terre. L’épopée missionnaire fait là un pas décisif : l’Europe a été "terre de mission".
L’aventure de la Foi a commencé à Jérusalem, auprès du Golgotha et d’un tombeau vide ; puis la Foi s’est répandue en Samarie et à Antioche. Voilà 20 ans que Jésus a donné sa vie et qu’Il est Ressuscité. Ce même courant, au cours des siècles, va atteindre tous les pays du monde. Il reste tant à faire !
Envoie, Seigneur, à tous les hommes de nouveaux St Paul. Donne-nous d’être missionnaires à notre tour.
Paul s’installe à Philippes pour dire l’Evangile ; ce sera la 1° communauté chrétienne de ce continent à laquelle il adressera bientôt son Epitre aux Philippiens. Et le récit passe maintenant au "nous", car Paul a rencontré le "cher médecin Luc", le converti d’Antioche et il l’a embarqué dans son aventure missionnaire. Luc sera désormais le compagnon de voyage et le confident direct.
Ils découvrent un groupe de femmes, réunies pour prier ; ce sont des juives, trop peu nombreuses pour avoir une synagogue. Alors, elles se réunissent sous les eucalyptus, au bord d’une rivière, pour prier. C’est là que Paul est venu les rejoindre. Il parle, mais c’est Dieu qui dispose les cœurs à écouter. Lydie, une croyante, une femme de décision, demande, séance tenante, le Baptême ; puis elle offre l’hospitalité aux missionnaires.
Seigneur, donne un même dynamisme à tous les chrétiens. Fais-nous porter le souci de tous les hommes ou femmes qui attendent la Bonne Nouvelle.

Jean 15, 26- 16, 4

Nous poursuivons la lecture du "Discours après la Cène" ; Jésus a parlé surtout d’amour, jusqu’ici. Mais le ton va changer. Dans une 2° partie, Il va beaucoup parler de "haine" : Il veut prévenir ses Amis de l’atmosphère de combat qu’ils connaîtront face au rejet du monde.
"Il viendra le "Défenseur"... il y a donc une tonalité de lutte et de haine. Dieu viendra prendre la défense des siens.
Le péché, l’épreuve, le Malin... triple visage de ce qui s’attaque à nous pour nous détruire et nous aliéner.
Jésus le sait bien, Lui qui a si souvent sauvé tant de gens. Il nous envoie un autre "Défenseur", l’Esprit St.
Il nous arrive peut-être d’oublier cet aspect dramatique de la vie chrétienne et nous risquons de ne pas rester en alerte, vigilants, prêts au combat contre toute forme de mal.
Jésus donne ici un autre titre à l’Esprit, "l’Esprit de Vérité"... C’est la Vérité qui libère, c’est la Vérité qui est la seule force capable de contrecarrer le mal. Devenir de plus en plus des "affamés "de Vérité pour être de plus en plus des "témoins" de la Vérité. Il emploie le mot de "martyr" que nous traduisons aujourd’hui par le mot "témoin"
Jésus prévoyait l’extrême difficulté d’être chrétien. Aujourd’hui encore, le développement de l’Eglise se heurte à de mêmes oppositions, à des tentatives d’étouffement.
Si nous sommes si peu des chrétiens authentiques, c’est peut-être que nous avons laissé s’affadir la nouveauté de l’Evangile.
La condition pour être témoins : c’est "être avec Jésus"..." C’est connaître Jésus et Dieu son Père". Nous savons que nous avons un Défenseur ; l’Esprit est là avec nous.
Seigneur, est-ce que nous avons partie liée avec Toi ? Es-ce bien Toi que nous défendons, ou nos idées, nos options ?
Donne-nous, Seigneur, de n’avoir jamais peur.


Samedi 16 mai 2020

« Acclamez le Seigneur, terre entière ! » Commentaire de la Parole de Dieu par le Père Jean Labro pour le 5e samedi du temps pascal.

Actes 16, 1-10

C’est le 2° voyage missionnaire de St Paul. Il commence par repasser dans ses Communautés. Mais nous allons découvrir la largeur d’esprit de Paul et tout son sens missionnaire. Il s’est fait juif avec les juifs et grec avec les grecs pour les gagner tous au Christ : c’est le mouvement même de l’Incarnation, Dieu s’est fait homme avec les hommes.
Il faut recevoir avec beaucoup de Foi ces noms de "provinces" de l’Empire Romain. C’est presque toute la Turquie actuelle qui fut alors parcourue par Paul et Timothée ; mais ils ne font pas toujours ce qu’ils voudraient ; on leur ferme la porte en Bithynie... ils mettent cela sur le compte de l’Esprit, et ils se soumettent à cette impossibilité d’évangéliser sur ces routes.
Paul a une vision, la nuit : Dieu le pousse à aller plus loin que la Turquie (en Asie), et à aborder dans un nouveau continent, la Grèce (donc en Europe). C’est un homme qui appelle : "Viens à notre secours !"
Le paganisme est la pire des misères ; l’homme aspire à être délivré, dans tout une part profonde de lui-même. C’est l’appel d’un frère qui demande qu’on lui présente la Bonne Nouvelle.
Les pierres d’attentes de l’Evangile sont nombreuses : valeurs humaines, rectitude de la conscience, sens du devoir, pauvreté, combat pour la Justice, compétence professionnelle, dévouement au service des autres, etc ...
Sommes-nous attentifs aux appels que nous percevons en ce sens, autour de nous ?
Cet homme qui appelle, c’est Dieu qui appelle ; telle est l’origine de la mission.
Pardon, Seigneur, de refuser si souvent l’appel de nos frères et Ton appel qui y est contenu !

Jean 15, 18-21

Nous sommes bien avertis : nous n’avons pas à nous étonner si nous sommes rejetés ! Le comportement du chrétien dans le monde, devrait être un comportement original qui ne prend tout son sens que dans la Foi. Rien d’étonnant alors que beaucoup d’hommes rejettent les chrétiens : la Foi, la chasteté, le pardon des injures, l’amour des ennemis... c’est une faiblesse ! La prière, l’amour de Dieu, c’est une attitude inefficace et démodée.
Au fond, le Seigneur nous dit que le vrai chrétien doit "être persécuté", "critiqué", moqué, c’est le signe qu’il va à contre-courant du mal. Sommes-nous si différents du monde ?
La persécution est un moyen d’union au Christ : être moqué pour notre Foi, pour notre morale chrétienne, c’est partager le sort même de Jésus.
Pardonne-nous, Seigneur, de trop ressembler au monde pécheur !
N’oublions pas que Jésus parle de persécution au cours de la dernière nuit passée sur la terre, auprès de ses Amis. St Jean pense au monde pécheur, au monde qui refuse Dieu. Le Procès de Jésus n’est pas achevé. Pourquoi nous étonner des difficultés de l’Eglise ?
"Le serviteur n’est pas au-dessus de son Maître" ; c’est prévu, c’est annoncé. Pourquoi nous étonner des échecs, des mauvais traitements ?
C’est par la Croix (un échec apparent) que Jésus a sauvé le monde.


Vendredi 15 mai 2020

« Je vous appelle mes amis, dit le Seigneur »
Commentaire de la Parole de Dieu par le Père Jean Labro pour le 5e vendredi du temps pascal.

Actes 15, 22-31

Après les discussions vives et les prises de position violentes, Pierre qui est le garant de la Foi de ses frères, fait un discours, comme un décret de Concile : l’Eglise est pour le monde ; la porte de l’Eglise est grande ouverte aux païens.
La discussion Conciliaire continue, car si le problème est tranché, il faut maintenant "vivre ensemble". Il fallait rallier tout le monde à la décision prise. A l’Unanimité, le 1° Concile a décidé de ne pas imposer de "surcharge" aux païens (ex. la circoncision)
"L’Esprit Saint et nous-mêmes avons décidé que ..." La décision est grave, c’est une nouveauté capitale.
Donne-nous, Seigneur, l’amour de l’Eglise et la confiance en ses décisions !
Voici les quelques exigences concrètes qu’on propose à tous (anciens païens et anciens juifs) : abandonner totalement les idoles, se priver de certaines viandes, retrouver une sexualité normale dans le cadre du couple... La conversion au Christ demandait un vrai changement du cœur, des comportements nouveaux, une vie nouvelle.
Seigneur, change nos cœurs ; convertis-nous ! nous sommes si souvent tentés de vivre en païens !
Après le Concile, Paul est reparti vers ses Communautés. Il veille à faire appliquer les décisions prises : "Obéir"... "Observer les décisions"... ce ne sont pas des mots très à la mode aujourd’hui, surtout que dans les décisions il y a forcément des points difficiles à accepter. Toute obéissance à une décision collective prend l’apparence de points de vue personnels quelque peu sacrifiés. En famille, dans une équipe de travail, dans l’Eglise, cela reste toujours vrai.
Seigneur, aide-nous à vivre ces "diversités" et ces "efforts vers l’Unité".
Ouvre nos cœurs à tes projets.

Jean 15, 12-17

Dans les versets qui précèdent, Jésus a donné le "Commandement de l’Amour" : Dieu aime tous êtres ; Il aime les pécheurs et ne leur est pas absent. Il nous faut garder son Commandement (c’est notre responsabilité). La joie de Jésus est d’être aimé et d’aimer. Dieu est source de sa Joie.
Jésus vient de nous dire qu’il faut garder fidèlement ses commandements pour demeurer dans son Amour. Et Il nous explique ce qui Lui tient le plus au cœur : Aimer, aimer aimer !...
Prenons le temps de regarder notre vie concrète d’aujourd’hui sous cet éclairage : est-ce que nous accomplissons ce Commandement ? Comment se traduit pour nous cet amour que nous avons à donner ? Quelles formes prend-il ? Quelles sont les attentes autour de nous ? De qui sommes-nous responsables ?...
Seigneur, où nous entraînes-Tu ? Jusqu’où Tu nous demandes d’aimer ?
Il nous demande d’aimer "comme Lui nous a aimés" et jusqu’à "donner notre vie" selon son modèle ; Il n’a rien gardé pour Lui ; la mesure de l’Amour, c’est la Croix.
Nous sommes vraiment ses amis, si nous vivons ce Commandement de l’Amour ; nous ne sommes pas des esclaves, mais des Amis de Jésus. Il nous a dit tout ce qu’Il savait de Dieu ; nous avons encore tant à découvrir de Dieu.
Heureusement, en un certain sens, car tout en se proposant comme notre Ami, Jésus n’en reste pas moins notre Maître. C’est Lui qui garde toute initiative et c’est de Lui que nous recevons tout ce qui est bon pour nous. Merci, Seigneur !


Jeudi 14 mai 2020

« Seigneur Jésus, Roi des apôtres, louange à toi ! »
Commentaire de la Parole de Dieu par le Père Jean Labro pour le 5e jeudi du temps pascal ; l’Eglise fête St Matthias

Actes 1, 15-26

Matthias est l’homme de choix pour occuper la place, laissée vacante, par Judas. Il a été l’un de ceux qui furent les Amis de Jésus. Le récit de son élection nous est bien connue.
Nous lui devons en tous cas un document exceptionnel, c’est l’homélie de Pierre, le chef du Groupe des Apôtres ; ce discours est de la plus haute importance : il nous montre d’abord que les Apôtres étaient conscients d’appartenir à un groupe à part, le Collège des Douze explicitement établi par Jésus pour continuer sa mission. Matthias est le seul dont l’ordination comporte une homélie papale.
L’un des Douze ayant failli, il fallait le remplacer, car le nombre était sacré ; de plus, pour être choisi comme Apôtre, il fallait avoir suivi Jésus depuis son Baptême et jusqu’à l’Ascension, afin de devenir témoin de sa Résurrection.
Après avoir vécu avec le Christ, avoir entendu son enseignement, avoir partagé son intimité, puis avoir mangé et bu, avec Lui, après sa Résurrection d’entre les morts . C’est là l’expérience irremplaçable qui permettrait aux Apôtres de parler avec assurance et leur donnerait la force de sceller leur témoignage de leur sang.
C’est le Seigneur qui a choisi Matthias, comme les autres Apôtres ; Il l’a fait par l’intermédiaire de son Eglise, assemblée en prière, autour de Pierre. Là on termine comme dans une comptine... où le sort désigne. Il fallait choisir entre Joseph Barsabas et Matthias ; le sort tomba sur Matthias.
Etre appelé, c’est être choisi par Dieu : Il a choisi des Apôtres pour porter sa Parole. Matthias est la personne "rapportée" qui occupe la place de Judas ; le fait que le sort l’ait désigné plutôt que Barsabas est une gloire modeste ; mais pour le Collège des Douze, ce "rapporté" on le nomme "l’Associé". Matthias l’associé entre dans le service du Seigneur qui connaît le cœur de tous les hommes.
Comme Matthias, le Seigneur nous a choisis et nous confie d’annoncer la Bonne Nouvelle : le commandement de l’Amour, en particulier. Avons-nous assez pensé qu’un regard lucide et amical pouvait permettre à tel ou tel de rejoindre une équipe, une communauté ou simplement un groupe ? Nous voilà "Associés", nous aussi.

