« Alors, tu es roi ?… »
t’a demandé Pilate.
Tu en portes les attributs : le manteau, le sceptre, la couronne…
Mais c’est par dérision que tes bourreaux t’en ont affublé.
Et pourtant Tu es là : digne, serein… royal !
Le coq va chanter pour rappeler à Pierre sa faiblesse.
L’Esprit attend, prêt à t’accompagner…
L’oiseau de l’homme et l’oiseau de Dieu…
La lumière n’est plus d’un sinistre matin,
Elle porte déjà les couleurs du troisième jour.
Point de sang, point de cris…
Tu domines déjà la souffrance à venir…
Tu es roi, oui bien sûr…
Mieux : Tu es Dieu !
Il faut partir.
On t’a chargé de la croix.
Apparemment elle ne te pèse pas encore.
Ton bras levé a l’air de nous dire au revoir….
Mais nous allons te suivre,
à défaut de t’accompagner.
« Celui qui veut venir à ma suite,
qu’il prenne sa croix et qu’il me suive. »
Sauveur tombé à terre, comme mangue trop mure ;
découragé peut-être comme souvent le sommes,
quand la croix est trop lourde à nos pauvres épaules.
Mais l’Esprit est là qui jamais n’abandonne
et qui donne la force
et qui remet debout.
Tomber n’est point renoncer
faiblesse n’est pas abandon.
« Père que se fasse ta volonté et non la mienne… »
Dans l’évangile, il s’appelle Simon
et il vient de Cyrène.
Ici Tu as trouvé un jeune créole
pour t’aider à porter ta croix…
Comme s’il n’en avait pas assez à porter la sienne !
Mais on se demande lequel soutient l’autre.
C’est Toi qui le relèves et soulages son fardeau,
c’est Toi qui montres la route
L’Esprit nous conduit à la table du festin
au lieu de communion.
Il n’est de partage qu’à la table dressée,
il n’est de communion qu’à l’amour partagé.
La croix sera moins lourde
portée par des frères.
Il n’est point de solitude, même vers le calvaire,
Tu fais route avec nous.
« Faites ceci en mémoire de moi… »