Jean 15, 9-17

L’Apôtre Matthias s’est donné à cette mission de "demeurer dans l’Amour". Ici, nous le sentons bien, le verbe "demeurer" (en apparence quelque peu statique) devient dynamique de par la force même de Dieu qui est Amour. Un lien d’Amour unit le Père, le Christ et ses disciples ; ce lien s’exprime par le commandement du Maître, source de Joie parfaite. Ce commandement va jusqu’au don de sa propre vie pour ceux qu’on aime.
Le témoignage apostolique n’est pas une biographie de Jésus, c’est le témoignage d’un amour qui a rencontré un Amour, dans la communion fraternelle. On saisit mieux, à la lumière de cette page d’Evangile, la 1° Lecture : Pourquoi les Apôtres récusent-ils leur situation à Onze ? Ne pouvaient-ils pas rester "Onze" ? Il semble bien que Dieu et les Apôtres se fixèrent un tout autre objectif que de colmater le "trou" laissé par la mort de Judas. A travers ce chiffre de Douze devait se vivre une plénitude d’amour et de communion.
Nos 2 lectures nous invitent à percevoir que l’Eglise ne peut être apostolique que si elle est "communion", et de même, qu’elle ne peut être communion sans cette source apostolique. Car c’est là que le Christ demande à son Eglise de porter du fruit, une double mission : annoncer la Parole et porter du fruit.
Même dans des conditions difficiles, savons-nous accueillir et savons-nous être accueillis avec simplicité ?


Mercredi 13 mai 2020

« Moi je suis la vigne et vous les sarments, dit le Seigneur »
Commentaire de la Parole de Dieu par le Père Jean Labro pour le 5e mercredi du temps pascal

Actes 15, 1-6

Nous voici rendus au "1° Concile de Jérusalem" ! Il faut faire une très grande attention à la fois au contexte historique et à la Question débattue au Concile.
A Antioche, des gens venus de Jérusalem enseignaient aux frères, selon la Loi de Moïse, l’usage de la circoncision pour être sauvé !
Après bien des agitations et des discussions vives, engagées entre eux par Paul et Barnabé, il fut décidé que Paul et Barnabé et quelques-uns des leurs monteraient à Jérusalem, auprès des Apôtres et des Anciens pour traiter de ce litige.
La Question posée à l’Eglise est grave : quand on baptise un païen, faut-il d’abord qu’il devienne juif et qu’il se fasse circoncire ? Certains tenaient à rester fidèles à la Loi de Moïse ; mais ils auraient voulu aussi imposer "l’usage de Moïse" à tous les convertis, venus du paganisme.
La Question était très grave : maintenir les obligations de la Loi de Moïse, c’était décourager les païens et c’était surtout laisser penser que la Foi en Jésus-Christ ne suffisait pas et qu’il fallait aussi la pratique de la Loi. Ils avaient une manière différente d’apprécier le bien
et le mal dans leur conscience - des coutumes alimentaires très différentes - des schémas doctrinaux très opposés - des habitudes même de prière absolument opposées...
Litige, conflit, discissions vives... entre 2 groupes, 2 mentalités. Entre ces 2 groupes de chrétiens rien de commun, à part la Foi au même Christ.
Comment faire vivre en frères des gens si opposés ? N’y avait-il pas le risque de faire 2 églises ?
De ville en ville, de communauté en communauté, les missionnaires sont bien accueillis et écoutés ; et les chrétiens se félicitaient de l’ouverture de leur Eglise aux païens.
Paul et Barnabé rapportent tout cela aux Apôtres, à Jérusalem et nous avons le "1° Concile" !
Dieu travaille toujours avec son Eglise qui cherche !

Jean 15, 1-8

L’image de la Vigne était traditionnelle dans la Bible, pour traduire l’Amour de Dieu pour son Peuple. La "Vigne", c’était le "Peuple de Dieu" ; le Père est "le Vigneron" : Il est à l’œuvre dans le Peuple de Dieu aujourd’hui, l’Eglise. Il soigne sa Vigne.
La comparaison est très réaliste et très parlante : on taille la vigne l’hiver, le bois mort est jeté au feu, on émonde au printemps une partie du bois pour concentrer la sève et faire produire les grappes.
L’image du travail de Dieu dans son Eglise est saisissante : Il taille, Il émonde, Il nettoie, Il purifie ... cela fait souffrir parfois, mais c’est toujours pour que la récolte soit plus belle.
Le verbe "demeurer"va être prononcé ici 8 fois. L’image : nous sommes unis à Jésus comme les sarments à la vigne ; l’idée : nous demeurons en Lui , nous sommes vitalement unis à Lui : une seule sève circule, une même Vie s’écoule.
Le sarment ne peut vivre que lié, greffé à la vigne ; sans ce lien, il est mort. "La Vigne de Vie" est parallèle au" Pain de Vie". Dieu nous communique à tous sa Vie. Et Jésus se voit comme la Vigne toute entière... le "tout" dont nous faisons partie : "Je suis la Vigne... Vous, les sarments" !
Tout cela fait porter du fruit ; beaucoup, davantage ... des mots qui conviennent bien à Dieu. Quels sont les fruits que nous sommes prêts à donner ? Sont-ils suffisants ? Sont-ils abondants ?
Dieu est Infini, jamais Fini. On n’a jamais fini d’aimer !


Mardi 12 mai 2020

"Je vous laisse la paix, je vous donne ma paix, dit le Seigneur."
Commentaire de la Parole de Dieu par le Père Jean Labro
pour le 5e mardi du temps pascal

Actes 14,19-28

Nous allons méditer aujourd’hui, sur la conclusion du 1° voyage missionnaire de St Paul. Paul et Barnabé font en sens inverse, l’itinéraire qu’ils viennent de parcourir et ce, pour solidifier les communautés mises en place.
Ce 1° voyage a duré 3 ans. Il y a seulement 15 ans que Jésus est Mort et Ressuscité. Et déjà une première expérience d’acclimatation de l’évangile en terre païenne a eu lieu. L’Evangile a déjà pénétré plusieurs provinces de l’Empire Romain.
Des centaines de kilomètres, à pied, à dos d’âne, en bateau... La Foi, c’est vrai, doit s’enraciner dans un terroir, dans des communautés humaines, dans des cultures. La Foi n’est pas un trésor qu’on recevrait un jour et qui resterait tel quel ; c’est une vie qui s’affermit ou s’affaiblit, qui peut croître et grandir ou mourir. Paul en est conscient ; c’est pourquoi il revient vers les nouveaux convertis pour les affermir dans leur Foi.
Paul souligne ici un thème essentiel : l’affliction ; la Foi ne supprime pas l’épreuve. Le chrétien continue à souffrir, mais sa souffrance a un sens ; nous savons qu’elle est un passage, un moment douloureux qui conduit au Royaume, c’est-à-dire au Bonheur total, près de Dieu. Paul ose dire çà à des nouveaux convertis.
Là, Paul et Barnabé ne se contentent pas d’annoncer l’Evangile ; dans un second temps ils reviennent et fondent des communautés structurées, avec des chefs de communauté, nommés par eux, des "anciens" ou "presbytres". On ne peut pas vivre sa Foi tout seul ! Il faut être en église, avec d’autres.
Est-ce que nous vivons notre Foi avec d’autres ? Quelle est notre participation à la vie de notre Communauté ?

Jean 14n 27-31

Nous sommes au Jeudi St, la veille de la Mort de Jésus. Jésus parle de sa "Paix" et Il veut la faire partager à ses amis qui, eux, sont troublés, perturbés, en particulier par l’annonce de la trahison de Judas et du reniement de Pierre ; c’est ce qui vient d’être mis au grand jour.
Jésus était un homme paisible, un homme de Paix, cela se traduisait sur son visage, dans son comportement, dans sa manière de parler.
Seigneur, donne-nous Ta Paix et donne la au monde !
Cette Paix n’est pas semblable à celle qui vient des hommes. L’Evangile n’apporte pas une méthode concrète pour réaliser la paix des hommes, il n’est pas une recette. Pour Jésus, cette Paix vient de plus loin.
Le climat, ce soir là, est au trouble, à la peur ; un complot se trame en ce moment ; mais c’est vrai en tout temps : le croyant risque constamment d’être troublé. Jésus essaie de remonter le moral de ses amis, avec des paroles de réconfort : "Je m’en vais"... et "Je viens"
Il annonce directement sa Mort et sa Résurrection.
Gentillesse, amitié, Jésus sympathise, Il souffre avec ses amis ; comme Il voudrait les aider !
La Paix de Jésus, c’est une Paix conquise de haute lutte ; ce n’est pas une paix bonnasse, de tranquillité, d’absence de combat...Il éprouve d’avoir Quelqu’un "contre Lui, le Prince de ce monde.
Cette Paix de Dieu, il faut aller la chercher au fond de soi, en plein milieu des tempêtes et des combats.
Seigneur, fais-nous partager Ta Paix intérieure !
Nous le savons : Aimer et se laisser aimer ; là est le secret du Bonheur !


Lundi 11 mai 2020

« L’Esprit Saint que le Père enverra en mon nom, lui, vous enseignera tout  ».
5e lundi du temps pascal - commentaire de la Parole de Dieu par le Père Jean Labro

Actes 14, 5-18

A Iconium, voici que Paul et Barnabé rencontrent de sérieuses difficultés. Ils doivent même s’exiler dans d’autres villes. Mais l’épreuve se transforme en occasion d’avancer plus loin, de répandre la Bonne Nouvelle à d’autres personnes, dans d’autres villes.
La passion de l’évangélisation continue de faire des merveilles.
Paul avait pourtant - comme Pierre, comme Jésus - fait un miracle pour un impotent de naissance. C’est la même parole : "Lève-toi", c’est le même geste. Et ici c’est un bienfait accordé à un païen.
Seigneur, élargis nos cœurs, pour reconnaître les merveilles que Tu continues de réaliser.
Paul et Barnabé sont obligés de se défendre ; ils sont comme tout le monde, ils partagent la condition humaine, sans aucun sentiment de supériorité ; c’est ainsi que commence l’apostolat.
Seigneur, aide-nous à regarder notre vie ordinaire de tous les jours.
Ce sont des hommes, mais des hommes tournés vers Dieu. Sommes-nous tournés vers Lui, ou vers des idoles ? Les meilleures choses peuvent devenir des idoles : l’amour, le travail, le métier, le loisir, le repos, la beauté, le confort, les idées, des options ...
Mais une idole est vaine vide, décevante à la longue... et alors, on ne peut être que déçu, un jour.
Seigneur, aide-nous à ne pas donner à certaines choses plus d’importance qu’elles n’en ont. Aide-nous à savoir nous appuyer sur Toi seul, pour l’essentiel.
Quand on a vraiment relativisé les choses terrestres au profit de l’appui unique sur le seul qui ne peut décevoir, alors, on trouve toutes ces "choses", comme un don de Dieu : pluie, saisons, rassasiement, Joie...

Jean 14, 21-26

Toute cette semaine, nous allons méditer le "Discours de Jésus après la Cène". Ces mots de Jésus (dans le récit de l’évangile de St Jean) suivent immédiatement l’annonce du reniement de Pierre. Un trouble profond s’empare de ces hommes ; ils craignent le pire. Il est vrai que le lendemain, Jésus va être torturé. Jésus éprouve un même trouble, mais Il trouve les mots pour réconforter ses amis.
Aimer Jésus ! Jésus voudrait qu’on L’aime ; Il indique le signe du véritable amour : c’est la soumission à Celui qu’on aime. Quand on aime quelqu’un, on devient capable librement d’abandonner son point de vue personnel pour se conformer au maximum à sa volonté et à ses désirs. Celui qui aime se transforme en celui qu’il aime. Et nous retrouvons le cascade d’amitié : Moi...Jésus...le Père. Tout le contraire d’un Dieu lointain et redoutable ; nous avons un Dieu proche et amoureux.
Et voilà la seule manifestation que Dieu fait ; Il vient habiter au cœur de ceux qui croient en Lui. Il se manifeste au cœur de ceux qui L’aiment. Jésus parle d’Amour ; Il se manifeste à ceux qui écoutent sa Parole, qui acceptent de L’aimer. Il ne force aucune porte ; Il ne vient habiter que chez ceux qui, par amour, Lui ouvrent la porte.
Seigneur, c’est la qualité de notre amour pour Toi qui devrait Te révéler, Te manifester à tous ceux qui ne Te connaissent pas.
La demeure de Dieu, ce n’est pas surtout un temple de pierre, mais c’est nous, si nous sommes fidèles à la Parole de Jésus : l’oraison, la prière, le silence... C’est écouter ce Dieu présent en nous et Lui répondre. On n’a pas besoin de Le chercher loin… Il est là pour nous, avec nous !
Jésus s’en va, Il part, Il sait ce que sera demain pour Lui, Vendredi de la Passion ; mais Il annonce une autre présence : l’Esprit !


Samedi 9 mai 2020
"Si vous demeurez dans ma parole, vous êtes vraiment mes disciples"
Commentaire de la Parole de Dieu pour le 4e samedi du temps pascal, par le Père Jean Labro

Actes 13, 44-52

Huit jours plus tard, la Bonne Nouvelle a fait le tour de la ville, et tout le monde, curieux d’en savoir plus, se rassemble autour de Paul.
Nous sommes à un tournant décisif dans l’Histoire de l’Eglise ; les Apôtres, après avoir prêché aux juifs dans la synagogue, se voient obligés de se tourner davantage vers les païens où ils trouvent un auditoire plus réceptif.
Le peuple juif de l’Ancien Testament avait été choisi le premier, c’est vrai ; mais il ne saurait monopoliser le salut de Dieu ; son élection
devait s’étendre à tous les peuples. Le Dieu de toute la terre aime tous les hommes et veut les sauver tous.
Et cela vaut pour nous aujourd’hui : si nous avons la chance d’avoir reçu la Foi, ce n’est pas un privilège à garder jalousement pour
nous, c’est une responsabilité !
Quelle est notre attitude face à l’effort de l’Eglise pour nous adresser de plus en plus aux gens de notre "périphérie" ? Comment jugeons-nous les efforts missionnaires qui veulent atteindre des groupes, des milieux que nous disons "loin de l’Evangile" ?
Paul et Barnabé sont chassés d’Antioche par ceux qui n’acceptent pas cette ouverture aux païens.
Pardon, Seigneur, pour nos cœurs fermés ! Pardon pour les obstacles que nous mettons à l’Evangile ! Aie pitié de nous chaque fois que nous faisons écran.
Les disciples font ce que Jésus leur Maître a dit ; ils n’emportent rien de la poussière d’Antioche, collée à leurs sandales. Persécutés, chassés, ils sont remplis de Joie et de l’Esprit Saint.
Le St Esprit se sert de tout pour ses projets, y compris de ce qui apparaît contraire. Aucun échec ne l’arrête.
La Joie et l’Esprit de Dieu vont bien ensemble.

Jean 14, 7-14

En Jésus, on ne connaît jamais tout, on n’a jamais fini de découvrir ; et quand on connaît Jésus, on découvre son identité avec le Père.
En Le voyant, on voit Dieu, pour ainsi dire. En L’écoutant, c’est Dieu qu’on entend. En Le suivant, on rejoint Dieu. Une unité très forte que Philippe a du mal à contempler.
Jésus "un homme rempli de Dieu", ce Jésus de Nazareth, un homme en chair et en os, bien réel, un homme qui se tenait debout avec ses amis... et cet homme, au même moment, était en communion avec Dieu, Il s’identifiait à Dieu, Il ne faisait qu’un avec Lui.
Avec ça, c’était un homme équilibré, humble, un homme sans ambition ni orgueil, un homme qui se mettait à genoux pour laver les pieds de ses amis. Il a posé des actes qui font penser que tout cela était vrai. En particulier, Il est Ressuscité.
L’Incarnation, la Prédication, les œuvres qu’Il a faites, la Rédemption, la fondation de l’Eglise... Il nous dit que nous avons à faire cela, à notre tour aujourd’hui.
La mission, c’est Ton œuvre, Seigneur, ... et Tu nous la confies.
Et les œuvres qui se font par nos mains viennent non pas de nous, mais du Père.
Elles sont méritées par le Fils qui a offert sa vie et elles sont le fruit de la prière et de la grâce.


Vendredi 8 mai 2020
"Je suis le Chemin, la Vérité et la Vie, dit le Seigneur"
Commentaire de la Parole de Dieu pour le 4e vendredi du temps pascal, par le Père Jean Labro

Actes 13,26-39

Nous faisons la lecture de l’homélie faite par Paul, dans la synagogue d’Antioche de Pisidie. Au début de son ministère, il s’adressait aux juifs et aux "craignants Dieu". Plus tard, en raison de refus ou même de persécutions, il sera obligé d’abandonner sa tactique pour s’adresser en direct et en priorité aux païens.
Nous sommes interpellés quant à nos responsabilités de chrétiens pratiquants : nous sommes, de fait, les représentants de l’Eglise, nous nous réunissons et nous entendons la Parole de Dieu ; c’est donc à nous qu’on demande des comptes : vous qui lisez la Parole de
Dieu, qu’avez-vous à nous dire ? Qu’est-ce que çà change dans votre vie ? Quel sens cela change à vos engagements ?...
C’est bien la responsabilité d’une "écoute" véritable de la Parole de Dieu ; il ne suffit pas d’entendre, de lire des textes, d’avoir "assisté" à la messe ! On peut "pratiquer"...et méconnaître Jésus. L’essentiel c’est de connaître Jésus et de se laisser connaître par Lui.
Puis nous trouvons une sorte de Credo résumé, une suite de faits historiques : çà s’est passé à telle époque, dans telle ville,... et ça continue aujourd’hui ici.
Aide-nous, Seigneur, à être fidèles, à être témoins, à être un de ces maillons de la transmission de la Foi.
Jésus est l’achèvement de la Bible, l’achèvement du projet de Dieu que lisaient les fidèles, chaque sabbat. Il est l’homme parfait selon
Dieu, l’Homme-Dieu, l’homme qui ressuscite, le Ressuscité. C’est la Bonne Nouvelle !
Que ferons-nous aujourd’hui pour vivre cette Bonne Nouvelle ? Comment la Résurrection retentit-elle dans notre vie ? Avons-nous l’air de quelqu’un qui a une Bonne Nouvelle à dire ? Transforme-nous, Seigneur, en joyeux messagers !

Jean 14, 1-6

Nous sommes au Jeudi Saint, les Apôtres sont troublés, l’atmosphère de ce dernier soir est tragique. Nous notons toute l’humanité, toute l’amitié de Jésus, dans ces mots de consolation ; nous n’avons pas un Dieu indifférent et froid, mais un Dieu qui se laisse blesser par nos souffrances, nos soucis, nos questions.
La Paix profonde qui surpasse tout trouble vient de la Foi ; Jésus demande un acte de Foi en sa personne. un appel à la Foi sans réserve qui apporte la Paix.
Seigneur, donne-nous cette Foi, cette Paix là !
Jésus "rentre à la Maison, le premier" ; il va revoir son Père. C’est ainsi qu’Il envisage sa mort prochaine ; c’est la joie d’un retour à la maison pour y retrouver Quelqu’Un qu’on aime et dont se sait aimé. Mais Il fait une grande promesse : Il nous prépare à chacun une place. Merci, Seigneur !
Sa promesse est d’une simplicité toute naïve : Il reviendra nous prendre avec Lui, nous ne serons pas séparés de Lui.
Jésus nous fait partager sa vie divine : être avec Dieu, être là où est Jésus, tel est le but de notre vie . Il nous ouvre la route, Il marche
devant, sans Lui nous resterions enfermés dans nos limites. Mais voici qu’une Espérance s’ouvre : il y a un chemin qui conduit quelque
part où l’Amour existe .
L’Histoire a un sens, notre vie a un sens, tout homme est destiné à vivre près du Père.


Jeudi 7 mai 2020

"Un serviteur n’est pas plus grand que son maître".
Commentaire de la Parole de Dieu pour le 4e jeudi du temps pascal
par le Père Jean Labro

Actes 13, 13-25

La mission de Paul et Barnabé va remplir à présent les Actes des Apôtres, tant les récits vont être jalonnés de noms de provinces, de villes que nous pouvons situer sur une carte.
A Antioche de Pisidie, les ruines de la synagogue (du temps de Paul) existent toujours. Chaque samedi, la Communauté juive s’y retrouvait : des psaumes, la Loi et un commentaire. C’est ce que Jésus a connu et qui le retenait chaque samedi ; c’est ce que continue à faire Paul.
L’Ancien Testament n’est pas annulé, mais achevé, dans la Nouvelle Alliance en Jésus-Christ. Paul reprend toute l’Histoire d’Israël ; car c’est dans cette histoire humaine que Dieu est intervenu. Il sait que Dieu est présent, qu’Il s’intéresse à l’humain pour le faire grandir, pour faire la promotion de tout un groupe.
Aujourd’hui comme hier, l’Eglise ne cesse de nous le rappeler avec insistance.
Puis Paul passe, spontanément, de l’Ancien Testament au Nouveau ; il ne suffit pas de se rapporter au passé, ni de répéter les livres de l’Ecriture. Il faut découvrir la mystère actuel du Christ qui nous sauve aujourd’hui.
Dans la fidélité au passé, il nous faut proclamer l’actualité de l’action salvatrice de Jésus.
Aujourd’hui, en ce moment même, Jésus sauve ! Essayons de voir cette action du Christ dans les événements de ce jour.

Jean 13, 16-20

Nous entrons dans les derniers entretiens de Jésus avec ses disciples, dans le cadre même de sa Passion. Ce sont les dernières confidences que Quelqu’Un qui sait qu’Il s’en va et où Il va.
Jésus est revenu souvent sur le thème du "service" !
Peut-être serait-il bon de faire, de temps en temps, une "Révision de Vie" sur le sujet : Comment notre vie est-elle un Service ? Comment sommes-nous Serviteurs ? De qui sommes-nous les serviteurs ? Jusqu’où va ce service ? en quels domaines ?...
Les ministères dans l’Eglise sont des Services. St Jean nous invite, tous et chacun, à faire notre bonheur en invitant Jésus-Christ : être en état de service vaut mieux que mille discussions sur le service ; il faut s’y mettre !
Déjà Jésus songe à Judas qui va quitter le groupe des Douze ; Il songe aussi à tous ceux qui refuseront de Le suivre sur le chemin du service. Il veut prévenir ses Amis contre le scandale de cet abandon.
Ce que Jésus attend de ses Apôtres, ce n’est pas un attachement infantile ou moutonnier ; il ne suffit pas de faire comme tout le monde.
Le "Je Suis" qui termine sa phrase est la définition même de Dieu, le Roc solide, Celui qui existe ! Et Il nous laisse une cascade de méditations : recevoir un envoyé de Jésus, c’est recevoir Jésus Lui-même et c’est recevoir Dieu. Jésus a choisi de ne plus être atteint en direct, mais seulement par la médiation de frères ou de ministres. Quand Pierre baptise, c’est Jésus qui baptise !


Mercredi 6 mai 2020

"Je suis la lumière du monde, dit le Seigneur". Commentaire de la Parole de Dieu pour le 4e mercredi du temps pascal
par le Père Jean Labro

Actes 12,24-13,5

Dès le début, les Communautés de chrétiens sont structurées : il y a des rôles différents, selon les compétences humaines particulières ou les vocations diversifiées, dues à l’Esprit St. :
Les prophètes étaient des chrétiens, spécialement capables de discerner la volonté de Dieu dans les événements concrets de la vie humaine et de l’Histoire...
Les docteurs étaient des chrétiens, spécialement capables de discerner la volonté de Dieu dans les Ecritures, tant de l’Ancien Testament que du Nouveau qui s’élaborait...
Nous pouvons imaginer ces hommes et ces femmes, réunis dans la maison de l’un d’eux, à Antioche ; là, il célèbrent le culte du Seigneur ; leur réunion comportait deux parties : d’abord une liturgie de la Parole de Dieu - puis une liturgie de l’Eucharistie. C’était déjà le plan de nos messes actuelles. Mais ils y ajoutaient souvent le jeûne, un geste de privation libre de nourriture.
On dirait qu’il n’y a qu’un acteur qui anime les chrétiens et les Apôtres ; un jour, l’Esprit St leur dit : "Mettez-moi à part Barnabé et Paul en vue de l’œuvre à laquelle je les ai appelés".
Ce groupe a conscience de posséder en son sein le Seigneur Vivant, Ressuscité, qui anime sa Communauté l’Eglise, par la puissance de l’Esprit. Ce sont pourtant des hommes et des femmes semblables à tous les autres, mais porteurs de Dieu, à l’écoute de Dieu et animés par Lui.
C’est le début de la Grande Mission de St Paul d’où sortira l’évangélisation de tout le Bassin Méditerranéen. C’est l’Esprit qui est à l’origine de tout effort missionnaire. C’est l’Eglise qui envoie en mission ; la Communauté porte la responsabilité de ceux qu’elle envoie : elle prie pour eux et leur donne un signe (le sacrement de l’ordination).
Le Concile a répété que tout chrétien d’aujourd’hui doit être missionnaire. Aide-nous, Seigneur, à partir des événements et à l’aide de Ta Parole, à voir comment nous sommes envoyés, nous aussi, aujourd’hui, pour annoncer la Bonne Nouvelle aux temps nouveaux, toujours sous l’impulsion nouvelle de Ton Esprit St.

Jean 12, 44-50

Ce passage de l’évangile suit la "résurrection" de Lazare. C’est un recueil de paroles très particulières de Jésus ; elles sont regroupées ici pour conclure la première partie de l’Evangile de St Jean.
"Celui qui croit en Moi, ce n’est pas en Moi qu’il croit , mais en Celui qui M’a envoyé..."
Jésus n’attire pas à Lui, Il renvoie à un Autre. Il est bien l’envoyé du Père, Il est là au nom d’un Autre. " Celui qui Me voit voit aussi Celui qui M’a envoyé..."
Le vrai missionnaire donne de voir Dieu, à travers sa propre personnalité. Nous avons à être le visage du Christ, comme Jésus a été
le visage du Père.
"Je suis la Lumière du monde ..."
Nous pouvons évoquer des images du soleil, du jour, de la beauté, de la sécurité...mais aussi des images de nuit, de peur, de ténèbres...
"Si quelqu’un entend mes paroles et ne les garde pas, ce n’est pas Moi qui le condamnerai... Je suis venu, non pour condamner, mais pour sauver"...
Jésus a fait l’expérience d’un bilan quelque peu négatif : des hommes n’ont pas voulu de sa Parole, de sa Lumière ; ils n’ont pas écouté son message ; ce sont les hommes qui se condamnent eux-mêmes, quand ils refusent cet apport. Pour Lui, c’est l’échec, globalement... à part le petit noyau, le groupe des disciples. Il est venu pour sauver !... Tout est prêt maintenant pour la Passion.


Mardi 5 mai 2020

"Mes brebis écoutent ma voix, dit le Seigneur ; moi je les connais et elles me suivent" . Commentaire de la Parole de Dieu pour le 4e mardi du temps pascal (par le Père Jean Labro)

Actes 11, 19-26

L’Esprit-St pousse les Apôtres vers les centres vitaux, les centres d’influence du monde d’alors. L’Eglise choisit Antioche (la capitale de la Syrie. Elle trouve son chemin en se laissant guider à la fois par les événements et par l’Esprit.
Persécutés à Jérusalem ; chassés de leur ville natale, ils vont fonder des communautés nouvelles, là où ils se trouvent dispersés.
Croyons-nous que les difficultés actuelles ne sont pas hors des mains de Dieu et qu’il en sortira une extension missionnaire plus grande ?
Croyons-nous qu’Il dirige l’Histoire contemporaine, aujourd’hui ?
Nous retrouvons ici un problème typique de l’Eglise de tous les temps : le respect des vocations diverses ; fallait-il s’adresser en priorité aux juifs qui vivaient déjà de la Parole de Dieu ? ou fallait-il donner la priorité aux grecs, c’est-à-dire aux païens qui avaient une mentalité tout à fait différente ?
On ne se contente pas de créer des communautés locales nouvelles ; on a le souci de les rattacher à l’Unité de l’Eglise unique. Et on envoie Barnabé (qui appartenait à la communauté de Jérusalem) à la communauté d’Antioche.
Nous avons là l’occasion de prier pour l’Unité de l’Eglise aujourd’hui : que chaque communauté soit ouverte aux autres, qu’aucune ne devienne un cercle fermé, un club réservé à quelques uns ; que l’Eglise, dans le monde, soit le signe et ferment de l’Unité entre les hommes. C’est à Antioche que pour la première fois les disciples reçurent le nom de "Chrétiens" !
Sommes-nous vraiment des chrétiens, des hommes du Christ ?... ou est-ce seulement une étiquette ?

Jean 10, 11-18

Jésus se présente à nous comme le Bon Pasteur, le Vrai Berger ; ce mot signifie "brave, honnête, beau, parfait à tous égards. Toute la Bible est remplie de cette image du berger, du troupeau.
Dieu avait annoncé qu’Il susciterait un seul Pasteur ; pour les juifs, Jésus se déclarait par là "le Messie", le "chef du Peuple de Dieu".
Comment envisageait-Il son rôle ?
Le vrai Berger donne sa vie pour ses brebis ; il sauve ses brebis de tous dangers ;
Le mercenaire s’enfuit devant le loup ; il ne pense qu’à lui, il ne risque pas sa vie devant le loup.
Jésus a risqué sa vie pour défendre l’humanité. Tout homme compte pour Lui ; tout homme a de l’importance pour Lui ; Il est prêt à se battre pour lui.
Il connaît ses brebis... ça va très loin ; l’intimité entre Jésus et ses amis est celle même qui existe entre les personnes divines, au sein de la Trinité d’Amour.
Il a le souci d’autres brebis... C’est le cœur universel de Jésus, c’est la dimension missionnaire de l’Eglise. Jésus ne se contente jamais du "petit troupeau", déjà sauvé", déjà rassemblé. Il pense plus loin...
Quelle est notre prière et notre action pour la mission, pour l’évangélisation ?
Quelle est notre participation à l’apostolat de l’Eglise, ici, chez nous ?


Lundi 4 mai 2020

"Je connais mes brebis et mes brebis me connaissent".
Commentaire de la Parole de Dieu pour le 4e lundi du temps pascal
par le Père Jean Labro

Actes 11, 1-18

Le baptême du Centurion Corneille est le cœur des Actes des Apôtres ; c’est un moment décisif où l’Esprit de Dieu pousse l’Eglise à la mission, en contraignant, pour ainsi dire, les Apôtres à se tourner résolument vers les païens.
Très tôt en effet, le recrutement des chrétiens déborde la race juive ; des païens de toutes races, de toutes nations, demandaient le Baptême : ils avaient la Foi, ils accueillaient la Parole de Dieu, ils correspondaient eux aussi à la Parole de Dieu. Devant Dieu, tous les hommes sont égaux et tous sont appelés.
Où en est notre ouverture ? Est-ce que nous nous considérons comme des privilégiés ?
Seigneur, nous Te prions pour tous les païens d’aujourd’hui. Que les chrétiens rassemblés soient ouverts à cette perspective missionnaire. Aujourd’hui, Seigneur, Tu vas peut-être nous faire rencontrer des hommes qui sont tes enfants et nos frères, mais qui ne Te connaissent pas ? Que notre vie, imprégnée de Ta Parole, leur pose question pour qu’ils puissent l’accueillir à leur tout par la Foi.
La vie en communauté de chrétiens d’origine et de coutumes différentes posait un grave problème à l’Eglise. Certains membres voulaient imposer aux autres leurs propres coutumes. Ils accusent Pierre de trahir son milieu, en allant chez les Romains. La question est grave. Chaque peuple, chaque culture, chaque milieu pourra-t-il entrer dans l’Eglise et accueillir la Foi, sans rien renier de ses propres richesses ? Une seule condition pour cela : ne pas vouloir imposer sa propre culture aux autres.
Aide-nous, Seigneur, à ne pas nous enfermer dans nos traditions et à respecter les diversités.

Jean 10, 1-10

Pour bien comprendre cette image de la "Porte" qu’utilise Jésus, il faut connaître les coutumes des bergers d’Orient : le soir, plusieurs bergers s’entendent pour regrouper leurs troupeaux respectifs, dans un seul bercail, surveillé par un seul gardien (pasteur) ; les voleurs ne peuvent y pénétrer qu’en franchissant les palissades ; et le matin, les divers bergers reviennent reprendre leur troupeau et peuvent appeler leurs brebis pour les mener aux pâturages.
Jésus oppose ici les "faux pasteurs" (voleurs, brigands) au vrai "Pasteur", qui est introduit , en toute clarté, par "la Porte". Il fait sortir ses brebis, il les appelle chacune par son nom, il marche devant elles, elles connaissent sa voix. Nous pouvons, à loisir, méditer sur cette description et prier sur chaque phrase : écouter Jésus.
Parfois, nous non plus, nous ne voulons pas comprendre. Alors Jésus utilise encore la comparaison en abondance : "Je suis la Porte !" Nous retrouvons le style des paraboles.
Jésus est Celui qui ouvre à l’homme un nouvel "espace" ; en dehors de Lui, l’humanité est enfermée en elle-même ; aucune théorie, aucune religion ne nous délivre de la fatalité de "n’être que des hommes" et donc de mourir. Mais Jésus nous arrache à notre impuissance et nous introduit au domaine divin, un "espace infini, éternel", qui s’ouvre pour nous tous, par cette "Porte".


Samedi 2 mai 2020

Tes paroles, Seigneur, sont esprit et elles sont vie !
Commentaire de la Parole de Dieu pour le 3e samedi du temps pascal
par le Père Jean Labro

Actes 9, 31-42

Après une période de crise et de persécutions, provoquées par les vérités un peu brutales, courageusement proclamées par les disciples de Jésus, voici que les églises, les Communautés de Palestine jouissent d’une période de Paix. Ces communautés en profitent pour s’activer et continuer à répandre la Bonne Nouvelle.
Pour les 1° chrétiens, la vie se déroule simplement, dans la peine et dans la joie, dans la persécution et dans la Paix. Ils acceptent tout, comme venant du Seigneur. Ils en profitent pour construire et avancer : "dans la crainte du Seigneur", c’est-à-dire stimulés par le Seigneur "dans la consolation de l’Esprit", c’est-à-dire entraînés par son Amour.
Aide-nous, Seigneur, à être attentifs et constructifs, à être exigeants. Aide-nous à être joyeux et détendus.
Les Actes des Apôtres renouvellent les actes de Jésus : des boiteux marchent, des morts ressuscitent, la vie jaillit, la Résurrection de Jésus continue de travailler l’humanité, de l’intérieur ; le mal recule.
Nous pouvons aujourd’hui encore agir "dans le sens de la vie", à travers nos responsabilités, nos engagements, nos relations, pour que grandisse la vie et que recule le mal, l’injustice, la violence et l’égoïsme.
Là encore, Pierre guérit un paralytique et il ressuscite Tabitha qui confectionnait des tuniques et des manteaux : "Lève-toi" ! c’est le même mot que pour le mendiant de la Belle Porte, ce même mot que Jésus avait dit à tant de malades et de pécheurs.

Jean 6, 60-69

Le discours de Jésus provoque plusieurs attitudes : c’est le scandale et le refus de la grande majorité ; c’est la fidélité plus grande des Douze Apôtres.
Jusque là les foules avaient recherché et suivi Jésus ; mais la révélation du mystère de l’Eucharistie rebute la plupart des auditeurs. A la fin, il n’y aura plus guère que les Douze à constituer "le petit reste", germe de la Communauté future des croyants.
La Foi n’est pas d’abord un enseignement, c’est un engagement, une mise en demeure : il faut choisir... et certains s’en vont. "Comment cet homme peut-il nous donner sa chair à manger ?" Jésus va expliquer : il s’agit bien d’un mystère divin, difficile à comprendre. Jésus fait allusion à son être divin ; Il va remonter au ciel. On ne peut que trouver absurdes les affirmations de Jésus, si on ne se met pas d’emblée dans une perspective d’humilité.
Les paroles de Jésus sur l’Eucharistie présupposent l’action de l’Esprit St. Nous sommes vraiment au cœur de l’Evangile. On ne peut réduire l’Evangile à une prédication morale, même généreuse. Il y a un aspect que Jésus n’atténue en rien, au risque de voir, en fin de comptes, diminuer considérablement le nombre de ses adeptes.
Il ne nous retient pas ; Il nous veut libres !
Pierre souligne que Jésus est irremplaçable pour eux. Jésus semble terminer par un échec sa catéchèse essentielle sur le plus grand mystère de sa "présence". Mais l’Eglise est là, dans les Douze qui Lui font confiance.
Souvenons-nous de ce grand mystère !


Vendredi 1er mai 2020
Louez le Seigneur, tous les peuples ; fêtez-le, tous les pays ! Commentaire de la Parole de Dieu pour le 3e vendredi du temps pascal (par le Père Jean Labro)

Actes 9, 1-20

Projetée hors des frontières du judaïsme, rien ne peut plus arrêter l’Eglise : La conversion de St Paul, futur Apôtre des païens, est une étape capitale ; Dieu prépare l’avenir et Il dirige le mouvement de son Eglise ; le persécuteur d’aujourd’hui va devenir le grand Apôtre de la Bonne Nouvelle.
Le récit de la vocation de Saul n’oublie pas son passé récent encore de persécuteur des chrétiens. Sur la route,qui conduit de Jérusalem à Damas en Syrie, une Lumière éblouit Saul (nous le voyons, les routes ont beaucoup d’importance dans les actes des Apôtres) ; et c’est par là que se propage l’Evangile, par les voyageurs.
Nous sommes responsables de la propagation de la Foi, de la diffusion de l’Evangile, sur notre route... Paul croyait persécuter des disciples, des hommes et des femmes ; là, il rencontre Jésus ; il est saisi par le Christ Vivant, Ressuscité, présent dans ses disciples : "Pourquoi ME persécutes-tu ?"
Dès le 1° jour de sa rencontre avec Jésus, il rencontre le Corps total de Jésus ; les chrétiens sont le Corps du Christ (selon St Paul) En mangeant le Corps du Christ dans l’Eucharistie, les chrétiens deviennent Corps du Christ ; grande responsabilité !
Jésus, ce jour là, devient pour Paul un Vivant. C’est une des manières d’affirmer le fait de la Résurrection. Ce dialogue d’aujourd’hui, Paul va le poursuivre tout au long de sa vie et chaque jour, dans une prière incessante : "Qui es-Tu, Seigneur ?"... "Je suis Jésus !"
Toutes ses Lettres seront le fruit de ce dialogue. Paul et Jésus vont désormais vivre ensemble, comme deux compagnons de route (l’un visible, faisant le travail, prenant la parole, l’autre invisible, animant le travail, suggérant la parole)
Et s’il en était ainsi pour nous, aujourd’hui !
Seigneur, fais de nous aussi des instruments de Ton Salut et de Ta Joie !

Jean 6, 52-59

Les juifs sont choqués par les déclarations de Jésus ; eux, ils comprennent de la manière la plus réaliste. Loin d’atténuer le choc, Jésus reprend ce qu’Il a déjà dit : Il fait le lien très précis avec le sacrifice du Calvaire : "le Pain que je donnerai, c’est ma chair..."sous entendu que "j’aurai donnée auparavant dans la Passion, pour la vie du monde". L’allusion renvoie aussi, dans la pensée de Jésus, à la Croix et à la Mort qui donne la Vie.
Quand Jean écrit son Evangile, il célébrait l’Eucharistie depuis plus de 60 ans ! Si Jésus n’avait jamais parlé de "Corps livré", de "Sang versé", les Apôtres, au soir de la Cène, n’auraient jamais pu comprendre quoi que ce soit à ce que Jésus faisait ; l’Institution de l’Eucharistie, ce soir du Jeudi St, eut été inintelligible pour les Douze si Jésus ne les y avait pas préparés, au préalable.
St Jean ne raconte pas l’Institution de l’Eucharistie (c’est Paul qui donnera la 1° version), mais il indique trois effets de l’Eucharistie : la vie éternelle et la Résurrection : l’Eucharistie nous fait communier au Christ Ressuscité, Vivant ; et ce Corps Ressuscité devient en nous semence de vie divine ; le "demeurer" réciproque du Christ et des chrétiens : notre vocation de chrétien est de "demeurer" avec Dieu, en Lui (c’est encore le thème de l’Alliance) ; la consécration du chrétien au Christ : il faudrait plutôt traduire par vivre "pour", vivre pour Quelqu’Un ! Jésus a consacré sa vie au Père, Il a vécu pour Lui . Et Il nous demande de vivre pour Lui.
Merci, Seigneur ; Ainsi soit-il !


Jeudi 30 avril 2020
Acclamez Dieu, toute la terre ! Commentaire de la Parole de Dieu pour le 3e jeudi du temps pascal (par le Père Jean Labro)

Actes 8,26-40

Nous assistons aujourd’hui à un nouveau bond en avant de l’Evangile qui s’achemine vers les extrémités de la terre.
Le diacre Philippe, encore lui,va convertir un Ethiopien, haut fonctionnaire de la reine d’Ethiopie. Ainsi, voilà que dans quelques jours, quand il arrivera chez lui, il y aura un 1° chrétien au Soudan actuel (au sud du Nil, en plein cœur de l’Afrique) et cela, quelques mois seulement après la Résurrection de Jésus. Le dynamisme pascal continue.
Sur la route qui va de Jérusalem à Emmaüs (c’était l’autre jour), Jésus rejoint les disciples découragés ; sur la route qui va de Jérusalem à Gaza ... L’Evangile est sur les routes, et non dans le Temple. On rencontre Jésus sur les routes, sur la route même qui va de notre maison à la maison des autres. L’Ethiopien retournait tout simplement chez lui, vers le sud.
Sur la route de Gaza, deux véhicules se rejoignent ou se croisent ; les deux conducteurs s’adressent la parole : l’Ethiopien est en train de lire la Bible qu’il a achetée à Jérusalem et il est tombé sur un passage qu’il ne comprend pas. Il lit, dans le prophète Isaïe, le poème du Serviteur. Et il s’étonne que ce Juste soit conduit à la boucherie, comme un agneau muet. C’est aussi notre question : la souffrance, la mort des innocents, l’injustice ?... On ne rencontre pas Dieu en se bouchant les yeux. Philippe, lui, se met à lui expliquer : le but de la vie de l’homme n’est pas la souffrance ; le but de la vie de Jésus n’est pas "la boucherie" du Calvaire, mais la joie de Pâques ; c’est la vie ressuscitée.
Ils arrivent à un point d’eau et nous assistons à toute la démarche d’un catéchumène qui découvre Dieu : il y a la question posée par les événements, par la vie, par une rencontre... Il y a la réponse découverte dans la Parole de Dieu, commentée par l’Eglise et qui donne un sens nouveau à l’existence. Et il y a l’achèvement de la Rencontre de Dieu dans un Signe, un sacrement (le Baptême) qui explicite le don que Dieu fait à l’homme : la vie éternelle, le Salut.
Jésus Christ, Tu es présent sur nos routes, un peu voilé ; Tu es là... et Tu es notre Joie

Jean 6, 44-51

Sans provocation, sans controverse, Jésus affirme tout bonnement : et le rôle de la grâce, l’initiative de Dieu, et le rôle de la liberté, dans la réponse de l’homme. Ces 2 actions sont nécessaires : "Ils seront tous instruits par Dieu" (c’est l’action de Dieu) et "tout homme qui écoute le Père" (c’est l’action de l’homme).
Jésus prétend nous apporter tout autre chose, qu’une idéologie. Il affirme "venir du ciel" et "être le seul à avoir vu Dieu". Nous voilà introduits dans la connaissance de Dieu : le Livre de la Genèse affirme que Dieu a fait l’homme pour l’immortalité... Le Livre de l’Apocalypse affirme que Dieu redonnera à l’homme cette immortalité, au terme.
Jésus affirme ici que cette immortalité nous est déjà rendue, par la Foi et par l’Eucharistie : "Qui mange de ce Pain ne mourra jamais".
Les hommes meurent certes, mais ceux qui mangent le Pain de l’Eucharistie, reçu dans la Foi, reçoivent dès maintenant la vie éternelle (sur laquelle la mort n’a plus aucune prise).
La Joie et l’action de grâce devraient être le propre, l’état normal des chrétiens : Le voir et vivre avec Lui.
La grande, la joyeuse, la Bonne Nouvelle, la voilà : Dieu nous donne aujourd’hui sa vie éternelle ! La grandeur et la beauté de la vie se tissent dans la trame de notre quotidien.


Mercredi 29 avril 2020

Acclamez Dieu, toute la terre !
Commentaire de la Parole de Dieu pour le 3e mercredi du temps pascal, fête de sainte Catherine de Sienne
par le Père Jean Labro

1° Jean 1,5 - 2,2

Dieu est Lumière !... La Lumière, une image de Dieu.
Nous profitons de la lumière sans nous en rendre compte ; essayons de saisir ce qu’est la lumière : je regarde une source de lumière (une lampe, le soleil), je me laisse éblouir par elle, puis je ferme les yeux et je me plonge dans le noir. J’essaie d’imaginer ce que serait un monde sans lumière ; les yeux deviennent inutiles ; sans lumière, ils ne servent à rien.
Dieu est Lumière ! C’est Lui qui révèle tout le reste ; sans Lui, tout deviendrait ténèbres, inexistant. Ce thème de la Lumière est lié (en St Jean) à celui de la Vérité ; Dieu est transparence, Dieu est vrai. Il n’y a aucun décalage entre "ce qu’Il dit","ce qu’Il montre"... et ce qu’Il est vraiment.
En nous, au contraire, il y a souvent un décalage mensonger ; nous ne découvrons pas toujours notre vrai visage...
Vivre "selon la Vérité" c’est vivre selon Dieu ; c’est une exigence de lucidité, de vérité et de sainteté. Et St Jean aboutit tout de suite à l’amour fraternel : vivre dans la Lumière, c’est vivre en communion avec les autres. C’est le Commandement nouveau de l’Amour : "aimons-nous" !
Pécher, c’est le contraire, c’est marcher dans le noir. Il nous faut faire toute la clarté sur tout cela en nous : cette part égoïste, ces motivations intérieures, ces faiblesses de la volonté, ces refus de partage, de communion, d’amour,...
Nous ne pouvons jouer la comédie, nous serions des menteurs !

Matthieu 11, 25-30

Vivre, c’est Aimer comme Dieu aime ! Bien souvent, les chrétiens se laissent détourner de l’essentiel de la Foi, en s’arrêtant à des pratiques secondaires. Le Seigneur nous invite à nous recentrer sur les fondements de la Bonne Nouvelle : l’Amour de Dieu, manifesté en Jésus. De cet Amour, on peut évoquer le symbole dans le cœur du Christ transpercé sur la Croix. En célébrant ce Cœur, nous réaffirmons notre Foi au mystère pascal.
Matthieu a raconté comment Jésus a envoyé ses disciples enseigner l’Evangile, cette Bonne Nouvelle qui doit être annoncée aux pauvres.
Il rapporte ensuite les invectives du Maître contre les villes qui n’ont pas voulu faire pénitence, à la vue de ses miracles. Le Royaume n’est révélé qu’à ceux qui ont le cœur ouvert à Dieu. Seuls ceux-là peuvent comprendre le don du Père se faisant connaître aux hommes
Cette découverte, faite en la personne de Jésus, devient source de Paix et de Joie, au milieu des difficultés de la vie. Dieu est Amour ; Il nous le montre par des signes. Le signe fondamental, c’est Jésus Lui-même se livrant à la Mort pour faire Vivre les hommes.
Laissons-nous saisir par ce courant d’Amour ; Dieu est un Père bouleversé par l’amour passionné qu’Il porte à ses enfants rebelles ; nous aurons part à l’Esprit, Dieu le donne sans mesure ; par l’Esprit il nous est donné de vivre de cet Amour et d’en être dynamisés ; nous verrons clair enfin et nous demeurerons en Dieu, comme Il demeure en nous.


Mardi 28 avril 2020
Je suis le pain de la vie, dit le Seigneur, celui qui vient à moi n’aura jamais faim. Commentaire de la Parole de Dieu pour le 3e mardi du temps pascal (par le Père Jean Labro)

Actes 7, 51-8, 1

Le diacre Etienne, en position d’accusé, accuse et attaque le 1° ; il reprend des propos cinglants des prophètes et même de Jésus.
Sommes-nous assez pénétrés de la Parole de Dieu, pour être capables, comme Etienne, de continuer Jésus ? Et d’abord d’être capables de nous laisser contester nous-mêmes par cette Parole de Dieu ?
"Seigneur, avant de nous faire porteurs de Ta Parole, donne-nous de l’écouter pour nous mêmes." Etienne, homme de feu, contestataire, discuteur vigoureux, est aussi un homme intérieur, contemplatif, un visionnaire qui puise ses idées ses mots, ses actions, en Dieu. Oui, Jésus est Vivant, Ressuscité ! Etienne vit avec Lui et il vit de Lui. C’est le temps pascal. C’est dans cette vision, alimentée certainement par l’Eucharistie, qu’il puise sa force et sa certitude. A partir de là, rien ne peut l’arrêter.
Dans une explosion de fureur, on le conduit à la mort. Saul de Tarse est là ; il changera bientôt son nom pour prendre celui de Paul. Toute sa vie, il conservera le souvenir des persécutions qu’il aura faites aux chrétiens. Il était là, ce jour là où l’on tuait un homme à coups de pierre.
Y a t-il autour de nous des païens, des non-croyants, des indifférents qui nous regardent vivre ? Est-ce que notre vie leur pose question ? Est-ce qu’ils peuvent découvrir qu’il y a un secret dans notre vie ?
Etienne fait une mort admirable ; comme Jésus son Maître, il pardonne à ses bourreaux, il les aime et prie pour eux.
A qui avons-nous, aujourd’hui, à pardonner ?

Jean 6n 30-35

Les auditeurs de Jésus sont des gens simples, terre-à-terre ; ils veulent des preuves concrètes, ils veulent des signes. Jésus, Lui, cherche à éveiller chez eux, à partir des besoins matériels, des aspirations plus hautes, d’ordre religieux, spirituel.
Pour ces galiléens, ces cultivateurs, la multiplication des pains est un prodige inférieur à la manne du désert ; car c’était un pain ordinaire que Jésus leur a donné (et non pas un pain descendu du ciel).
Jésus réplique que la manne donnée à Moïse n’était qu’une nourriture matérielle et grossière, à côté de la "seule nourriture vraiment céleste" que le Père veut donner aux hommes.
"Le vrai Pain venu du ciel" ! Il nous faut nous laisser aller à la contemplation de ce que ces mots nous suggèrent. Nous sommes faits pour Dieu (que nous le voulions ou non) ; notre faim est une faim de Dieu ; notre seule vraie nourriture, c’est celle qui vient de Dieu.
Quel est notre appétit ? Quelle est notre faim ? Qu’est-ce que nous recherchons ? Nous retrouvons l’idée que la Parole de Dieu (les commandements de Dieu) sont pour l’homme qui les fait siens, une nourriture spirituelle bien supérieure à la manne.
Seigneur, donne-nous faim de ce Pain-là, toujours (et de Ta Parole aussi) Le vrai Pain, ce ne sont pas seulement les paroles de Jésus, mais Jésus Lui-même, sa Personne dont on se nourrit par la Foi en croyant en Lui.


Lundi 27 avril 2020
Heureux ceux qui marchent suivant la loi du Seigneur ! Commentaire de la Parole de Dieu pour le 3e lundi du temps pascal (par le Père Jean Labro)

Actes 6, 8-15

Etienne est l’un des premiers diacres, élus par les Apôtres pour le service des tables, au cours de ces repas communautaires qui rassemblaient les chrétiens. "Diacre" signifie "’serviteur". Au Concile Vat. II, l’Eglise a rétabli une tradition qui s’était éteinte : le diaconat est à nouveau un sacrement permanent, donné à des chrétiens pour montrer que l’Eglise toute entière est "service".
Etienne est l’homme de la discussion audacieuse ; il ne craint pas de proclamer le Christ, en dehors du cercle des 1° chrétiens ; il s’adresse spécialement à ces juifs qui parlent grec, parce qu’ils sont originaires de l’étranger comme lui.
Etienne est un homme de feu ; il tient tête à ses adversaires : pour lui, partout il y a des hommes qui attendent la salut. Etienne attaque, on l’accuse de subversion ; il reprend les propos de Jésus Lui-même : "Détruisez ce temple et en 3 jours je le rebâtirai". Il a compris que le vrai temple de Dieu, le lieu où habite Dieu, ce n’est pas une construction de pierre, mais c’est le peuple de Dieu tout entier.
Etienne a compris que ce qui sauve l’homme, ce n’est pas la Loi de Moïse, mais la Foi dans le Christ. Alors, il ne cesse de le proclamer dans Jérusalem, au point de se rendre insupportable.
Et le voilà, arrêté, lui aussi ; un procès commence. Le diacre est l’homme de la Parole de Dieu, sous l’influence de l’Esprit. Nous aussi, nous sommes chargés d’annoncer cette Parole de Dieu. Quelle est notre audace ? Quels risques prenons-nous ? Avons-nous ce même souci missionnaire ? ...même si cela nous attire des ennuis !

Jean 6, 22-29

Au lendemain des 2 miracles (la multiplication des pains et la marche sur le Lac), nous avons droit au fameux "Discours de Jésus sur la Pain de Vie". (Nous avons de la "pitance" pour toute la semaine !)
D’aucuns ont songé d’abord à un sens spirituel : le Pain de Vie est la Personne de Jésus et sa Parole qu’on assimile par la Foi... D’autres ont un autre discours : le Pain de Vie, c’est l’Eucharistie qu’on mange réellement... Enfin, plusieurs y ont vu 2 parties : la 1° vise la Foi... qui fait qu’on se nourrit de Jésus par la communion à sa pensée et à sa Parole ; la 2° vise l’Eucharistie elle-même... qui fait qu’on se nourrit de sa chair et de son sang.
Retenons de tout cela qu’il y a une union très étroite entre ces 2 thèmes : la Foi au Christ implique la Foi en sa "présence" dans l’Eucharistie et l’Eucharistie est le mystère de la Foi par excellence.
Méditer la Parole de Jésus par la Foi et communier à son Corps sont dans le prolongement l’un de l’autre ; et l’on voit l’importance de la 1° partie de la messe : il faut s’être nourri de la Parole de Dieu d’abord, pour pouvoir se nourrir vraiment de l’Eucharistie ensuite.
Jésus s’adresse à des paysans galiléens qui peinent pour gagner leur vie ; ils savent ce qu’est la faim et aussi le rassasiement, quand on a bien travaillé et que la récolte a été bonne. Il va se servir de la comparaison de la nourriture pour faire comprendre ce qu’Il apporte à l’humanité.
« Seigneur, fais-nous découvrir et savourer cette double nourriture essentielle qui est Jésus Lui-même ».


Samedi 25 avril 2020
Allez et proclamez l’Évangile du Royaume ! Commentaire de la Parole de Dieu pour le 2e samedi du temps pascal, fête de St Marc (par le Père Jean Labro)

1° Pierre 5,5-14
Les Actes des Apôtres (ainsi que les Lettres de St Paul) nous laissent deviner la place que tient Marc dans l’Eglise primitive. Partout de Jérusalem où il possédait une maison, nous pouvons le suivre dans ses voyages apostoliques, aux côtés de son cousin Barnabé et de Paul. On le retrouvera dans les chaînes avec Paul, lors de sa première captivité. Il semble avoir été l’homme préféré de St Pierre.
Marc n’était pas un grand écrivain ; son évangile bref et quelque peu rugueux est un véritable "Evangile en tenue de travail" ; mais son évangile a cette force qu’il va droit au but. C’est l’Evangile où le Christ questionne avec une rudesse qui est une forme d’amour ; c’est l’évangile qui va à l’essentiel (selon le mot de St Pierre) : "il se décharge sur Dieu, avec la fougue de ceux qui espèrent".
On le retrouve, dix ans plus tard, à Rome, collaborant avec Paul, puis avec Pierre. Il a toujours aimé, par tempérament ou par vertu, à servir "en second", dans le sillage d’une personnalité plus marquante que la sienne.
C’est dans ce rôle qu’il a composé son évangile recueillant, comme il se doit, la catéchèse de Pierre Lui-même. Pierre, patron pêcheur, évoque "le vêtement de travail", une belle définition de l’humilité de l’Apôtre.

Marc 16, 15-20

Si nous avons la curiosité d’aller lire le verset qui précède immédiatement notre texte de ce jour, nous verrions comment on passe brusquement du reproche cinglant d’incrédulité que Jésus vient de faire aux Onze (ils n’avaient pas cru ceux qui L’avaient vu Ressuscité) à l’envoi clair et net en mission universelle. Jésus Ressuscité bouscule ses Apôtres et sans tenir compte de leur incrédulité, Il leur fait une entière confiance, si imparfaits qu’ils soient : "Allez... Proclamez ...!"
Le Seigneur n’attend pas que nous soyons parfaits, pour nous donner des missions ; mais ce n’est pas une bonne excuse pour ne rien faire.
Jésus voit grand. Il invite ses Amis à partir, à quitter leurs petites habitudes, pour aller à la rencontre des hommes ; la mission suppose un départ, une sortie hors de chez soi, hors de son petit univers. L’Evangile est destiné au monde entier, à toute la création. L’Evangile c’est d’abord un cri ; il faut crier la joyeuse Bonne Nouvelle à toute la Création. Jésus ne nous demande pas de convaincre, de prouver... mais de témoigner avec force et avec joie de notre Foi.
"Donne-nous, Seigneur, cette joie entraînante ; que nos visages révèlent la Joie qui vient de Toi !" Les Apôtres sont partis. Jésus n’est plus au tombeau. Il est en même temps auprès de Dieu et Il travaille avec ses Amis. Les mots les plus justes, semble-t-il, sont ceux de "présence cachée", une présence dynamique qui travaille sous couvert d’une Parole. Pour reprendre un bon mot du Cardinal Marty : "Dieu est Celui qui embauche, encore aujourd’hui !"


Vendredi 24 avril 2020
Ta gloire, ô Christ, emplit la terre ; de tes mains jaillit la lumière, alléluia ! Commentaire de la Parole de Dieu pour le 2e vendredi du temps pascal (par le Père Jean Labro)

Actes 6, 34-42

Un pharisien réputé, Gamaliel, ose se compromettre et donner un avis contraire à ses collègues du Grand Conseil. Plus tard, il sera le Maître de St Paul. Il évoque deux insurrections récentes du pays qui toutes deux ont échoué et il affirme que le mouvement suscité par les Apôtres subira le même sort, s’ils n’ont pas Dieu avec eux. On les prenait pour une secte ou un parti nouveau.
Ce pharisien est un homme droit et spirituel ; il invite les juges à considérer d’abord Dieu. Dans notre vie personnelle, c’est la question importante : bâtir avec Dieu, travailler à son entreprise, coopérer à ce que Dieu est en train de faire. Tout le reste se détruira ...
"Seigneur, qu’est-ce qui est utile, nécessaire ? Qu’est-ce que Tu veux faire aujourd’hui, par moi ?" Et pourtant il nous arrive de nous opposer au Seigneur. Chacun de nos péchés...fait exprès...quelque peu calculé ou par inattention, par oubli... "Seigneur, fais-nous la grâce de ne jamais entrer en guerre avec Toi !"
Nous pouvons imaginer ce qu’a été cette "sortie" du tribunal. Flagellés, ils ne sont pas abattus ; ils chantent, ils repartent tout joyeux.
On ne les empêchera pas de continuer à parler ; ils ont trop de belles choses à dire. Ils sont porteurs d’une Bonne Nouvelle. Est-ce que nous concevons ainsi notre apostolat, notre mission ? Jésus n’est pas mort, Il est Vivant et Il nous veut vivants. La vie déborde partout.
"Donne-nous, Seigneur, de vivre avec Toi. Donne à tous nos frères la Foi !"

Jean 6, 1-15

Tout ce chapitre 6 est un fameux enseignement sur l’Eucharistie et sur la Foi. Il y aura d’abord le récit de deux miracles et ensuite un long discours de Jésus qui exprime et qui prolonge la signification de ces deux signes prodigieux. (Ce sera l’objet de notre entretien de toute la semaine prochaine).
Une grande foule, au bord du Lac de Tibériade, avide des "signes" que faisait Jésus, Le suit sur la montagne. Jésus voit grand et Il voit loin ; Il connaît les besoins de cette foule ; Il se soucie de la vie des hommes.
Son miracle de la multiplication des pains, comme son sacrement de l’Eucharistie... sont des gestes d’amour. Jésus est Amour ; Il nous révèle Dieu.
C’est le Seigneur qui nous questionne, qui nous provoque ; c’est Lui qui nous demande de regarder la faim des hommes et leurs besoins même les plus terre à terre..."pour qu’ils aient à manger". Il nous ramène à notre vie humaine quotidienne. Aimer ! c’est un humble service quotidien !
Là, Jésus n’est pas parti de rien pour nourrir toute une foule ; Il a tablé sur la participation (bien modeste) d’un jeune garçon qui a accepté de partager son pain et son poisson. Mais quelle disproportion ; 5 pains, 2 poissons... et 5.000 personnes !
Jésus remercie Dieu, en pensant à une autre multiplication des pains - la Cène - qu’Il offrira aux hommes de tous les temps ; sans négliger la faim corporelle, Il songe surtout à "la faim de Dieu"qui est tellement plus grave pour Lui et pour nous. Et sans tarder, nous aurons droit à son grand Discours sur le "Pain de Vie" !


Jeudi 23 avril 2020
Dans la joie, puisez la vie à la source du Sauveur, alléluia ! Commentaire de la Parole de Dieu pour le 2e jeudi du temps pascal (par le Père Jean Labro)

Actes 5, 27-33

Les gardes amènent les Apôtres et les font comparaître devant le Grand Conseil. Onze hommes, amenés au tribunal, tout y est : arrestation, prison, interrogatoires... Ce même Sanhédrin, il y a peu, a vu comparaître un autre personnage, nommé Jésus, et a cru Le faire disparaître. Ces chefs de Jérusalem ont peur ; ils ont mauvaise conscience ; le sang les hante ! Ils n’osent même plus prononcer son nom.
De fait, Jésus est toujours là ; Il se prolonge en la personne de ses Apôtres. Et ils reproduisent presque, physiquement, la vie de leur Maître. L’Eglise, aujourd’hui, continue le Christ ; elle continue à’être exposée au jugement du monde. Pierre répond toujours au nom du groupe ; il est le garant, le porte-parole, au nom de tous : "Il faut obéir à Dieu ... plutôt qu’aux hommes !"
Nous arrive-t-il, à nous aussi, d’être exposés à ces choix, à des options de ce genre ? Faire le choix de ce que Dieu veut, et non de ce que le monde veut ? Etre capables de résister aux mentalités courantes, aux habitudes ? Aide-nous, Seigneur. Nous vivons le temps pascal : le temps du témoignage de la Résurrection, le temps de l’audace et de la hardiesse, le temps de l’Espérance et de la certitude, aussi. Dieu mènera à bien son oeuvre !
Ces pages nous donnent une image, une définition de l’Apôtre, du chrétien : un homme qui obéit à l’Esprit-St, passionné de Dieu, investi par Dieu, pour être témoin de Dieu, parmi les frères, passionné de ses frères, tourné vers ses frères pour les tourner vers Dieu !

Jean 3, 31-36

Dieu est Celui qui ne cesse de venir. St Jean ne cesse de mettre dans la bouche de Jésus des affirmations concernant son origine céleste. Il a prêté à Jésus, jusqu’à un certain point, sa propre manière de s’exprimer. Cela ne veut pas dire que Jean ait inventé ces formules ; mais réfléchissant aux paroles de Jésus, à la lumière de la Résurrection, il les a interprétées, de l’intérieur, en les chargeant de toute sa contemplation des événements de Pâques.
Comme les autres évangiles, celui de Jean nous dit : Le Père aimer le Fils ; Il a tout remis entre ses mains. Ce n’est donc pas un évangile nouveau ; mais Jean s’envole tout de suite jusqu’aux sommets de la Trinité ; il aboutit très vite aux relations intimes du Père, du Fils et de l’Esprit.
Pour lui, le dilemme le plus grand est : Croire... ou refuser de croire, Vivre... ou ne pas vivre. Tel est le résultat.
Ce n’est pas à nous, ce n’est le droit de personne, de juger qu’un tel est croyant ou mal-croyant. Mais il reste la parole de Jésus : "Qui refuse de croire, ne verra pas la Vie !"
Voilà une sévère invitation à vérifier la qualité de notre Foi. La Foi n’est pas une chose toute faite... "Seigneur, fais grandir notre Foi !"


Mercredi 22 avril 2020
La lumière s’est levée pour les justes ; criez de joie, alléluia ! Commentaire de la Parole de Dieu pour le 2e mercredi du temps pascal (par le Père Jean Labro)

Actes 5, 17-26

Les grands-prêtres et leurs partisans voudraient empêcher la naissance de cette Communauté des disciples de Jésus ; ces gens remettent en cause la religion officielle ; ces disciples apparaissent comme des novateurs : leur Foi est nouvelle (Jésus est Fils de Dieu) et leur mode de vie est nouveau (ils bouleversent le système de la propriété privée, en mettant tout en commun) ; ces gens sont dangereux ; il faut les mettre en prison.
Le mouvement qui commence va changer la face de la terre ; le Royaume de Dieu, c’est du sel, du levain, un germe...Dieu se met de leur côté ; un ange vient les délivrer ; mais ce n’est pas pour reprendre une petite vie tranquille, c’est pour recommencer ; c’est pour annoncer l’Evangile sur les grandes places.
"Tu nous donnes aujourd’hui, Seigneur, le même commandement : communiquer tes Paroles de vie, sur Dieu, sur la Résurrection, sur la Justice, sur la solidarité, sur l’Amour. Pas de paroles seulement, mais des actes, hardiment !
Hardiesse, audace, courage, initiative, dynamisme...le Seigneur est là pour que nous prenions cette attitude. Les disciples ont été délivrés de la prison, la nuit ; dès le point du jour, ils recommencent à prêcher, comme avant.
Aujourd’hui, sommes-nous capables de proposer des solutions originales, les points de vue de Dieu sur les problèmes du moment : la Paix, la Faim, le développement des peuples, la Justice, l’Amour ... Comme nous en sommes loin !
"Seigneur, que la puissance de Ta Résurrection nous pénètre, et nous aurons l’audace, le courage nécessaires.

Jean 3, 16-21

Notre Dieu est un Dieu qui aime, un Dieu Père, un Dieu Amour. Tout vient d’une initiative de Dieu : Il aime si fort ... On devine qu’Il va faire des folies, que cet Amour va Le pousser à faire des choses étonnantes. Il aime le monde, après tout c’est son oeuvre, c’est la création, c’est son enfant. Surtout, Dieu nous a donné son Fils unique ! Jésus est le don de Dieu, le cadeau merveilleux que le Père nous a fait, ce qu’Il avait de plus précieux. Jésus est la merveille de Dieu : l’Incarnation, une merveille ! Que Dieu se soit fait homme, c’est une merveille d’amour.
Dieu est le Vivant par excellence : la vie est le plus grand bien que l’homme puisse posséder. Et Dieu a communiqué sa Vie (le chemin de la vie, la source de la vie, le Livre de la vie, le Pain de Vie ...) S’attacher à Dieu, se conformer à sa volonté, c’est Vivre ! Dieu a envoyé son Fils dans le monde (St Jean nous le dit plus de 50 fois). C’est le Père qui a eu cette idée et qui a envoyé son Fils non pas pour condamner, mais pour sauver. Quand on aime, on veut le bien de ceux qu’on aime. Et nous retrouvons l’option, le choix qu’il nous reste à faire : croire ou ne pas croire en Jésus ... Il y va de notre liberté et de notre responsabilité.
Dieu veut que nous soyons sauvés ! Merci, Seigneur !


Mardi 21 avril 2020
Le Seigneur est roi ; il s’est vêtu de magnificence. Commentaire de la Parole de Dieu pour le 2e mardi du temps pascal (par le Père Jean Labro)

Actes 4, 32-37

Les 1ers croyants étaient très unis ; c’est ainsi que le Seigneur voulait l’humanité. Au temps de l’Eglise naissante, ce fut une sorte d’enthousiasme joyeux. Le Concile l’a réaffirmé : "L’Eglise est un peuple qui tire son Unité de l’Unité du Père, du Fils et de l’Esprit-St, qui n’a rien d’autre à faire que reproduire sur terre les relations d’amour des trois Personnes divines. Ce devrait être l’effort et le témoignage de toute communauté de chrétiens : à plusieurs ne faire qu’un... une multitude, un seul cœur".
Nous en sommes loin, sans doute, tant il manque à nos communautés cette fraternité, cette joie que souhaite le Seigneur. Ne laissons pas se développer les haines, les violences, les intolérances, les sectarismes. Essayons plus tôt de semer dans nos relations de la fraternité, de l’amitié, de la solidarité.
Pour les premiers chrétiens tout a commencé par une communion des cœurs, des mentalités ; cela s’est traduit tout de suite par un partage concret, matériel, visible : ils mettaient tout en commun ! Et ils y ajoutaient l’attention aux plus pauvres : l’Unité ne peut se faire que dans une certaine égalité. Par là, ils rendaient témoignage à la Résurrection du Seigneur ; c’était tout un style de vie, et avec ces gens, il faisait bon vivre.
« Que puis-je partager, Seigneur, et donner, aujourd’hui ? De quoi ont besoin les frères qui m’entourent » ?

Jean 3, 7-15

St Jean a bien noté les questions que posaient les interlocuteurs de Jésus. C’est ainsi qu’il nous faut imaginer Nicodème face à Jésus. Même le plus savant des maîtres ne peut pas comprendre ; toute la science d’Israël est incapable de savoir ce que Jésus révèle.
Nicodème (un maître en Israël) est invité à se faire tout petit, à renoncer à toute suffisance ; il faut qu’il "renaisse" de nouveau. La Foi, c’est voir avec les yeux de Jésus les événements et les personnes ; c’est faire confiance à la Parole de Jésus, c’est se laisser conduire par Lui. Dès le début, l’Evangile de Jean note l’incrédulité et les réactions des hommes face aux affirmations de Jésus ; C’est toujours vrai aujourd’hui : il faut prendre parti Pour ou Contre Jésus : ou bien on accepte sa Parole, même sans tout comprendre, et on est croyant ; ou bien on s’enferme progressivement dans le refus et l’incrédulité. En parlant du "Fils de l’homme", St Jean nous dit bien que Jésus est Celui qui vient du ciel ; le ciel est sa patrie ; Dieu est son vrai milieu. Jésus va connaître la souffrance et la mort. C’est déjà annoncé, dès le début de l’Evangile ; mais c’est par là qu’Il communique la vie divine, la vie éternelle à ceux qui croient en Lui.
"Seigneur, fais nous prendre parti pour Toi et nous vivrons !"


Lundi 20 avril 2020
Heureux qui trouve en Dieu son refuge ! Commentaire de la Parole de Dieu pour le 2e lundi du temps pascal (par le Père Jean Labro)

Actes 4, 23-31

Lorsque Pierre et Jean ont été relâchés, ils reviennent vers leurs frères ; ils ont passé une nuit en prison pour avoir guéri un infirme et avoir annoncé la Résurrection. La Communauté a le réflexe de prier ; c’est un groupe qui se situe devant Dieu. Pour éclairer la situation, ils se rapportent à la Parole de Dieu. On a comploté contre eux ; sans s’embarrasser de précautions (ce sont des pauvres, ils n’ont rien à perdre) ils osent s’affronter au pouvoir politique et religieux, en place ; ils sont pleins d’assurance. Etre Apôtre, être témoin, ne demande pas de qualités exceptionnelles, ni de compétences extraordinaires.
Les premiers temps de l’Eglise sont remplis de ce refrain : ils furent remplis de l’Esprit-St. C’est le temps de l’Esprit ! C’est le fruit de la Résurrection. "Seigneur, souffle sur nos vies, remplis-nous de Ton Esprit, fais que nous lui restions dociles. Donne-nous de persévérer - comme eux dans la prière". L’apostolat, l’évangélisation, ça coule de source : il n’y a pas de conflit entre "contemplation’ et "action" ; on passe sans heurt de la prière à la proclamation de l’Evangile.

Jean 3, 1-8

L’Evangile de Jean est celui qui a été le plus loin dans la contemplation de la Personne de Jésus Ressuscité. On pourrait le résumer ainsi : Le Fils de Dieu s’est incarné et Il a été donné par le Père au monde afin de révéler et de communiquer aux hommes les richesses mystérieuses de la vie divine.
Nicodème est un homme de bonne Foi ; il a observé Jésus et il conclut que Jésus vient de Dieu. La Foi fait accéder l’homme à un mode d’existence totalement nouveau, parce que c’est la vie de Dieu dans l’homme. Il faut donc une nouvelle naissance, ou un greffe (comme dira St Paul). Etre baptisé, c’est renaître, comme si tout recommençait ; c’est une résurrection, un être neuf. Depuis le baptême, il y a en nous l’Esprit de Dieu ; cela devrait avoir quelque exigence dans notre vie quotidienne. L’image du vent reste suggestive : il est invisible, difficile à contrôler, on ne sait ni d’où il vient, ni où il va. Le baptisé est conduit par ce souffle de Dieu invisible, l’Esprit qui nous pousse en avant, qui nous conduit "je ne sais où". C’est une nouveauté profonde : le baptisé, un homme animé d’une vie supérieure, qui participe, ici et maintenant, à la vie divine.

Il faut prendre le temps d’y penser sérieusement, de réaliser vraiment : la prière est le temps privilégié où l’on se branche sur l’Esprit.


Samedi 18 avril 2020
Allez dans le monde entier. Proclamez l’Évangile ! Commentaire de la Parole de Dieu pour le samedi de Pâques (par le Père Jean Labro)

Actes 4n 13-21

Il y a 3 ans seulement, ce Pierre et ce Jean étaient affectés à réparer leurs filets, au bord du Lac de Tibériade, pour leur métier de pêcheurs ; ils sont effectivement "sans instruction" ; mais ils ont passé 3 ans dans la familiarité de Jésus, et surtout ils ont vu le Christ sorti du tombeau, Vivant. La Foi, la fréquentation quotidienne de la Parole de Dieu sont capables de donner une valeur, une assurance aux plus humbles.
Il y a 3 mois à peine, Pierre fuyait les questions indiscrètes d’une servante, dans la cour du grand-prêtre, par peur d’affirmer sa Foi. Aujourd’hui, Il étonne ce même grand-prêtre par son audace apostolique. Que s’est-il passé entre les 2 ? Il a reçu l’Esprit-Saint, la Pentecôte est passée par là. C’est la force de Dieu dans le pauvre Pierre, c’est l’intelligence de Dieu dans le peu d’instruction de Pierre.
Nous pouvons penser au successeur de Pierre, le Pape François, chargé de parler au monde entier. "Seigneur, donne-lui Ta force et Ta Lumière !" Nous avons ici une très belle définition des Apôtres : "ceux qui ont fréquenté Jésus". Ce devrait être la définition de tout chrétien : "ceux qui sont avec Jésus". C’est ce qui les a transformés. Le climat de l’Eglise primitive ne fut jamais de "facilité" ; l’expression de la Foi ne s’est pas faite sans peine ; très tôt, nous avons de longs récits d’efforts et de martyrs.
"Nous ne pouvons pas ne pas parler de ce que nous avons vu et entendu" Comment se taire et garder pour soi, ces choses-là ? Comment peut-on être chrétien sans être apôtre, sans être témoin ? Mais pour cela, il faut avoir fait l’expérience, avoir éprouvé combien Dieu est une Bonne Nouvelle pour l’homme.

Marc 16, 9-15

Nous lisons aujourd’hui la conclusion de l’Evangile selon St Marc. Marc souligne que la pécheresse Marie-Madeleine était devenue amie de Jésus. Il l’avait laissé deviner, lors du repas chez Simon le pharisien : "celui à qui on pardonne peu, aime peu". Et nous avons chanté, lors de la nuit de Pâques : "Heureuse faute qui nous valut un tel Sauveur !"
Marc souligne l’incrédulité des Onze ; ils n’ont pas voulu croire ce qu’a voulu leur dire Marie-Madeleine ; ils étaient 12 ; ils ont abandonné leur Maître ; ils L’ont renié ; l’un d’eux L’a trahi et s’est pendu... Après sa Mort sur la Croix, ils étaient tous découragés. Et quelques temps après on les retrouve formant une Communauté fervente ; il a fallu qu’il se passe quelque chose. Jésus s’est manifesté aux Onze qu’Il a trouvé à table. Il leur reproche leur incrédulité ; Il a à faire avec des gens concrets, à tête dure. "Aide-nous, Seigneur, au milieu de nos doutes à garder en nous une disponibilité, une ouverture..." Marc souligne ensuite l’envoi en mission : "Allez dans le monde entier ; proclamez la Bonne Nouvelle à toute la Création." Il nous faut croire aux merveilles de Dieu, en attendant de les voir, dans la clarté, à la fin.


Vendredi 17 avril 2020
La pierre qu’ont rejetée les bâtisseurs est devenue la pierre d’angle. Commentaire de la Parole de Dieu pour le vendredi de Pâques (par le Père Jean Labro)

Actes 4, 1-12

Après le miracle de la Belle Porte, voici que Pierre et Jean passent une nuit en prison (Ce ne sera pas la dernière fois ; Pierre terminera d’ailleurs sa vie en prison, à Rome). Emprisonnés pour avoir annoncé ouvertement la Résurrection de Jésus. Pierre et Jean annonçaient cette Résurrection à travers le boiteux guéri ; le mystère du Christ est beaucoup plus présent que nous ne le pensons : tout homme qui domine le mal, tout homme qui surmonte une difficulté passe "de la mort à la vie". Comment vivons-nous, comment annonçons-nous la Résurrection ? L’acteur principal de tous les actes des Apôtres, c’est l’Esprit-Saint. On s’imagine trop souvent les Apôtres comme des gens extraordinaires ; or rien n’est plus simple que leur vie ; ce sont des hommes qui se sont laissés remplir par l’Esprit-Saint. Et leurs actes sont parfois tout simples, banals (faire du bien à un infirme). Là il y a eu miracle, c’est vrai. "Pour témoigner de Ta Résurrection, aide-nous, Seigneur, à faire les actes tout simples que Tu attends de nous." Le Credo de Pierre est encore très simple, et il le répète avec obstination : Je Crois en Jésus-Christ crucifié, Ressuscité, actif aujourd’hui dans le monde ! C’est vrai, c’est le coeur de notre Foi. Ce sera la Foi à son 1° jaillissement.
Nous sommes impuissants à résoudre nos propres problèmes essentiels : la faim, le développement, le cancer, la guerre, la mort, ou plus simplement la concertation entre nous, la compréhension réciproque. Le salut ne se trouve qu’en Jésus-Christ.
"Jésus, Sauveur, tiens-nous debout, sauve-nous ! Rends-nous solidaires de nos frères.

Jean 21, 1-14

Nous sommes revenus en Galilée, au bord du Lac de Tibériade. Pierre semble avoir repris son métier de pécheur ; les Apôtres ne sont pas des fanatiques, préoccupés d’inventer du fantastique. Non, on les retrouve tels qu’ils étaient : des gens simples qui se donnent sans arrière pensée à d’humbles travaux manuels : la pêche, les barques, les filets... Là, ils ont passé la nuit à ne rien prendre : l’échec, du travail inutile...
Nous pouvons penser à nos propres expériences et à nos déceptions ; le Seigneur les connaît, comme Il avait vu ses amis peiner sur le Lac. Ils vont tout à l’heure découvrir sa présence, au milieu de leurs préoccupations professionnelles ordinaires. Pour le moment, Il est là, sur la rive ; mais ils ne le savent pas. Mais une fois de plus, Jésus prend l’initiative ; Il s’intéresse au problème concret de ses amis pécheurs. Depuis la rive, comme s’Il avait vu un ban de poissons, Il leur indique de jeter leur filet à droite de la barque ; Il leur demande un geste humain, une participation, mais Il achève le geste qu’Il leur a demandé de commencer. Alors Jean dit : "C’est le Seigneur !" Il est là et nous ne L’avions pas reconnu. Eux, ils ont reconnu le signe : la pêche extraordinaire !
Là, Jésus les invite à déjeuner ; et Il leur sert du pain et du poisson ; un autre signe qu’il faut interpréter. La vie de tous les jours prend désormais une dimension nouvelle : tâche professionnelle, repas, rencontre des frères,.. Jésus est là, caché, saurons-nous l’y reconnaître ?


Jeudi 16 avril 2020
Ô Seigneur notre Dieu, qu’il est grand, ton nom, par toute la terre ! Commentaire de la Parole de Dieu pour le jeudi de Pâques (par le Père Jean Labro)

Actes 3n 11-26

Pierre s’adresse au peuple ; c’est toujours lui qui parle au nom du groupe des disciples : il va maintenant expliquer le miracle qu’il vient de faire au profit du boiteux. Mais il ne fait pas le malin, il se sait pécheur ; il n’y a pas si longtemps qu’il reniait son Maître et c’est son pouvoir et non le sien ; il a entre les mains un pouvoir qui vient du Christ. "Aide, Seigneur, ceux qui ont un rôle dans l’Eglise. Rends nous conscients de nos limites et de nos responsabilités." Puis il insiste sur ce titre peu habituel pour parler de Jésus : "le Prince de la Vie". La Résurrection est encore toute proche ; c’est elle qui les a marqués ; c’est elle qu’ils prêchent sans arrêt : Jésus, Prince de la Vie, le Victorieux, le Vivant. Cette Résurrection est une puissance de Vie, de joie, de bondissement. Le bond est le symbole de l’humanité sauvée. Et c’est toujours l’Evangile qui se poursuit. Pierre se rappelle : "Pardonne-leur, ils ne savent pas ce qu’ils font". Ces gens ont agi par ignorance, les voilà pardonnés. Pierre se rappelle encore le pouvoir que Jésus leur a donné : "Tout ce que tu auras lié sur la terre sera lié dans le ciel..." Le pardon, c’est le temps du réconfort de la part du Seigneur. Concevons-nous nos confessions comme une participation à la Résurrection ? Comptons-nous nous appuyer sur la force de Celui qui a ressuscité Jésus d’entre les morts ? "Donne-nous, Seigneur, la pleine santé de l’âme et du corps. Donne-nous Ta Vie."

Luc 24n 35648

Pour ces deux disciples d’Emmaüs il s’en est passé des événements dramatiques : la Cène, l’arrestation à Gethsémani, la Mort sur la Croix, la pendaison de Judas (l’un des leurs) ; ils ne sont plus que Onze ! C’est dans ce contexte déconcertant, au creux de leur désespoir que Jésus est venu les rejoindre. Manifestement les Onze sont quelque peu incrédules ; ils doutent encore. Si Jésus est vivant ce ne peut être qu’avec toute sa personne ; ils veulent s’assurer que ce n’est pas un fantôme ; pour cela il faut qu’Il ait un corps. C’est difficile à imaginer, mais le corps de Jésus est Ressuscité et à travers lui c’est toute la création qui est transfigurée. Dans l’Eucharistie, une parcelle de l’univers, un peu de pain et de vin, est ainsi assumée par le Christ, soumise au Christ, pour devenir le signe de la présence réelle du Ressuscité et nous transformer peu à peu, nous-mêmes, en corps du Christ. Voilà le cœur de l’Evangile ! Voilà la Bonne Nouvelle ! Voilà la réussite du plan de Dieu ! Voilà le but, le sens de tout l’univers. Si nous prenons au sérieux la Résurrection, cela nous engage à travailler dans ce sens : sauver l’homme, sauver la Création en la soumettant totalement à Dieu ; Jésus est bien, maintenant, le Seigneur qui possède le pouvoir sur tout l’univers, sur tous les hommes et qui envoie en mission dans le monde entier. Tout est réalisé, dans le Christ... mais tout reste à faire ! Sommes-nous prêts à travailler avec Lui ? Sommes-nous prêts à être ses témoins ?


Mercredi 15 avril 2020
Reste avec nous Seigneur, toi le convive d’Emmaüs ! Commentaire de la Parole de Dieu pour le mercredi de Pâques (par le Père Jean Labro)

Actes 3n 1-10

Pierre et Jean montaient au Temple pour la prière ; ils n’ont pas encore compris la portée du sacrifice de la Mort de Jésus et du Signe du pain et du vin partagés ; Ils n’ont pas saisi tout de suite que cela allait remplacer pour eux toutes les liturgies du Temple. Sur leur chemin ils rencontrent un infirme de naissance. Et voilà que les Apôtres vont continuer Jésus ; l’action de Jésus n’est pas achevée avec sa Mort : Dieu continue à agir à travers sa présence mystérieuse dans son Eglise. Pierre redit les mêmes mots que Jésus : "Lève-toi et marche !" ; il fait le même geste que Lui, il le saisit par la main.
Est-ce que nous croyons en l’Eglise, dépositaire des bienfaits de Dieu ? Est-ce que nous croyons Jésus vivant en elle ? Est-ce bien la Parole que nous entendons, quand nous la lisons ou quand on nous la lit ? L’Eglise, après Jésus, veut la grandeur de l’homme : un homme debout, un homme actif, un homme capable de prendre son destin en main. Est-ce que nous contribuons, pour notre part, à faire marcher l’humanité ? Est-ce que nous savons nous appuyer sur la Résurrection pour nous remettre debout, chaque fois que nous sommes tombés ? Cet infirme n’avait pas le droit d’entrer au Temple (comme un impur) ; mais désormais il n’y a pas d’exclus ; tous sont invités à entrer. Merci Seigneur ; aide-nous à ne pas ré-installer des barrières, des exclusions. Rends nos cœurs accueillants et ouverts à tous.

Luc 24n 13-35

Nous arrivons à la 3° version, celle de Luc. Pour les Apôtres, tout est fini : leur Ami est mort, vendredi soir ; ils retournent chez eux. Ils n’attendent plus rien ; nous pouvons imaginer leur désespoir ! Et voilà que sur la route, Jésus est venu les rejoindre ; Immédiatement Il s’intéresse à leur souci. Il nous est bon de savoir que le Seigneur n’ignore rien de ce que nous portons au fond de nous mêmes ; laissons-nous regarder et interroger par Lui. Jésus les laisse s’exprimer longuement sur leurs préoccupations ; Il ne se fait pas reconnaître tout de suite ; Il les fait parler, vider leur sac. Eux non plus ils ne sont pas prêts à croire. Luc veut nous faire cheminer du doute, du désespoir... à la Foi. Pour reconnaître Jésus, il y a 2 méthodes : la 1°, prendre contact avec les Écritures, avec la Parole de Dieu. De fait, ici Jésus leur montre comment l’Ancien Testament éclaire le Nouveau ; le projet de Dieu se poursuit sans rupture ; ce qui se réalise en Jésus Christ c’est ce que Dieu prévoyait de toute éternité. La 2°, c’est l’Eucharistie, la fraction du Pain. Ici à table, Jésus refait les gestes de la Cène alors leurs yeux s’ouvrirent et ils Le reconnurent. L’Eucharistie est le Signe, le sacrement de la présence du Christ Ressuscité. C’est le grand mystère de la Foi. Les 2 disciples ne peuvent rester là à contempler le Ressuscité ; ils se mettent en route vers les frères. Toujours la mission !

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Mardi 14 avril 2020
Voici le jour que fit le Seigneur, qu’il soit pour nous jour de fête et de joie ! Méditation pour le mardi de Pâques, par le Père Jean Labro

Actes 2, 36-41

Pierre n’y va pas avec des gants ; il aborde son auditoire de plein fouet, à partir de l’événement qui vient de se produire ,à partir de la
dernière condamnation à mort qui a eu lieu à Jérusalem. Parmi les auditeurs, il y en avait certainement qui avaient été mêlés à l’événement. Pierre leur propose de prendre conscience de la responsabilité qu’ils ont prise en crucifiant le Messie. "Ce Jésus que vous avez crucifié, Dieu L’a fait Seigneur !"
La Résurrection dont ils ont été les témoins a changé profondément la vision qu’ils s’étaient faite de Lui auparavant ; ils Le prenaient pour un homme exceptionnel, un prophète, le Fils de Dieu, mais tout cela était flou dans leur esprit. La Résurrection a été une découverte époustouflante : "Jésus est Seigneur, Il est Dieu... et vous, vous L’avez crucifié !" Tout d’un coup,les gens se rendent compte de ce qu’ils ont fait, ils n’en reviennent pas : comment avons-nous pu en arriver là ?
On peut regarder le Christ en Croix pour comprendre un peu notre péché, pour en prendre conscience."Seigneur, souvent, nous aussi,nous comprenons après coup. Avec Ta Passion, nous pouvons prendre conscience de nos péchés. Notre vie est donc si sérieuse, nos actes ont une telle importance à tes yeux que Tu aies accepté de payer si cher pour nous sauver’. Les gens demandent alors ce qu’ils doivent faire et Pierre reprend pour ainsi dire les mots de Jésus (Convertissez-vous...) : "Repentez-vous et que chacun se fasse baptiser !" C’est-à-dire se repentir, changer de vie, faire effort... et se faire baptiser pour reconnaître la grâce et la vie de Dieu.

Jean 20, 11-18

Nous lisons aujourd’hui la version de St Jean. Marie Madeleine aime tellement Jésus, elle est tellement triste de L’avoir perdu ; son corps n’est plus là, le tombeau est vide...ce fait n’a jamais été démenti, même les chefs juifs ont cherché une autre explication (les disciples seraient venus voler son corps !). Mais la découverte du tombeau vide n’a jamais été une preuve de la Résurrection ; c’est un fait et un fait inexplicable. Marie Madeleine ne s’attendait pas à la Résurrection, elle constate simplement et pense : on a enlevé son corps ! C’est tout ce qui lui vient à l’esprit. Mais Jésus est Vivant ; Il est là. Elle Le prend pour le jardinier. De fait, Il s’est fait voir à quelques-uns pour leur donner la certitude qu’Il est toujours avec eux. Et là c’est Jésus qui prend l’initiative, Il se fait reconnaître en l’appelant par son nom : Marie ! Alors ses yeux s’ouvrent ; il faut qu’elle passe de la connaissance qu’elle avait de Lui au paravant à une nouvelle connaissance : Jésus est maintenant Tout Autre ! Elle voudrait Le retenir, mais Jésus l’envoie en mission vers les autres.
Tout chrétien, aujourd’hui encore, ne peut connaître vraiment Jésus que dans la mesure où il porte témoignage de Lui dans le monde ; auprès des frères. Est-ce que notre Foi nous permet de reconnaître Jésus, comme Il l’a dit : dans les événements de notre vie ? dans l’Eucharistie ? dans l’évolution du monde ? dans les pauvres et les petits ? ... Il est Vivant, même quand on ne Le voit pas !

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Lundi 13 avril 2020
Lundi de Pâques - Christ est Ressuscité, alléluia !

Actes, 2,14-33

Pendant tout le temps pascal, nous allons méditer sur les "Actes des Apôtres. Des hommes et des femmes, des Apôtres et des chrétiens ont vécu cette épopée missionnaire. Mais derrière les Actes des Apôtres, il n’y a qu’un seul acteur, l’Esprit-Saint. Ou plus exactement le Seigneur Jésus, vivant, glorifié, Ressuscité, agissant par son Eglise, dans la personne de l’Esprit. Le dynamisme extraordinaire de l’Eglise des premiers temps vient tout entier de la conviction, de la Foi qui animait les premiers chrétiens : Jésus est Ressuscité !... Jésus est Vivant !... Jésus est présent parmi nous !
On peut imaginer la scène du Jour de Pentecôte à Jérusalem (le 1er jour de l’Eglise). Les Apôtres viennent d’être saisis par l’Esprit ; ils sortent et ils parlent ; Pierre parle même très fort. On les prend pour des gens ivres. Mais pour les gens de Jérusalem, les événements sont dans toutes les mémoires (il n’y a pas un condamné à mort toutes les semaines). Beaucoup sont allé voir l’exécution du condamné à mort ; ils ont vu son cadavre pendu au gibet ; ils ont aperçu la coup de lance qui a ouvert le coeur. Pierre vient leur dire ouvertement : nous, depuis cela, on a revu Jésus, Il est plus Vivant qu’avant.
Esprit de Dieu, viens en nous ! Ouvre nos cœurs et nos esprits ! Jésus est Vivant, nous en sommes témoins !

Matthieu 28,8-15

Au matin du 1° Jour de la Semaine, les 2 Marie, 2 amies de Jésus, celles qui ont assisté, vendredi soir à la mise au tombeau... Elles reviennent au tombeau de Jésus par amitié (comme nous au lendemain de la sépulture d’un proche) ; elles avaient prévu d’ailleurs d’apporter quelques soins funéraires à ce corps mutilé.
L’ange du Seigneur leur dit : "Soyez sans crainte, vous cherchez Jésus, Il n’est pas ici, Il est Ressuscité." IL y a là 2 signes clairs : - l’ange, le messager de Dieu - et la crainte, le sentiment que l’on a en présence du divin.
Jésus vient à leur rencontre, Il se présente en disant Bonjour, Il est toujours aussi humain qu’avant. Elles veulent Le retenir, mais Il les envoie avertir les frères. Dès lors, beaucoup de gens se mettent à courir pour annoncer la Joyeuse Nouvelle de Pâques. S’Il se fait connaître à quelques-uns, ce n’est pas pour qu’ils en jouissent, mais pour qu’ils se mettent en route vers les frères.
Donne-nous, Seigneur l’Amour de Toi ! On ne voit bien qu’avec le cœur. Seigneur, Tu nous envoies nous aussi avertir ceux qui nous sont proches : Jésus est Vivant, nous en sommes témoins ! ... La mission continue !

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